Fyctia
Dis le moi !
LAIA
Je suis attirée par Ethan. Nos esprits, nos âmes, nos corps s'appellent. Et résister relève d'un véritable effort physique et psychologique. Je le veux, et je veux qu'il me veuille.
Il place ses mains sur le tronc, de chaque côté de ma tête. Est-il en train de me dire qu'il est tombé amoureux de moi ?
- Pourquoi tu t'es battu ? A cause de la façon dont ils ont parlé de moi ?
- Mais bien sûr ! explose t-il. A cause de ce qu'ils ont dit et … et pensé.
- Comment sais-tu à quoi ils pensaient ?
- Je n'en sais rien, grogne t-il, mais au vu de leurs paroles j'imagine que leurs pensées ne devaient pas être beaucoup plus reluisantes !
Je ne dis rien. Je veux qu'il se livre plus.
- Je n'ai pas aimé ce qu'ils ont dit, imaginé, pensé … appelle ça comme tu veux ! Ils ont mérité la raclée que je leur ai donnée.
J'attrape les pans de sa veste et l'attire à moi de façon impromptue. Je décide de faire taire les rouages de mon cerveau et de n'écouter que mon envie. Ou du moins une partie.
Son corps chaud entoure le mien tandis que j'enfouis ma tête dans son cou. Je ferme les yeux et laisse Ethan me repousser un peu plus contre l'écorce râpeuse de l'arbre derrière moi. Alors qu'il me serre dans ses bras à m'en étouffer, je laisse courir dans mes veines cette douce sensation qui ne signifie que l'amour. Une nuée de papillons virevoltent dans mon ventre, jusqu'à mon estomac.
Ethan est prêt à se battre pour moi. Ethan se bat pour moi.
Il est jaloux et possessif, mais doux et protecteur. Un tantinet malhabile quand il s'agit de parler de ses émotions, mais qu'importe.
Je fais glisser mes mains sur son ventre et les remonte sur ses pectoraux, le souffle court. Il s'écarte légèrement pour regarder mes mains sur son corps, pour se repaître comme moi de cette proximité.
- Laïa …, souffle t-il.
Mes mains remontent sur ses épaules et amorcent un mouvement de massage. Elles sont fermes et musclées, solides. Mon cœur palpite. Les siennes, fortes et habiles, glissent sur mes hanches et du bout des pouces, il soulève ma chemise pour frôler ma peau. Il hésite un instant puis engouffre ses mains sous mon haut sans jamais aller plus haut que mon estomac. Son toucher me chamboule bien plus que je ne veux l'admettre. Il émet un rire nerveux et penche la tête pour chercher mon regard.
- Hé, respire.
Il me sourit. C'est vrai, téméraire, et beau. J'aspire une grande goulée d'air frais et mon esprit se remet un peu en place.
- Tu aimes être avec moi ?
J'avale ma salive et hoche la tête. Quelle question !
- Et toi ? je demande.
- C'est ce que je préfère au monde.
Je ne me force pas à sourire, c'est inutile. Nos regards en disent suffisamment long.
- Tout à l'heure tu as dis que j'étais le seul … c'est vrai ?
- Oui, je m'empresse de répondre.
- Alors ce type au bar, c'était qui ?
- Un mec avec qui j'ai flirté il y a quelques années. Rien d'important.
- Juste flirté ?
- Évidemment ! Je ne suis pas du genre à coucher avec le premier venu !
- Je n'ai pas dis ça … écoute Laïa … je suis désolé. Je sais que ça ne me regarde pas, au fond. C'est juste que … je suis jaloux. Ça ne t'arrive jamais, à toi ?
Je repense à Vicky, à cette fille qu'Ethan a dragué le jour de la journée portes ouvertes à la FAC … et à toutes les nanas qui ont dues passer dans son lit pendant toutes ces années.
- Tu te rappelles l'autre soir, au Gold's ?
- Oui.
- C'est là que j'ai compris que tu avais couché avec des tas de filles pendant toutes ces années.
Il reste impassible, son regard fixé au mien.
- J'ai cru que j'allais être malade tellement j'étais jalouse. Et je le suis encore.
- Tu ne l'as pas vraiment montré …
- Qu'est-ce que je peux y faire, Ethan ? Tu l'as fais, c'est tout. Sois j'essaie de ne pas y penser sois je ne t'adresse plus la parole.
Une lueur de peur passe dans ses yeux.
- Je choisis la première option, et avec ça j'ose espérer que ce que tu vis avec moi est différent.
- Bien sûr que ça l'est !
- J'essaie de me dire que tu tiens à moi. Pas à elles. Ce soir tu étais avec moi, non ? On était dans un restaurant puis dans un bar, il y avait des filles partout. Tu ne les as pas regardé.
- La plus belle de toutes était avec moi. Laïa tu es tout ce dont j'ai besoin … De nouveau, sa voix n'a plus rien de sombre et de sûre, elle est plaintive et un chouilla désespéré.
- Et je suis là, dis-je. Mais je peux te dire que j'ai souvent été jalouse. Je déteste qu'une fille pose les yeux sur toi mais surtout … je déteste que tu poses les yeux sur une fille.
- Vraiment ?
- Vraiment. J'ai envie d'être égoïste avec toi … je sais que tu es un dragueur, un séducteur, mais j'aimerai t'avoir pour moi seule.
- C'est le cas !
- Je ne veux pas m'attendre à ce que n'aimes que moi, que tu ne penses qu'à moi, que tu ne regardes que moi … c'est irréel. Je ne veux rien attendre de tout ça.
Ethan recule d'un pas, visiblement offusqué. Soudain, le voile magique qui nous a entouré tous les deux retombe.
- Tu ne m'avais jamais dis ça avant …, murmure t-il comme s'il pensait à voix haute. Tu as peur, n'est-ce pas ? Dis-le, tu as peur que je gâche tout pour une fille !
Mes joues s'empourprent. Il a raison. Les seules et uniques raisons pour lesquelles je ne me laisse pas totalement aller avec Ethan, c'est parce que j'avais peur. J'ai peur qu'à cause des petites voix dans sa tête son comportement change à nouveau et que, croyant je ne sais quelle idiotie sur mon bien-être, il aille voir ailleurs.
- Oui, j'ai peur.
- De quoi ? Dis le moi !
- J'ai peur que tu décides à nouveau que tu n'es pas assez bien pour moi, j'ai peur de passer un moment exceptionnel à tes côtés et de te retrouver l'instant d'après collé à une espèce de Vicky ... j'ai peur que tu te rendes comptes que je ne suis pas une personne exceptionnelle, que moi aussi je fais des erreurs, que je suis jalouse et possessive et que de t'avoir pour moi seule c'est presque une obsession ! J'ai peur que tu te rendes compte qu'il y a tellement de filles mieux que moi, j'ai peur de te perdre à nouveau. Je suis effrayée rien que de penser que tu puisses partir encore une fois et je suis hors de moi en t'imaginant avec une autre que moi ! Ça te va comme ça ?!
Pour une fois, ce n'est pas Ethan qui semble effrayé et désorienté, mais c'est bien moi. Un long silence s'en suit durant lequel je suis incapable de savoir si il est en colère ou non. Il fait un pas dans ma direction.
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