LolaB Ne plus jamais te dire au revoir Une petite amie ?

Une petite amie ?

- Plus tard dans la soirée, dans cette même journée, une infirmière est venue dans la chambre de Lukas pour changer ses pansements. Tu t'étais à nouveau endormie, ta tête dans le creux de son épaule. Il te caressait doucement le dos, avec une douceur et une gentillesse infinie. L'infirmière lui a demandé de sortir puisqu'il n'était pas de la famille mais il a catégoriquement refusé en expliquant que ça te réveillait. Une vraie tête de mule ! Tu dormais si bien. Elle a capitulée face à lui.

Je souris en imaginant la scène puis me renfrogne en me souvenant mes paroles de la veille.

- Je crois que j'ai fais une bêtise, maman …

Elle fronce les sourcils.

- Hier soir j'étais avec lui et je lui ai bêtement dis qu'on pouvait être amis. Il as eu l'air blessé, et il partit. Je n'ai pas de ses nouvelles.

- Tu veux être son amie ?

- Jamais de la vie ! Mais comment je suis supposée savoir ce qu'il attend de moi ? Je ne sais jamais ce qu'il veut. J'ai jamais su ! Il souffle sans arrêt le chaud et le froid !

- Aujourd'hui encore ?

Je réfléchis un instant.

- Non. Aujourd'hui, c'est moi. Mais il ne m'a jamais dis qu'il m'aimait !

- Jamais ?

Elle fronce à nouveau les sourcils et me lance un regard sévère.

- Il ne m'a jamais dis qu'il était amoureux de moi, je rectifie.

- Tu es ma fille Laïa, je te connais. Tu es généreuse. Laisse lui sa chance. Allez, propose lui de sortir ce soir, dit-elle en me donnant un petit coup de coude.

Je lui souris, résignée, et attrape mon téléphone dans ma poche.


Coucou, j'espère que tu vas bien … écoute,

hier soir j'ai parlé sans réfléchir. Je pense que c'est évident que je

veux être tout sauf ton amie …

au fond, rien n'a vraiment changé depuis quatre ans.

Excuse moi.

Ça te dis de sortir, ce soir ?

Bisous


Voilà, c'est envoyé. Ma mère baisse le menton en fermant les yeux et m'invite à la suivre à table.

Deux minutes plus tard je sens mon téléphone vibrer dans ma poche mais comme je suis à table, je tiens environ trente seconde avant de l'extirper discrètement pour le regarder.


Coucou, ça va mieux maintenant que je sais que tu

as parlé sans réfléchir. Je tiens à toi …

un peu.

Beaucoup.

OK pour ce soir, GOLD'S à 20h ?


D'accord. A ce soir ! Bisous

PS : moi aussi je tiens à toi. Un peu. ;)


Lorsque je relève la tête j'ai un sourire niais dessiné sur le visage et trois paires d'yeux qui me fixent. Ma mère me fait un clin d’œil adorable.

- Alors ? On la mange cette salade ?


* * *


Lukas se gare devant le GOLD'S à huit heures moins dix. Il serre le frein à main et me regarde encore une fois avec son éternel air désapprobateur.

- Ce short est court.

- Il fait chaud. Je vais danser, Lukas. Allez, déride toi.

Il reste impassible encore quelques secondes puis me serre dans ses bras.

- J'ai pas envie qu'il te fasse du mal, Laïa.

- Je sais bien.

- Je ne veux plus que tu souffres. Ça me met hors de moi.

- Tout ira bien. Je te promets que si je vois qu'il n'est pas sincère, je prends mes jambes à mon cou. Crois moi.

- Et tu m'appelles ?

- Je t'appelle.

Il finit par esquisser un petit sourire contrit.

- Tu es très jolie, comme ça. On voit un peu trop ta … ta peau, mais tu es très jolie.

- Quel frère protecteur tu fais ! Je t'aime comme ça, Lukas. Et merci pour ton compliment.

- Tu veux que je vienne te chercher ?

- Je pense pas que ça sera nécessaire.

Il hoche la tête.

- D'accord. Demain je vais chercher tes affaires à l'appartement, alors ?

- S'il te plaît.

- Enora viendra, je pense.

- Merci encore.

Je me penche pour l'embrasser sur la joue et sors de la voiture.

Pendant que je franchis le seuil du bar ambiance je sors mon téléphone de ma poche. Un message m'attend.


Je suis dans le salon 3,

je t'attends


Mon cœur se serre et j'inspire brusquement. Ethan m'attend. A l'idée de le revoir et de passer la soirée en sa compagnie, je suis toute remuée. L'effet qu'il me fait … c'est dingue.

Je me dirige vers le troisième salon dont le seuil est recouvert par un rideau. Je le pousse et me glisse doucement dans l'ouverture. Il y a deux tables, dont une où m'attend Ethan. Je m'arrête un instant et observe mon environnement, puis serre mon sac contre moi et avance vers lui. L'autre table est occupée par plusieurs filles qui se retournent lorsqu'Ethan se lève pour m'accueillir. Il les ignore et me fait chastement la bise.

- Ça va ?

Je prend place sur la banquette en face de lui.

- Oui, très bien. Et toi ?

- Ça va aussi. Je t'ai commandé un cocktail, cette fois …

Si je n'avais pas Ethan Palmer en face de moi, j'aurai juré qu'il s'empourprait.

- Merci. Alors, ta journée ?

- Très longue. En fait tu … tu m'as manqué. J'ai beaucoup pensé à toi.

- Moi aussi, Ethan. J'ai vu mes parents, aujourd'hui.

- Ah oui ?

- Je leur ai dis pour Zac et moi.

Il me regarde fixement.

- Alors il n'y a plus de Zac et toi …, dit-il finalement.

- En effet.

Je bois une gorgée de mon cocktail, un savant mélange de vodka, d'ananas et de noix de coco. C'est délicieux.

- Hier matin tu m'as demandé de te raconter ce que tu avais loupé. Et je l'ai fais. A toi maintenant.

Il s'étrangle et une quinte de toux le prend. Merde ! Est-ce ma question qui lui fait cet effet-là ? Je me penche pour lui tapoter un peu dans le dos.

- Euh … ça va ?

- Oui, oui.

Il boit un grand verre d'eau.

- Excuse moi. Ta question … c'était ?

- Je te demandais ce que tu avais fais, pendant ces quatre ans.

Son regard navigue entre moi et le reste de la pièce. Je le connais : il cherche un échappatoire. Je commence à me raidir, attendant froidement sa réponse.

- J'ai traîné, ici et là. J'ai fais pas de mal de conneries.

Je hausse un sourcil.

- Et c'est tout ?

Il se gratte l'arrière de la nuque.

- Et bien, oui.

Je me mords la lèvre inférieure, anxieuse à l'idée de poser la question qui me taraude depuis longtemps déjà.

- Est-ce que tu … est-ce que tu as eu une copine ?

Étrangement, il réfléchit quelques secondes.

- Non.

Ah. Il n'a pas l'air sûr de lui.

- Tu peux me le dire, tu sais. J'ai du mal à croire que tu n'ai pas eu une petite amie durant toutes ces années …

- Non, pas de petite amie.

Soudain, c'est comme si une ampoule s'éclaire au-dessus de ma tête en clignotant.

- Des plans cul, peut-être ?

Tous les traits de son visage s'étirent d'un même mouvement tant il est surprit par ma question. Quant à moi, j'ai essayé de la poser d'une manière désinvolte mais ça n'a pas vraiment marché. Ma voix était un poil cassante, ce qui a trahit ma jalousie. Rien que de l'imaginer au lit avec une fille … j'en ai la bile dans la gorge.

Euh … c'est que …

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