LolaB Ne plus jamais te dire au revoir Je veux me marier avec toi.

Je veux me marier avec toi.

Le lendemain c'est mon jour de repos. Je fais une grasse matinée et l'après-midi, après avoir vainement essayé d'écrire quelques lignes, je m'effondre dans mon lit, exténuée. Je réfléchis beaucoup trop.

Mon lit se courbe sous le poids de quelqu'un mais je n'y prête absolument pas attention, ne tenant pas à ce qu'on me réveille.

- Laïa …, murmure Zac.

Je grogne vaguement mais n'ouvre pas un œil. Ce n'est pas le moment. Je suis d'une humeur de chien.

- Laïa … je dois te parler.

- Va te faire voir.

Je regrette aussitôt mes paroles. Jamais je n'ai parlé de la sorte à mon fiancé. Alors j'ouvre les yeux à contrecœur et me tourne vers lui.

- Désolée. Je suis crevée.

- Je vois ça. Écoute j'ai bien réfléchis … je veux qu'on se marie. Je veux pouvoir te présenter comme ma femme.

- Tu le fais déjà.

Mon ton est bien plus sec et amer que je ne le voudrai. Mais ce constat me laisse un mauvais goût dans la bouche.

- Mais plus … officiellement.

L'inquiétude monte crescendo de mon côté. Je ne veux pas de ça. Mais lui ne le sait pas.

- On en a déjà parlé …, je tente d'éluder, pour le moment c'est trop tôt …

- Trop tôt ? On est ensemble depuis quatre ans ! Et on se connaît depuis nos quinze ans ! Que te faut-il de plus ?

Tellement, si tu savais.

- Écoute … c'est trop tôt, c'est tout. Comprends le.

Je commence à avancer sur les fesses pour rejoindre le bout du lit.

- Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans le fait que moi j'en ai envie ! Et besoin !

Zac n'a jamais haussé le ton sur moi et cela me fait tout drôle mais en même temps m'énerve d'autant plus.

- Et toi qu'est-ce que tu ne comprends pas quand je te dis que je ne veux pas ! Je n'en ai pas envie !

Je me lève du lit et sors de la chambre en claquant la porte. Je vais me réfugier dans la salle-de-bain et m'y enferme. Là j'ouvre le robinet de la baignoire et l'eau se met à couler à flot. Je me laisse glisser lamentablement le long du carrelage froid. Je me sens comme une petite chose mièvre et pathétique. Je m'en veux d'être si peu agréable avec Zac. Je m'en veux de ne pas être capable de le regarder avec des yeux béats et fous d'amour. D'en être arrivée à un point où je n'ai même plus envie qu'il me prenne dans ses bras. Tout m'est égal.

Pour aimer quelqu'un, il faut être aveuglé et téméraire, imprudent et passionné. Et je sais que je ne rencontrerai plus personne qui m'inspirerait la passion. Comme Ethan me l'avait inspirée. Il y a eu des moments difficiles avec lui, mais j'ai toujours trouvé la force d'y faire face. Je n'étais juste suffisamment pas bien armée.

Mais aujourd'hui j'ai envie de ressentir quelque chose. Une nuée de papillons dans mon ventre, un envol d'oiseaux dans ma tête. Un désir fou, presque irrépressible.

Sauf que je ne ressens rien.


* * *


Je retourne dans la chambre après un long bain d'au moins trois quarts d'heure. Zac est toujours assit sur le lit, la tête entre les mains. Je m'assois à côté de lui.

- J'ai été dure, hein ?

- Plutôt, oui.

- Excuse moi. Je voulais pas te faire de mal.

- Et bien c'est loupé.

Il s'en suit un grand silence. Je ne trouve rien pour le combler. Même pas une petite idée ne me traverse l'esprit.

- Tu es où là, Laïa ? J'essaie de t'atteindre mais je n'y arrive pas. A chaque fois.

Je suis encore amoureuse, c'est indéniable. Zac lui-même a remarqué mes absences, celles qui ne trompent pas. L'air de ne jamais être là où je suis vraiment. Je l'aime. Putain, je l'aime vraiment. Même après toutes ces années.

Je soupire profondément. Ce soupir n'a rien à voir avec un soupir léger et insouciant d'une fille qui pourrait se marier dans le mois si il elle le souhaitait. C'est un soupir pesant. Lourd de sentiments et de pensées difficiles qui éveille en moi d'autres pensées plus difficiles encore.

Soudain la porte d'entrée s'ouvre brusquement.

- Salut les amoureux ! C'est moi ! crie Lukas.

Zac se lève bon gré mal gré.

- Je t'ai déjà dis de frapper avant d'entrer chez moi !

Je le suis dans le salon, mécontente. Comment ça chez lui ? Je suis aussi chez moi et mon frère a le droit d'entrer comme bon lui semble. Tout en sachant qu'il a dû toquer avant mais comme nous n'avons pas entendus, il s'est permit d'entrer.

Plus les années passent et plus Zac devient maniaque. Il analyse tout, contrôle tout. Et c'est insupportable.

- Ne râle pas après mon frère, je grogne en le collant aux basques.

Lukas me serre brièvement contre lui quand j'arrive à sa hauteur.

- C'est rien sœurette, j'ai l'habitude, rit-il pas le moins du monde énervé, on va voir les parents, tu viens ?

Je secoue la tête.

- J'irais un autre jour, je me sens barbouillée.

Zac vient de disparaître en claquant la porte d'entrée. Mon jumeau grimace.

- Un problème ?

- Non, je … j'en sais rien, on a eu une petite dispute je crois.

- Au sujet de ?

- Zac veut se marier. Ce n'est pas mon cas.

Il me sermonne en un coup d’œil.

- Des nouvelles d'Ethan ? j'élude.

- Laïa ! me morigène t-il, ça fait quatre ans !

- Et alors ? je m'irrite, il y a une prescription pour la douleur ?! Quand on a le cœur brisé, on a le cœur brisé, Lukas.

Tout d'un coup c'est comme si une petite lumière venait de s'allumer au-dessus de sa tête.

- Attends. Tu as continué de penser à lui pendant tout ce temps ?

Je hoche doucement la tête.

- Je ne le savais pas.

- J'ai pensé à lui tout le temps, je ne le disais plus c'est tout.

Une émotion indéchiffrable est peinte sur son visage.

- Tu ferais mieux d'y aller, dis-je en désignant la porte, monsieur Ronchon n'attendra pas très longtemps.

Il acquiesce rapidement et s'en va, me laissant seule. Je vais à la fenêtre et les regarde tous deux partir avec un soulagement non feint. La situation avec Zac commence à devenir vraiment pesante et j'ai besoin de prendre un peu de recul. Une lumière rouge qui clignote sur mon téléphone fixe attire mon attention et, n'ayant rien de mieux à faire, je décide d'aller faire le ménage dans tous les messages sauvegardés dans ce téléphone en me demandant qui a bien pu appeler.

Bonjour, vous avez un nouveau message.

Pause. Je prends un stylo et un papier pour noter un éventuel numéro à rappeler.

- Salut, c'est moi. Euh enfin …

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3 commentaires

MYYCOFFICIEL

-

Il y a 7 ans

Hello, serait-il possible que tu m’aides à débloquer mon prochain chapitre s’il te plaît ? Merci beaucoup par avance :)
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