LolaB Ne plus jamais te dire au revoir Tu me fais peur.

Tu me fais peur.

- Et Daymon m'a quitté, ajoute t-elle.

Je suis totalement sous le choc de cette annonce.

- Quoi ? Mais … je ne comprends pas, dit Enora, comment ça quittée ?

Elle va s'asseoir dans le salon, sur le canapé en L et nous la suivons de près.

- Ça fait longtemps que je lui parlais d'avoir un enfant … mais il n'en voulait pas. Nous avons eu plein de disputes à ce sujet. Il y a environ trois mois j'étais stressée par les résultats des examens et j'ai oublié de prendre ma pilule quelques jours. Mais dès que je m'en suis aperçue je l'ai reprise ! s'empresse t-elle d'ajouter, comme si elle se sentait coupable de quelque chose.

- Carole …, je murmure, ne sachant que faire.

- Je n'ai même pas fais gaffe que je n'avais pas mes règles le mois dernier ! s'écrie t-elle d'une voix éraillée. Comme je ne les ai pas eu cette semaine comme d'habitude j'ai acheté un test, et il était positif … je pensais que Daymon allait changer d'avis ! Mais il pense que je l'ai piégé ! Il croit que je l'ai fais exprès. Il m'a quitté …

La colère bouillonne en moi.

Enora s'assoit sur l'accoudoir tout près d'elle et enroule ses bras autour de ses épaules.

- Il va sûrement revenir, Care … il faut qu'il digère.

Elle secoue la tête.

- Il a tellement changé ces derniers temps, il n'est plus le même ! Il me parle mal, il rentre tard le soir, il boit ! C'est finit les filles … mais c'était pas ce que j'avais prévu ça ! Je voulais pas devenir une mère célibataire !

Sa voix est éraillée et elle fond en sanglots. Je me rapproche d'elle et pose ma tête sur son épaule tout en caressant ses cheveux.

Plusieurs minutes plus tard mon téléphone vibre et je lui en suis reconnaissante. Je décroche en voyant que c'est mon frère qui essaye de me joindre.

- Allô ?

- Salut, c'est moi. Il faut qu'on se voit, c'est urgent.

Sa voix est un poil sèche et je me demande ce qu'il peut bien se passer qui ne peut pas attendre.

- D'accord, rejoins moi chez Carole.

Je ne lui laisse pas le temps de dire quoi que ce soit, attrape mon sac, mes clefs et mon téléphone et me dirige vers la porte.

- Je reviens les filles.

Carole me demande vaguement pourquoi je me rends chez elle mais je ne réponds pas et rejoins ma voiture. Dix minutes plus tard et les limitations de vitesse non respectées je me gare en bas de l'immeuble où vivent Carole et Daymon. J'avise la voiture de ce dernier ainsi que mon frère, adossé à la sienne. Je lui fais signe de me suivre et m'engouffre dans le hall. Là je monte les trois étages au pas de course et toque férocement à la porte. Daymon m'ouvre, les cheveux ébouriffés et encore en caleçon. Sans lui laisser le temps de m'inviter à entrer je pénètre dans la pièce et vais me planter au centre. Je tourne sur moi-même en observant tout autour de moi. Lukas le salue brièvement et doit faire la même tête que moi.

Des cartons sont faits, empaquetés et empilés.

- Tu vas quelque part ? je demande en me tournant vers lui.

- Je me casse.

Je me racle la gorge.

- Quelle partie de « je suis enceinte » tu n'as pas compris lorsque Carole te l'as dis ?

- Carole est enceinte ? s'insurge Lukas. Mais on m'a rien dit !

- Je ne veux pas d'un chiard, dit-il, c'est pas mon problème. Si elle avait prit sa pilule correctement on en serait pas là. J'ai pas envie d'assumer ses conneries.

Je fais un pas menaçant vers lui.

- Pourtant quand t'as mis la petite graine c'était ton problème, non ? Vous étiez deux, il me semble. A moins que Carole t'ai aussi forcée à coucher avec elle ! Tu voudrais pas nous faire croire au viol ?

Il me fusille du regard et heureusement que ce n'est qu'une expression car sinon je serai déjà six pieds sous terre.

- Ta copine m'a piégée, Laïa. C'est un accident et ça porte bien son nom. Si elle n'avorte pas dans les jours qui arrivent, moi je me tire. J'ai pas besoin d'avoir un gamin à mon âge.

Il termine à peine sa phrase que ma main a déjà claquée sur sa joue. Daymon devient rouge cramoisi et serre les dents et les poings. Jamais je ne l'ai vu aussi odieux et rempli de colère. Je ne reconnais pas notre ami. Il s'apprête à faire un pas vers moi mais mon frère le devance et vient se planter devant lui, le défiant du regard.

- Si tu avais attendue une seconde, je t'aurais épargné cet effort, Laïa. Quant à toi, dit-il en pointant un doigt sur son pectoraux, tire-toi, personne te retient. Par contre ne t'avise pas de revenir dans la vie d'une des filles auxquelles je tiens, parce que c'est pas une claque que tu te prendras.

Mon frère empoigne ma main et m'attire vers la sortie mais lorsqu'il ouvre la porte je m'arrête et tire sur mon bras pour qu'il me lâche. Il m'interroge du regard tandis que je me retourne vers notre ancien ami.

- Daymon ?

Il me coule un regard noir et je le gifle une seconde fois du plus fort que je le peux.

- Tu as le bonjour du bébé. Personne n'a besoin d'un père comme toi, tu lui rends service.

Sur ce, Lukas reprend ma main qui me picote et nous sortons de cet appartement. Comme d'habitude j'ai agi avec impulsivité et maintenant je vais devoir expliquer à ma meilleure amie que mon frère et moi venons plus ou moins de signer l'arrêt de mort de sa relation. Voilà, je commence à m'en vouloir. Je suis Lukas hors de l'immeuble.

- Tu crois que c'est bien ce qu'on vient de faire ? je demande.

- J'en sais rien Laïa. Mais ce que je sais, c'est qu'il l'a largement mérité.

Je soupire et me passe une main sur le visage.

- Elle est enceinte, Luke. Et on vient quasiment de s'assurer que son bébé n'aura pas de père ! Comment on va pouvoir l'aider ? Elle va être détruite.

- On sera là pour elle. On va la soutenir. Allez, on se tire d'ici. Rejoins moi chez moi.

J'avais complètement oublié qu'il voulait me parler. J'acquiesce et rejoins ma voiture au trot. Durant le trajet jusque chez lui je n'écoute même pas de musique, bien trop absorbée par mes pensées. Je suis inquiète pour mon amie. Et je suis inquiète pour moi. Pour ma vie.

Lorsque je me gare sur le parking de la résidence de mon frère, je l'aperçois qui hâte déjà le pas pour monter chez lui sans m'attendre. Ma curiosité est piquée au vif.

J'entre sans frapper et trouve mon jumeau assit sur le canapé, la tête posée sur ses mains croisées.

- Lukas ?

- Viens.

Je vais m'asseoir près de lui.

- Tu me fais peur.

- Ce n'est rien de grave, ne t'inquiète pas. Mais assieds-toi quand même.

Tu as aimé ce chapitre ?

6 commentaires

LolaB

-

Il y a 7 ans

Merci ! C'est vraiment gentil je suis contente que tu apprécie l'histoire !

liora.h

-

Il y a 7 ans

C est de mieux en mieux !!!!

LolaB

-

Il y a 7 ans

Merci beaucoup ! C'est super gentil !

Caro Handon

-

Il y a 7 ans

Petit coup de pouce ;)
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.