LolaB Ne plus jamais te dire au revoir Il y a un après

Il y a un après

En commençant à écrire ce roman … ce livre, je m'engage à aller jusqu'au bout. Jusqu'à la fin. Mais comment aller jusqu'à la fin, quand il n'y en a pas ? C'est une histoire d'amour. Un amour qui n'en finit pas … il faut que je vous dise comme ça, d'emblée, brutalement, que je l'ai perdu. Voilà, c'est fait, vous saurez ce qui vous attend. Ça fait souffrir, je sais. A ce moment-là j'avais dix huit ans. J'étais naïve et pleine de vie. Et surtout, follement amoureuse d'un garçon qui a fait volé ma vie en éclats, dans tous les sens du terme. Je vais vous raconter une histoire et tout le long, vous aurez le cœur lourd et léger, et vous appréhenderez au fil des pages en vous demandant comment, punaise, j'ai pu faire pour le perdre. En vous demandant ce qui a bien pu se passer. Mais au moins vous saurez, et psychologiquement vous pourrez vous y préparer. Contrairement à moi.

Moi je ne m'y attendais pas. Et j'ai même du mal à dire ce que ça fait. Encore aujourd'hui. Les mots sonnent faux, paraissent creux et mièvres. Tout ce que je vais dire et raconter se transformera en une vulgaire histoire à l'eau de rose, pleine de jolies formules et tout juste bonne à vous faire ressentir de l'empathie à mon égard. Tout ne paraîtra qu'une pure sensiblerie et après ça vous pourrez refermer le livre, pousser un soupir de contentement, éventuellement essuyer une larme … et vous rendre bien compte que tout ça, ce n'est qu'une histoire. Et surtout, ce n'est pas la vôtre.

Mais le voilà, le problème.

C'est la mienne.

Comme je vous le disais, il n'y a pas vraiment de fin. En revanche, il y a un après. Et après, c'est encore pire. Rien ne s'est amélioré. Le manque, c'est cruel. La douleur, déchirante. Et la perspective de l'avenir, insupportable.

Mais commençons par le début …


A force de lire et de relire mes mots, ils finissent par résonner dans mon esprit. Aujourd'hui est mon jour de repos mais pour autant je me réveille aux mêmes heures que les jours précédents. Dès que la porte claque – me signifiant le départ de Zac et l'arrivée de Carmen – je m'étire comme un chat et mets les pieds hors du lit. A peine vêtue d'un caraco et d'un mini short couvrant tout juste mes fesses, je m'aventure dans la cuisine. En me voyant, Carmen ouvre grand la bouche et ses yeux s'arrondissent comme des soucoupes.

- Dios mio !

- Bonjour Carmen.

Je m'assois devant mon bol de lait et mes céréales habituelles.

- Vous pouvez vous en aller.

Elle se campe sur ses jambes, attendant sûrement des explications.

Vous serez payée comme d'habitude. Considérez ça comme votre matinée de congé. Au revoir.

Je me mets à déjeuner tranquillement tandis qu'elle ramasse ses affaires et s'en va d'un air suffisant. Il ne fait aucun doute qu'elle va s'empresser d'appeler mes beaux-parents pour tout leur raconter, mais ça m'est égal. J'ai ma séance de psy habituelle aujourd'hui. Mais que vais-je faire en attendant ?

Aller au cinéma ? Mais pour en parler avec qui ?

Écouter de la musique ? Pour la partager avec qui ?

Et les émotions, à quoi ça sert quand t'es tout seul ?


* * *


Une heure plus tard je suis douchée et habillée et je décide de sortir. Je marche jusqu'à la plage et longe le bord de mer en écoutant de la musique. Après l'orage qui a frappé la nuit dernière il fait doux et beau. J'ai rendez-vous chez ma psy a quatorze heures, donc j'ai le temps de faire une balade en ville et de déjeuner.

Je marche doucement et flâne devant les boutiques lorsqu'au loin, j'aperçois une silhouette qui me semble familière. Je continue d'avancer sans le lâcher des yeux. C'est un homme un peu plus grand que moi, les cheveux bruns sombre. Malgré les quelques mètres qui nous séparent je peux distinguer l'éclat de ses yeux verts.

Ethan.

Un fourmillement se répand dans mes jambes tandis que nous nous rapprochons l'un de l'autre. Mon cœur fait une embardée. Je retire doucement l'un de mes écouteurs et tire sur le fil afin d'enlever l'autre. Le soleil est fort et je dois plisser les yeux pour mieux le regarder. Une vague de soulagement commence à se répandre dans mon corps entier tandis que je m’essouffle considérablement.

Soudain il passe sous un arbre et l'ombre me permet de découvrir son vrai visage. Et ce n'est pas Ethan. J'y ai cru tellement fort que le choc me frappe comme un coup de poing dans le ventre.

- Bonjour mademoiselle. Est-ce que on se connaît ?

Ses yeux sont verts mais ce ne sont pas ceux d'Ethan. Ils ne sont pas aussi beaux. Ses cils pas aussi longs. Sa mâchoire pas assez carrée. C'est comme si l'espoir avait déformé ma vision des choses.

- Je ne crois pas non, je balbutie.

- Pourtant vous me regardiez avec un air tellement …

- Désespéré ? je réponds à sa place. Désolée. Vous ressembliez beaucoup à quelqu'un que je connaissais.

- D'accord.

Il me sourit chaleureusement.

- Vous avez besoin qu'on vous emmène quelque part ?

- Non, non ça va.

J'avance et le dépasse.

- Au revoir mademoiselle.

Je le salue et continue ma marche silencieuse le long des vitrines.

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2 commentaires

liora.h

-

Il y a 7 ans

Tu décris très bien les sentiments , j aime de plus en plus cette histoire hate de lire la suite :)
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