Fyctia

ETHAN

Sans cesser de l'embrasser, je l'attire dans mon appartement en la tenant fermement par les hanches. Ses baisers valent tout l'or du monde et je sais qu'à partir de maintenant, je ne pourrais plus jamais m'en passer. Je referme la porte de la paume de la main et la plaque avec douceur contre le mur. Elle est belle, séduisante, sexy … faire les choses en douceur s'avère plus dur que prévu, alors je me détache d'elle pour reprendre mon souffle et recouvrer mes esprits.

- Tu vas me rendre fou, ma belle, lui dis-je dans un souffle.

Elle sourit en se mordillant la lèvre inférieure, je recule d'un pas.

- On se calme mademoiselle, suis moi.

Je prends sa main et traverse le couloir. J'observe les murs, blancs, sans aucune décoration. Tous les murs de cet appartement sont les mêmes ; vides. Jusqu'à présent ça ne m'a pas dérangé mais aujourd'hui je veux que ça change. C'est l'endroit où nous allons vivre, jusqu'à ce que je trouve mieux évidemment. Mais pour l'heure, je veux que ça devienne un foyer. Que ça devienne notre foyer. Galvanisé par cette pensée, je la fais pivoter en l'attrapant par les hanches et l'amène à quelques centimètres de moi.

- Je t'ai dis que je t'aimais ?

- Au moins mille fois, mais tu peux continuer.

Elle me regarde intensément, avec amour et malice.

- Je vais continuer alors. Je t'aime.

Je dépose mes lèvres sur les siennes. J'aime la voir comme ça avec moi. Détendue. Heureuse. Sans crainte de me voir partir ou que je la rejette. C'est tout ce que je souhaite.

- Tu es prête à vivre ici ? Pour quelques temps au moins.

- Évidemment, cet appartement a besoin d'une vraie famille.

Ses paroles me touchent droit au cœur, là où personne n'a jamais réussi à m'atteindre.

- Et ma famille, c'est toi.

Je l'embrasse de nouveau.

- Je sais que ce n'est pas l'endroit parfait pour toi mais …

- Tu rigoles j'espère ?

Je pose ma tête contre son front.

- Ce n'est pas aussi joli que je le voudrai. Et puis j'ai quand même de mauvais souvenirs ici … J'aimerai tellement avoir suffisamment d'argent pour que nous emménagions ailleurs.

- Bientôt, je te le promets. Je vais me donner à fond au travail et ramener de l'argent qu'on va mettre de côté, et toi tu vas chercher un travail.

- Ce n'est pas à toi de faire ça, princesse. On va le faire tous les deux, je te promets de trouver un travail.

- Je te fais confiance.

- Je le sais, et tout ce qu'elle place en moi me rendait heureux comme un roi. Elle croit en moi et plus jamais je ne veux la décevoir.

- Tu es fatigué ? je demande.

Elle secoue la tête.

- En pleine forme.

- Bien, alors viens, j'ai une idée.

J'attrape sa main et l'entraîne dehors. Nous rejoignons à nouveau la voiture et je conduis jusqu'à la plage. Un léger crachin pleut sur nous. Nous marchons ensemble sur le sable, silencieusement, et d'un coup j'enlève mon tee-shirt et l’envoi balader. Elle me regarde avec des yeux ronds.

- Hé mais qu'est-ce que tu fais !

Je souris, déboutonne mon pantacourt et l'envoi valser aussi.

- Le bain de la joie, je réponds.

- Le bain de la joie ? répète t-elle en souriant comme une enfant.

- Viens si tu veux.

Je lui fais un clin d’œil délibérément charmeur et, à reculons, entre dans l'eau glacée.

LAIA

Je le regarde s'enfoncer dans la mer peu à peu. Je jette un coup d’œil circulaire autour de moi. Quelques personnes accélèrent le pas pour échapper à l'orage et ralentissent en voyant Ethan, courageux et beau, disparaître peu à peu sous la surface sombre et lisse de l'eau. En souriant je déboutonne mon pantalon et le fais glisser sur mes cheville, et d'un coup de main jette mon tee-shirt en boule. Un pas après l'autre j'avance.

Ethan est effronté, insolent et audacieux. Il est libre.

Mon sang se glace dans mes veines mais rien, rien ne pourrait m'empêcher de le rejoindre. Ethan me regarde, les yeux dans les yeux. Rien d'autre ne compte à part lui. Une fois plus proche, je prends de l'élan, inspire à fond et lui saute dans les bras. Il me rattrape sans mal, enroulant ses bras autour de mon ventre. J'encercle ses hanches de mes jambes. Je suis gelée et lui aussi, mais étrangement son contact me réchauffe. Je le sens, au creux de ma poitrine.

Tout va mieux. Le monde est plus beau, la perspective de l'avenir beaucoup moins angoissante. J'aime être là.

D'abord collée à lui je finis par m'écarter un peu et remonte ma main droite le long de sa nuque. Ses cheveux se mouillent sous mes doigts. Après quelques minutes passées à le regarder, je finis par céder à ses yeux si doux, si aimants. Je colle ma bouche contre la sienne presque brutalement, essayant de calmer les sentiments qui défilent dans mon cœur. Ethan me serre un peu plus contre lui, ses doigts se pressent sur mes cuisses et il ralentit la cadence de notre baiser. Il n'est pas aussi impatient que moi, ni pressant, ni violent. Il prend son temps et me montre comment prendre le mien.