Fanny, Marie Gufflet Ne dis pas "plus tard" à l'Amour 1- Eva (De nos jours...)

1- Eva (De nos jours...)

*Pour ceux qui ont lu Secondes Chances (YA), Eva et Jules sont de retour. Le roman se découpera en 4 parties. Voici la 1ère : 1er flocon : LA CHUTE*


On m’a toujours affublé d’un surnom aussi ridicule que colorée : Red. Pas besoin d’être une lumière pour comprendre que je suis rousse. Une sublime crinière bouclée, une frimousse constellée des tâches de rousseur, des yeux turquoise. Peut-être est-ce aussi à cause de cela que je tiens mon fichu caractère, va savoir !

À ce qui parait, je possède un côté exécrable, qui me vaut les remontrances de mon frère Caleb et celles de ma mère. Il n’y a que papa qui me fiche la paix. Peut-être a-t-il compris que j’étouffais à Blueberry ? J’avais soif de grandeur, de découverte, de grande ville. Ce qui m’a valu de tout quitter pour m’installer à Manhattan il y a onze ans de cela.

Je ne suis pas à plaindre. Loin de là. Je vis la vie que j’ai toujours aspirée avoir. Je loue un appartement près du Financial District (FiDi) depuis deux ans. Le bâtiment arbore une architecture historique, mais soyons francs, ce n’est pas pour son ce côté là que je l’ai choisie. Que nenni ! Il est avant tout moderne. La nuit, la vue est imprenable et je suis entourée de lumières. Lorsque je rentre, éreintée du travail, c’est toujours agréable d’être accueillie par le staff, un sourire aux lèvres. Je ne quitterais les lieux pour rien au monde. Comme je suis une grande marmotte, il était vital que mon appartement soit situé près du métro. Le petit plus, tous les magasins que j’affectionne—Zara, Century 21, Sephora—se situent en bas de ma rue. Que demander de mieux pour moi, la blogueuse pour le magazine Nude. Si toutefois, je venais à m’ennuyer, j’ai tout prévu. Les meilleurs bars de Manhattan—Dead Rabbit et Fraunces Tavern—se situent à proximité.

Certains soirs, comme ce soir, je flâne sur Time Square. Ça me rappelle la première fois où j’y ai mis les pieds, il y a dix ans en arrière. À cet instant, je me souviens que je ne suis qu’une inconnue aux yeux ébahis devant cette foule grouillante.

Dans la poche de mon jean, mon téléphone se met vibrer. Je le retire et tique à la vue du numéro affiché. Mon frère. Caleb Potter. J’ignore son appel, du moins le premier. Je sais d’avance ce qu’il va me dire, toujours le sempiternel laïus. J’essuie la sauce moutarde qui dégouline sur mes doigts avant de coller le combiné sur mon oreille.

— Allô Caleb, je chententends pas très bien, je chui à Time Square et jechui sur entrain de mancher, dis-je la la bouche pleine de mon hot dog.

— Oui, comme d’hab, tu es toujours occupée pour discuter.

— Mais non… Bon, tu veux quoi, là ? Je chui pressée.

— Tu vas faire quoi de si urgent, d’abord ?

Rien de particulier…

— Je dois voir Trevor.

Un petit mensonge.

— Tu es toujours avec lui ? Tiens, c’est une première que tu tiennes aussi longtemps. Il a quoi de particulier ?

— Ah ah très drôle, bro !

— C’est pour te parler de noël.

— Allô… allô… je ne t’entends plus là. Mince, ça capte mal, Cal !

— Ouais, c’est ça ! Prends-moi pour un débile. Je connais toutes ces tactiques, c’est moi qui te les ai apprise.

— Pas faux !

— S’il te plaît, fais un effort pour une fois. Maman espère que tu viennes cette année et papa serait vraiment heureux de te voir pour le réveillon.

— Bah… je… en fait…

— Arrête ton char, Evangéline, viens, s’il te plaît. Et puis, Alexis a très envie de te voir. Les jumelles t’adorent. Elles ont vraiment envie de revoir leur tata préférée.

Les jumelles ! Les filles de mon frère avec Alexis, ma meilleure amie du lycée. Mais ce que mon frère ne comprend pas, c’est que les enfants et moi, ça fait deux. Je n’y peux rien, c’est viscéral. Les mioches qui puent, c’est pas mon truc. Il faut changer les couches dégoutantes, essuyer les bouches dégoulinantes et les écouter babiller en faisant semblant de trouver cela attendrissant. Quelle.Horreur !

— Caleb, tu me connais, je ne suis pas douée avec les bébés.

— T’es incroyable ! Tes nièces ont quatre ans maintenant.

— Quoi, comment c’est possible ?

— Elles grandissent et tu le saurais si tu venais leur rendre visite.

Bah quoi, Blueberry, j’y suis allergique. Je n’y ai pas remis les pieds depuis mes dix-neuf ans. Mes parents ou Caleb et la tribu viennent me voir, quand ils peuvent. Je suis débordée.

— Je ne pense pas, Cal, ne va pas te faire des illusions, mais passez me voir. L’appartement est grand, ce serait super de fêter le nouvel an ensemble.

— Ok, tu la joues comme ça ! Ne t’étonne pas si un jour tu finis seule et en larmes.

Sur ces piquantes révélations, Caleb me raccroche au nez. Une fillette sortit de nulle part, glace à la main, se rue dans ma direction. J’ai le flaire pour sentir le désastre arriver à grands pas. Ni une, ni deux, elle se retrouve les quatre fers en l’air, la crème glacée sur mon trench coat Burberry. Des trois manteaux de la marque, il a fallu que ça soit le blanc.

— C’est une grosse blague ! Tu ne peux pas faire attention, m’écrié-je. Ça coute un bras c’est truc là.

La fillette se met à gémir un tonitruant ouin à me vriller un mal de crâne. Sa mère—je pense, vu les cernes qu’elle a sous les yeux et le style pyjama qui va avec—débarque, en se confondant en excuses. Elle console sa gamine, essuie ses yeux avec tant de tendresse que j’en ai mal au cœur. Je crois que je préfère encore les animaux. Et vu ce qui est arrivé à mon oiseau Médicus, je ne suis pas prête à devenir maman sitôt. Imaginez que j’oublie de nourrir la marmaille !

J’essuie la tâche de chocolat qui s’étale sur le blanc. C’est affreux !

Comme je n’arrive plus à apprécier la soirée, je décide d’aller acheter le cadeau de maman. Ainsi que je le fais tous les ans—depuis onze ans—je vais chiner un présent pour elle. Rien de bien particulier. Je fouine les magasins jusqu’au coup de cœur.

Alors que je scrute la vitrine, un vendeur m’aborde.

— B’jour ma petite dame ! Un cadeau pour les fêtes ?

— Ah non, merci, c’est gentil.

Les ventes à la sauvette, c’est le plan douteux assuré. Qui plus est, l’homme possède une de ces capes louches, un style alambiqué et une démarche tarabiscotée. En somme, rien qui vaille. Pourtant, mon refus ne l’a pas dissuadé. Au contraire. Il avance vers moi, parfait escogriffe de la nuit, avec sa tête osseuse, ses yeux étincelants et sa peau opalescente. J’ai l’impression d’être dans un thriller de Netflix. Alors que je m’apprête à crier, il murmure de sa voix de velours :

— N’aies pas peur, Évangéline, j’ai un cadeau de noël pour toi.

— Un qu…qu… quoi ?

— Un présent.

— De… de la part de qui ? demandé-je abasourdie qu’il connaisse mon prénom.

— Quelqu’un qui te veut du bien.

— Qu… quoi ? Mais qui, le père noël peut-être ?

— Ah ah… qui sait, tu serais surprise de voir tous les miracles qui peuvent avoir lieu en ces périodes de fêtes. Tiens. Joyeux noël, ma chère !

Le paquet remis entre mes mains tremblantes, je lâche enfin un soupir. Je n’avais pas eu peur depuis belle lurette.

Je crois qu’il est temps de rentrer chez moi pour découvrir le cadeau qu’on m’a fait.

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20

20 commentaires

Fanny, Marie Gufflet

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Il y a 6 ans

Youpi

Sandelina Antowan

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Il y a 6 ans

Eva a un caractère que j’aime beaucoup . Tu entres directement dans l’action , c’est très appréciable .

Elizabetttt

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Il y a 6 ans

Trop bien !

Claire Lossy 01

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Il y a 6 ans

Génial

celiapicardd

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Il y a 6 ans

Trop hâte de savoir la suite !

Fanny, Marie Gufflet

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Il y a 6 ans

Oh merci sylvie

Sylvie De Laforêt

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Il y a 6 ans

Yeah ! chapitre dense en informations ! donc, elle est blogueuse, elle vit dans un beau quartier de NY, elle aime la mode, déteste les gamins, surtout ceux qui chouinent ! mdr et elle a un souci avec les vacances en province ! Marie, j'aime beaucoup ce début d'histoire ! je continue...

Fanny, Marie Gufflet

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Il y a 6 ans

Merci

Émilie Parizot

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Il y a 6 ans

Intriguant tout ça... d'autant qu'elle se trouve dans cet endroit "par hasard", a t-elle été suivie ? Hâte de savoir.

paulenta6

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Il y a 6 ans

hmmmm cadeau mystérieux!
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