Fyctia
Chapitre 1 - Sabrina
Note de l'autrice :
Tout d'abord, merci de vous être arrêté sur cette histoire! J'espère qu'elle vous plaira et que vous passerez un bon moment avec Zakary et Sabrina! 😊
Avant de vous aventurer plus loin, je tenais à faire part de petits avertissements (surtout que l'histoire commence en force...!). Il s'agit somme toute d'une histoire légère et feelgood, mais les thématiques abordées et certains éléments peuvent heurter certaines personnes.
⚠️ TW : harcèlement sexuel, violence verbale, sexisme
Sur ce, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture! ☺️
------------------------------------------
Quelle était la probabilité pour que cela arrive aujourd’hui?
— Un smoothie mangue-ananas.
— Un bol açaï tropical.
— Un smoothie fraise-kiwi, s’il vous plaît.
Entre la préparation des smoothies, des jus de fruits et des bols açaïs - et une marque de politesse sur trois, j’ai le temps de l’oublier, mais il se fait un plaisir de me rappeler sa présence dès que possible.
— Alors, on est occupé, ma belle? Où est ton collègue qui est censé travailler avec toi?
Je me le demande, moi aussi. J’ai eu la « bonne » surprise de recevoir un appel de Jordan juste avant l’ouverture du bar à jus pour me signaler qu’il ne viendrait pas bosser de la journée. Avant que je ne puisse répliquer, il m’a raccroché au nez. Sans aucune explication. Cela m’a mise dans une colère noire! Nous sommes samedi aujourd’hui, l’un des jours les plus chargés de la semaine! Et lui, il a le culot de téléphoner cinq minutes avant l’ouverture pour prévenir de son absence! Je suis certaine qu’il est en train de décuver de sa soirée de la veille sur son canapé. Certains s’amusent plus que d’autres.
Bref, j’ai l’habitude de gérer seule, et j’ai eu droit à un petit remontant « frustration » pour bien affronter ce matin occupé.
— Tu es tout en beauté aujourd’hui, comme toujours.
Et évidemment, il a fallu qu’au travers de cette cohue, je tombe sur un type de son genre. En six ans de loyaux services, ce n’est pas la première fois, mais cela me tape sur les nerfs comme au premier jour! Dans ces rares occasions, je regrette de ne pas avoir le look typique d’une Californienne, comme ma meilleure amie Sofia : une longue chevelure blonde ondulée, les yeux bleus et la peau bronzée. Au lieu de quoi, je suis le parfait opposé : mes cheveux sont longs, ondulés et auburn, mes yeux noisette, et malgré les nombreuses heures passées au soleil, ma peau arbore fièrement la même couleur que le lait d’amande que je verse chaque jour dans les smoothies. J’ai au moins les cheveux longs et ondulés, seules caractéristiques californiennes dont j’ai hérité.
Mon physique particulier a ainsi le - malheureux - don d’attirer l’attention, et je ne compte plus le nombre de fois que j’ai eu droit à des commentaires de la sorte. En général, je parviens à m’en sortir de quelques répliques bien senties. D’autres fois, même si cela me coûte de l’admettre, une intervention du collègue avec qui je travaille est bienvenue. Mais cette fois-ci, je suis seule face à une marée de gens; je ne peux pas me permettre de commentaires acerbes. Et, tant que je le peux, j’aimerais épargner les jeunes oreilles encore innocentes qui trépignent d’impatience dans la file.
— Tu ne voudrais pas que je t’aide en les mettant tous dehors? On ne serait plus que tous les deux…
Une main se pose sur mon avant-bras. Mes poils se hérissent aussitôt et je retire sèchement mon bras, mais ses doigts se referment dessus et le retiennent. Je lève les yeux et croise les siens. Marron. Ils sont marron, comme la merde qu’il est. Ses mèches blondes tombent pêle-mêle sur sa tête, et une chemise vert pastel laisse voir le début de son torse hâlé. C’est pas en vantant ta poitrine bronzée que tu charmeras les filles, mon vieux. C’est monnaie courante, ici!
C’est la première fois que je le remarque. Je l’ai bien sûr servi un peu plus tôt, son verre à moitié vide posé devant lui le témoigne, mais je n’ai pas le temps de détailler chaque client qui croise ma route. Il semble être dans la vingtaine, comme moi. Un sourire mauvais étire le coin de sa bouche. Des frissons me grimpent le dos.
Ce genre de situation survient surtout lors d’après-midi calmes en semaine, ou le weekend après les heures de pointe. En résumé : lors de moments cal-mes. Ce qui n’est pas du tout le cas présentement! J’ai encore moins de temps à perdre avec des mecs de son style! Ma colère ressurgit, décuplée. Je fixe d’un regard meurtrier ses banals yeux marron.
— Oh! Une lionne à ce que je vois. J’aime ça.
— Monsieur, je vous demanderais de me lâcher. Tout de suite, dis-je avec insistance en tentant de nouveau de me dégager de sa poigne.
Un sourire carnassier gagne ses lèvres. Mon bras commence à être endolori. S’il ne desserre pas sa prise d’ici quelques secondes, des bleus coloreront ma peau. La panique s’empare de moi tranquillement. Il se montre vraiment obstiné. D’habitude, les mecs s’essaient, mais abandonnent vite. Mais pas lui. Lui, il est déterminé.
— Monsieur, j’ai déjà un petit ami. Lâchez-moi.
C’est un mensonge, mais il n’a pas à le savoir.
— Ah oui? Il est où, votre copain?
— Ça ne vous regarde pas.
— Moi, je ne laisserais pas une perle comme vous seule, au risque de la perdre…
Je jette un regard alentour. Des clients m’observent en penchant la tête, semblant s’interroger sur ce qu’il se passe, mais sans intervenir. Mon bras prisonnier est caché par nos corps au-dessus du comptoir. Les gens doivent penser qu’il s’agit d’une connaissance et que je discute tout bonnement. J’essaie de communiquer un message à l’aide, mais personne ne paraît le comprendre. Ou ils s’en moquent. Eux, ils veulent juste leur putain de jus de fruits. Je lève la tête vers le plafond et ravale les larmes qui se pointent. En reportant mon attention sur lui, je remarque qu’il hausse un sourcil en guise de victoire.
— Je peux savoir ce qu’il se passe ici?
L’odeur de la brise marine se faufile jusqu’à mon nez; un corps chaud se plaque dans mon dos tandis qu’un bras entoure ma taille. Zakary. Aussitôt, mes épaules se relâchent. Je me colle un peu plus contre lui alors qu’il me défait de l’emprise de l’homme.
— Eh bien… je… bafouille l’inconnu.
— Je vous prierais de laisser ma petite amie tranquille! s’exclame avec véhémence mon ami. Et de quitter l’endroit immédiatement!
Le client lève les mains en signe de reddition et prend son smoothie tiède. Avant de passer la porte, il plisse les yeux dans notre direction. Ce n’est qu’une fois qu’il est hors de ma vue que la tension se relâche totalement. Za me serre contre lui. Il doit percevoir mon léger tremblement.
— C’est fini, me chuchote-t-il en me caressant le bras.
Lorsqu’il sent que j’ai repris mes esprits, il cesse son mouvement réconfortant et je me tourne vers lui.
— Merci, murmuré-je. Désolée que tu aies dû t’impliquer là-dedans.
— Ça sert à ça, les meilleurs amis, non? dit-il avec un clin d'œil.
28 commentaires
Lola B. Thomas
-
Il y a 10 mois
imaginary21
-
Il y a 10 mois
cedemro
-
Il y a 10 mois
imaginary21
-
Il y a 10 mois
Alexandra Prevel
-
Il y a 10 mois
imaginary21
-
Il y a 10 mois
Fezana Osly
-
Il y a 10 mois
JeniferLaurent
-
Il y a un an
imaginary21
-
Il y a un an
Ska
-
Il y a un an