Chris LEVOYAGEUR MUSE DU REGARD ÉTERNEL. TOME 1 La déesse Myrithia 2

La déesse Myrithia 2

De la pénombre émergea une créature humanoïde, sa peau semblable à de l’obsidienne vivante. Ses yeux luisaient comme des étoiles mourantes, et dans sa main, il tenait une lance ornée de cristaux éclatants. Il n’était pas seul. D’autres silhouettes similaires se matérialisèrent, encerclant le groupe.


Bill, qui avait jusque-là gardé le silence, murmura avec une voix tremblante :


— « Ce sont… les Veilleurs. Les gardiens de la beauté éternelle. On dit qu’ils ne sont ni vivants ni morts, condamnés à protéger les secrets de Myrithia. »


Sans attendre, l’un des Veilleurs leva sa lance et la planta dans le sol avec une force titanesque. Une onde de choc traversa la pièce, projetant les membres du groupe contre les murs.


— « Si vous cherchez les cristallins, vous devez prouver que vous êtes dignes de supporter leur vérité. Préparez-vous à affronter vos reflets. »


Le sol se mit à trembler, et chaque membre du groupe se retrouva subitement isolé dans une pièce différente, leurs compagnons effacés comme par magie.


Camille se retrouva devant un miroir gigantesque, mais le reflet qu’elle voyait n’était pas le sien. C’était celui d’une femme plus jeune, remplie d’ambition et d’arrogance. La femme lui sourit d’un air cruel.


— « Tu veux la beauté immortelle, Camille ? Mais que vas-tu sacrifier pour cela ? Ton âme ou ton humanité ? »


Léandre, lui, était plongé dans une salle remplie de statues de marbre représentant les œuvres qu’il avait créées au sommet de sa gloire. Mais à mesure qu’il avançait, les statues se fissuraient, leurs visages se déformant en des expressions de douleur. Une voix s’éleva :


— « Que restera-t-il de toi si l’inspiration éternelle te dévore ? »


Jenny était entourée de mélodies désaccordées, les notes résonnant dans une cacophonie insupportable. Une voix familière, celle de sa propre conscience, lui chuchotait :


— « La muse t’a donné des rêves, mais ils ne t’appartiennent pas. Oseras-tu les briser pour les comprendre ? »


Christopher, toujours sceptique, fit face à une salle vide. Mais dans le silence absolu, une ombre se glissa derrière lui et murmura :


— « Tu ne crois pas en nous, mais crois-tu en toi ? »


Chaque membre devait résoudre son énigme seul, affrontant les peurs et les vérités qu’ils refusaient d’admettre. Camille, après une lutte intérieure intense, refusa de céder à l’image de son reflet et déclara :


— « Je ne veux pas la beauté immortelle. Je veux comprendre ce qu’elle signifie. »


Léandre, face aux statues brisées, murmura :


— « L’inspiration n’est pas une destination, mais un voyage. Même si elle me détruit, elle me définit. »


Un à un, les membres du groupe trouvèrent leurs réponses, ouvrant chacun une porte différente qui les ramena finalement dans la pièce principale. Les Veilleurs, bien que silencieux, semblèrent approuver leur progression.


Mais avant qu’ils ne puissent se réjouir, une nouvelle voix résonna, plus sombre, plus puissante :


— « Vous avez franchi un seuil, mais ce n’est que le commencement. La véritable quête commence maintenant, et elle exigera bien plus que des réponses. Elle exigera tout ce que vous êtes. »


Un vent glacé traversa la pièce, et une nouvelle porte s’ouvrit devant eux, plongeant dans les ténèbres absolues. Le groupe comprit que leur périple ne faisait que commencer.


Le vent glacé qui s’engouffra dans la pièce semblait murmurer des prières anciennes, un langage perdu qui s’imposait à leurs esprits comme une injonction divine. La porte ouverte devant eux, plongée dans une obscurité insondable, dégageait une aura menaçante. Camille, encore tremblante des visions imposées par le miroir, échangea un regard inquiet avec Léandre.


— « Nous devons avancer, » dit-il d’une voix ferme, mais dans ses yeux brillait une lueur d’incertitude.

Ils pénétrèrent un à un dans l’ouverture. La température baissa instantanément, et un voile de ténèbres épaisses les enveloppa. Les murs semblaient se mouvoir, des murmures indéchiffrables les entourant, comme des âmes en peine. Jenny s’arrêta brusquement.


— « Ces murmures… ils prient. Vous entendez ? » murmura-t-elle, presque en transe.


— « Ce sont des avertissements, pas des prières, » répondit Christopher, la méfiance dans chaque syllabe.


Le sol sous leurs pieds trembla, et des formes indistinctes émergèrent des ténèbres. Les Ombres Égarées, spectres de ceux qui avaient échoué dans leur quête avant eux, prirent lentement forme. Leurs visages étaient flous, mais leurs mains tendues dégoulinaient d’un noir huileux, cherchant à s’accrocher aux vivants.


Léandre tira instinctivement une lame ornée qu’il avait récupérée dans une salle précédente, mais son éclat semblait inutilisable face à ces entités. L’une des Ombres s’approcha de Camille, ses murmures devenant plus audibles :


— « Donne-nous ton espoir. C’est le prix pour avancer. »


Camille recula, mais l’ombre la frôla. Une onde glacée traversa son corps, et elle sentit une partie de son esprit vaciller. Jenny, voyant cela, commença à fredonner une mélodie qu’elle connaissait instinctivement, une prière apprise dans ses rêves.

Les notes qui s’échappaient des lèvres de Jenny n’étaient pas humaines. Elles vibraient dans l’air, créant une barrière lumineuse autour du groupe. Les Ombres Égarées reculèrent légèrement, mais leur nombre semblait croître à mesure que la mélodie s’intensifiait.


— « Continue ! » cria Bill, luttant contre une Ombre qui s’acharnait à lui arracher une de ses sculptures.


— « Ce n’est pas suffisant, elles reviennent ! » répliqua Christopher, tentant de repousser l’une des créatures avec une torche.


Léandre, se tenant au centre, ferma les yeux. Il connaissait une ancienne prière, transmise par les récits des Inspirés. Une prière dédiée à Myrithia elle-même, une invocation de beauté transcendante.


— « Ô lumière éternelle, ô reflet des âmes perdues, guide-nous dans ce labyrinthe d’ombres. »


Les paroles de Léandre se mêlèrent à la mélodie de Jenny, créant une harmonie vibrante. Les Ombres reculèrent encore, mais certaines se dissipèrent dans un cri strident.


Mais le répit fut de courte durée. Du fond des ténèbres, une Ombre massive émergea, ses contours plus nets, ses mouvements plus déterminés. Celle-ci n’était pas une âme égarée, mais un gardien corrompu, un reflet sombre de la beauté parfaite de Myrithia.


— « Il est l’épreuve finale de cette salle, » murmura Camille, ses doigts tremblants sur un ancien manuscrit trouvé plus tôt.


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5 commentaires

Astrid.D

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Il y a un mois

Like pour le concours, n’hésite pas à en laisser chez moi, bon courage ! ☺️

Jacky KAl

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Il y a un mois

Un 💚 pour toi...

Allan Nissi

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Il y a un mois

J'ai hâte de poursuivre ma lecture... Like de soutien 😊

DOM75

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Il y a un mois

😀

NohGoa

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Il y a un mois

Like pour voir la suite :D
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