Chris LEVOYAGEUR MUSE DU REGARD ÉTERNEL. TOME 1 Obsession immortel 4

Obsession immortel 4

Alors qu’elle effleurait une gravure du bout des doigts, une mélodie douce mais puissante résonna dans son esprit. Ce n’était pas une musique qu’elle pouvait jouer ou chanter, mais un écho qui lui rappelait que l’art devait parfois être entendu avec l’âme, pas avec les oreilles. Jenny comprit que sa quête n’était pas de créer, mais d’écouter ce qui ne pouvait être entendu autrement.


Christopher retourna à une grande bibliothèque dans une ville poussiéreuse, un lieu qu’il fréquentait pour se réfugier dans les mots des autres. Cependant, cette fois, aucun livre ne lui apportait de réconfort. Les phrases semblaient vides, les mots comme des coquilles mortes.


Un jour, il tomba sur un manuscrit ancien, écrit dans une langue qu’il ne comprenait pas entièrement. Les symboles, bien qu’étrangers, semblaient lui parler. L’un d’eux représentait une spirale infinie, entourée d’éclats qui rappelaient étrangement les cristallins.


Il réalisa que ses propres doutes sur l’inspiration et le divin n’étaient pas un obstacle, mais une voie. Le scepticisme était lui-même une forme d’art, une manière d’interroger l’infini sans jamais prétendre le saisir. Sa plume, autrefois cinglante et pragmatique, commença à tracer des lignes plus ambiguës, des récits qui laissaient la place au mystère.


Bill s’isola dans une carrière de marbre abandonnée, où il s’était souvent rendu pour chercher les pierres parfaites pour ses sculptures. Mais cette fois, il ne sculpterait rien. Il s’assit au milieu des blocs de pierre, attendant que l’écho de ses obsessions lui parle.


Les jours passèrent, et rien ne se produisit. Alors qu’il était au bord de l’abandon, une pierre massive se fendit brusquement sous l’effet d’un léger tremblement de terre. En examinant la fissure, Bill découvrit des motifs naturels, des formes fractales qui semblaient imiter la perfection.


Il comprit que sa quête n’était pas de forcer la création, mais de révéler ce qui était déjà là. L’obsession devait devenir une contemplation, un acte de patience face à l’éternité.


Léandre partit loin, bien plus loin que les autres. Il se rendit dans une cité oubliée, cachée dans un désert brûlant. Cette ville, appelée Thérion, était un lieu de légendes, où l’art et le divin avaient prétendument convergé des siècles auparavant. Là-bas, il erra dans des ruines, découvrant des fresques et des statues abandonnées, témoins d’une civilisation qui avait cherché à toucher l’infini avant de disparaître.


Une nuit, sous un ciel constellé d’étoiles, Léandre eut une vision. Il vit des silhouettes dansantes, des formes lumineuses qui semblaient émerger de la poussière. Ces visions lui rappelèrent que l’art n’était pas une possession, mais une offrande faite au cosmos, un reflet de l’invisible dans le visible.


Il réalisa que son rôle dans la quête n’était pas seulement de trouver les cristallins, mais de guider les autres. Il était le lien, le fil conducteur entre les fragments, entre la muse et ceux qui cherchaient à la comprendre.


Quelques mois plus tard, le cercle se réunit à nouveau. Ils se retrouvèrent dans une cathédrale abandonnée, choisie pour son acoustique unique et son architecture mystique. Chacun avait changé, marqué par ses expériences et les fragments de vérité qu’il avait découverts.


Léandre se leva, tenant le premier cristallin, celui qu’ils avaient trouvé dans le sanctuaire d’Orion.


— « Nous avons vu une partie de ce que la muse représente. Mais ce n’est qu’un début. Les sept cristallins sont les clefs d’une vérité plus grande, une vérité qui dépasse l’art, qui dépasse même la compréhension humaine. Êtes-vous prêts à poursuivre cette quête, quoi qu’il en coûte ? »


Tous hochèrent la tête, silencieux mais résolus. La muse les observait peut-être, quelque part dans l’ombre, satisfaite de voir que leur quête ne faisait que commencer.


Sous les voûtes silencieuses de la cathédrale abandonnée, l’atmosphère était lourde de tension et de mystère. La lumière tamisée d’un unique chandelier dansait sur les murs, projetant des ombres mouvantes autour du cercle. Léandre posa le cristallin d’Orion sur une table en pierre au centre de la pièce. Sa surface semblait pulser faiblement, comme si une énergie contenue cherchait à se libérer.


— « Si ce premier fragment est une clé, alors les autres doivent être cachés dans des lieux qui transcendent l'ordinaire. Des endroits où l'art, la mémoire, et l'éternité convergent. »


Tous le regardaient avec attention. La quête à venir n’était pas une simple chasse au trésor. Chaque cristallin promettait de dévoiler une part de vérité, mais aussi de leur imposer une épreuve, une confrontation avec leurs propres limites.


Christopher s’approcha du fragment et examina sa surface. Des gravures minuscules, presque imperceptibles, parsemaient le cristal. Elles formaient un motif complexe, un entrelacement de lignes et de symboles que seul un œil averti pouvait déchiffrer.


— « Ces runes... elles semblent être un langage ancien. Peut-être un guide vers les autres fragments. Mais leur signification est voilée. »


Carthos Jo, malgré son âge, s’agenouilla près de la table, son regard fixé sur les symboles.


— « Ce n’est pas un langage que l’on peut lire avec les yeux. Il parle à l’âme. Pour le comprendre, nous devons nous ouvrir à l’intangible. Cela nécessitera un rituel, une forme d’éveil collectif. »


Un frisson parcourut le cercle. L’idée d’un rituel touchait à des forces qu’ils ne maîtrisaient pas, mais c’était peut-être le seul moyen d’obtenir des indices sur la localisation des six autres cristallins.


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1 commentaire

DOM75

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Il y a un mois

done
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