Fyctia
Quête de l'infini 6
Camille avait parcouru le monde dans l’ombre, laissant derrière elle des indices épars. Sa quête l’avait menée à explorer des monastères oubliés, des temples ensevelis sous la jungle et des bibliothèques où le temps semblait suspendu. C’est dans l’un de ces lieux, un sanctuaire perdu au cœur des montagnes de l’Himalaya, qu’elle avait trouvé une copie de la mystérieuse carte.
La carte, vieille de plusieurs siècles, était marquée des mêmes symboles que celle que Carthos Jo avait présentée au Cercle. Le nom de la Crypte d’Orion y figurait, entouré d’annotations dans une langue ancienne que Camille avait passé des mois à décrypter.
Ce fut une révélation pour elle. Cette crypte, disait la légende, était un portail entre le monde des mortels et celui des divins. Elle y voyait une convergence entre sa quête personnelle et les récits mystiques qu’elle avait explorés.
— « Si la muse existe, » murmura-t-elle en contemplant la carte, « alors c’est là qu’elle se trouve. »
Des années après sa disparition, Camille était en route vers la Crypte d’Orion. Elle n’était plus la femme que Léandre avait connue. Ses voyages l’avaient changée, durcie, mais aussi enrichie d’une compréhension profonde du lien entre l’humain et le divin.
Elle ne savait pas encore que son chemin croiserait celui de Léandre et du Cercle. Pourtant, elle sentait au fond d’elle que cette convergence n’était pas un hasard.
— « Nous sommes tous des fragments d’une vérité plus grande, » écrivit-elle dans son carnet. « Peut-être que nos quêtes ne sont pas individuelles mais entrelacées, guidées par une main invisible. »
Camille était prête à tout sacrifier pour cette ultime quête. Elle ignorait si la Crypte contiendrait des réponses ou seulement davantage de mystères, mais elle savait qu’elle ne pourrait plus reculer.
Alors que Léandre et le Cercle discutaient de leurs visions, loin de là, dans un désert pierreux, Camille approchait du lieu où la carte inscrivait son premier indice. Le vent soufflait fort, soulevant des nuages de poussière qui masquaient l’horizon.
Elle s’arrêta un instant pour contempler la carte, la tenant fermement dans ses mains. Une lueur étrange semblait émaner des symboles tracés, comme si la crypte elle-même l’appelait.
— « Le divin n’est jamais loin, » murmura-t-elle.
Camille et Léandre étaient sur le point de se retrouver, mais le chemin qui les mènerait à la Crypte d’Orion ne serait ni simple, ni sans conséquences.
Le voyage vers la Crypte d’Orion était semé de mystères. Carthos Jo menait le groupe avec une détermination silencieuse, guidé par des symboles et des repères que lui seul semblait comprendre. Le paysage autour d’eux devenait de plus en plus aride, comme si même la vie elle-même reculait devant l’aura du lieu qu’ils approchaient.
Jenny marchait souvent à l’arrière, ses yeux s’attardant sur chaque détail. Les ombres des rochers prenaient parfois des formes étranges, presque humaines, et elle ne pouvait s’empêcher de se demander si la muse les observait, invisible mais présente.
— « Ressentez-vous cela ? » murmura-t-elle un soir, alors qu’ils s’arrêtaient pour la nuit. « C’est comme si quelque chose nous poussait en avant, mais nous testait en même temps. »
Bill, fidèle à son caractère, haussa les épaules.
— « Ce ne sont que des hallucinations. L’air sec et le manque de sommeil. Rien de plus. »
Mais Christopher, pour une fois, ne partagea pas son scepticisme.
— « Je ne suis pas sûr. Ce silence… il a quelque chose d’étrange. Comme si nous étions épiés. »
Carthos, allongé près du feu, ne dit rien, mais son regard se perdit dans les flammes. Il savait que les vérités les plus importantes étaient souvent celles qu’on refusait de reconnaître.
Pendant ce temps, Camille avançait seule à travers un désert rocailleux, suivant les inscriptions mystérieuses qu’elle avait décryptées. Chaque étape la rapprochait un peu plus de la Crypte, mais aussi d’une vérité qu’elle n’était pas certaine de pouvoir affronter.
Une nuit, alors qu’elle installait son campement près d’un ancien autel abandonné, elle fut envahie par une vision. La muse lui apparut, ou du moins une version fragmentée d’elle. Son visage changeait constamment, se dissolvant dans une lumière éclatante avant de se recomposer sous une nouvelle forme.
— « Pourquoi te caches-tu de nous ? » demanda Camille, les yeux brillants de larmes.
La muse ne répondit pas. À la place, elle tendit une main, et une plume dorée se matérialisa dans l’air. Camille tenta de la saisir, mais la plume s’évapora avant qu’elle ne puisse la toucher.
— « Tu ne peux saisir ce qui n’est pas destiné à être possédé, » résonna une voix douce, presque chantante.
Quand elle revint à elle, Camille se trouva agenouillée devant l’autel, la carte serrée contre sa poitrine. Elle comprit que la Crypte n’était pas seulement un lieu, mais une épreuve.
La route de Léandre et du Cercle croisa bientôt une première série de ruines marquées par d’anciens symboles gravés dans la pierre. Carthos Jo expliqua qu’il s’agissait d’un passage, un test destiné à prouver leur détermination.
— « Ceux qui cherchent la muse doivent d’abord prouver qu’ils méritent de l’approcher, » déclara-t-il en observant les gravures.
Les symboles semblaient former une énigme complexe. Jenny, fascinée, se mit à les étudier, ses doigts suivant les lignes courbes et brisées.
— « C’est un poème, » dit-elle après un moment. « Chaque vers semble être une clé. »
Christopher, sceptique mais intrigué, lut les inscriptions à haute voix :
"Quand le ciel s’efface, l’ombre parle.
Là où le silence danse, le souffle renaît."
Le groupe dut collaborer, mêlant intuition artistique et logique froide, pour comprendre les énigmes. C’était comme si la muse les forçait à se confronter à leurs propres limites, les poussant à transcender ce qu’ils pensaient savoir.
1 commentaire
Nicolasm59
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Il y a un mois