Chris LEVOYAGEUR MUSE DU REGARD ÉTERNEL. TOME 1 Introduction

Introduction

L'obscurité semblait s'étendre à perte de vue, comme un voile éternel sur le monde. Les étoiles, autrefois des guides silencieux, avaient disparu peu à peu, effacées par des siècles d'oubli et de doutes. Pourtant, dans cette pénombre écrasante, un murmure persistait. Faible, presque imperceptible, il portait la promesse d’une lumière que seuls les cœurs brisés savaient encore percevoir.


Léandre se tenait là, devant une toile vierge, immobile. Depuis des mois, il n’avait rien peint. Pas un trait, pas une ombre. Chaque tentative s’était achevée dans le silence des idées mortes, étouffées avant même de naître. Ses mains, jadis instruments de création, tremblaient désormais sous le poids de l’inutilité.


L’atelier, autrefois sanctuaire vibrant, n’était plus qu’une prison. Les murs, ternis par le temps, étaient tapissés de toiles abandonnées, vestiges de rêves interrompus. Les visages inachevés semblaient le scruter, leurs regards absents posant des questions auxquelles il ne trouvait plus de réponses. Une silhouette revenait sans cesse, omniprésente dans son esprit : floue, presque irréelle. Toujours hors d'atteinte.


C’était elle. La muse.


Léandre ne savait plus s’il l’avait inventée ou si elle l’avait réellement effleuré un jour. Mais il sentait sa présence, constante et obsédante, comme une ombre accrochée à ses pensées. Elle n’était pas une figure précise, mais une sensation, un éclat d’émotion, quelque chose qu’il ne parvenait pas à définir et encore moins à capturer.


Il avait tout essayé pour la retrouver. La prière, l’alcool, les drogues. Rien ne suffisait. Chaque nuit, elle revenait dans ses rêves, et chaque matin, elle disparaissait, ne laissant qu’un vide. Ce vide, il le connaissait trop bien. C’était ce gouffre qu’il voyait dans ses toiles, cette absence qui s'étendait au-delà de son art pour envahir chaque recoin de son existence.


Un jour, dans une boutique poussiéreuse au fond d'une ruelle oubliée, il avait trouvé un parchemin. Les mots gravés dessus parlaient d’un cercle d’artistes, des âmes errantes comme lui, ayant touché l’ombre de la muse. Ils disaient qu’elle pouvait être trouvée, mais seulement par ceux prêts à tout sacrifier pour comprendre son regard.


Ce parchemin était devenu son dernier espoir. L’idée même d’un Cercle partageant cette obsession, d’autres comme lui, l’avait captivé. Peut-être que là-bas, au bout de cette quête, il trouverait non seulement l’inspiration, mais aussi une réponse : pourquoi l’art le consumait-il autant ? Pourquoi cette quête de la beauté semblait-elle vouloir le détruire ?


Ce soir-là, alors que la lune filtrait faiblement à travers la fenêtre, il avait reçu une lettre. Simple, mais déconcertante :

— « Le Cercle attend. »


Le papier tremblait entre ses doigts. Était-ce un piège ? Une farce cruelle ? Ou bien, enfin, une véritable porte vers l’inconnu ? Léandre savait que c’était une folie. Mais à ce moment précis, la folie semblait être la seule chose capable de briser le vide.


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2 commentaires

Nicolasm59

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Il y a un mois

Très intéressante cette présentation du personnage principal à travers sa quête, à travers son vide. Nous ne connaissons pas son âge, à quoi il ressemble, juste sa recherche de la créativité à travers une muse rêvée et un mystérieux cercle. Très original, bravo !

Jemima Mia

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Il y a un mois

J'aime la façon dont tu joues avec le suspense...
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