Fyctia

C’est le grand jour !! Raphaël m’a envoyé un SMS hier soir pour savoir si mon pied allait mieux et si j’étais toujours partante pour le ciné. Je me suis bien sûr empressée de confirmer. Il m’a galamment proposé de venir me chercher et invitée à dîner avant le film, ce que j’ai accepté avec plaisir. Je suis une vraie pile électrique. Je ne tiens plus en place. Ce soir, j’ai revêtu ma nouvelle robe fleurie, légère, très printanière, avec ma jolie veste en jean. À cause de ma cheville, impossible de porter des talons, je chausserai donc mes Converse rouges. Bon, ce n’est pas très féminin, mais c’est moi.

Je me maquille consciencieusement devant le miroir, tout en songeant à la journée qui s’est écoulée. Dieudo et Ludi m’ont épuisée avec leurs recommandations en tout genre. Morgane est toujours la plus réservée des trois. Elle s’est contentée de me souhaiter bonne chance. Je sais déjà que, demain matin, la gestapo va me cuisiner. Je pousse un soupir tout en me brossant les cheveux. Je me mords la lèvre inférieure. Qu’est-ce que je fais ? Je les attache ou pas ? Non. Lâchés, c’est bien. Je m’inspecte minutieusement. Ça va. Mes joues sont roses, mes yeux brillent. J’ai plutôt bonne mine !

Je descends en quatrième vitesse, oubliant momentanément ma blessure au pied.

« Ouille ! » Je ralentis l’allure, rappelée à l’ordre par une douleur aiguë. Merdum ! Ça ne va jamais guérir si je continue comme ça… Un coup d’œil à l’heure sur le micro-ondes, dans la cuisine. 18 h 59. C’est bon, je suis dans les temps. Il devrait arriver d’une minute à l’autre.

Ding dong !

Et voilà. Pile à l’heure. Je souffle pour évacuer mon stress, puis me dirige vers la porte d’entrée, que j’ouvre en grand. Raphaël me sourit. Il est très beau, vêtu d’un pantalon classique beige et d’un blazer bleu marine sur un polo blanc. Il porte des baskets blanches. Très classe, mais décontracté en même temps. Je le trouve à tomber ! Ses cheveux blonds sont coiffés un peu dans tous les sens, ce qui lui donne un look un peu rebelle. Il est rasé de près.

— Bonsoir Madeline.

— Bonsoir Raphaël.

Il s’approche pour me faire la bise. J’adore son parfum. Le même que quand on s’est rencontrés.

— Tu es prête ?

Je hoche la tête.

— Oui. Laisse-moi juste quelques secondes, le temps de récupérer mon sac, et je suis à toi.

Il acquiesce à son tour. Une fois que j’ai verrouillé la maison, il m’ouvre galamment la portière de sa Prius. Je suis un peu nerveuse. Il s’installe au volant.

— Tu peux m’appeler Raph.

— Alors appelle-moi Maddie.

Nous nous sourions puis il démarre.