Fyctia

Il m’ouvre galamment la portière. Cet homme, il a vraiment toutes les qualités. J’entre dans l’habitacle et lui communique mon adresse lorsqu’il vient s’asseoir à côté de moi. Sur le trajet, j’apprends que Raphaël est cadre dans une ONG environnementale basée à Lyon, depuis deux ans, et qu’il est venu vivre dans la région pour son travail. Avant, il habitait Paris.

Lorsque nous arrivons devant chez moi, je le remercie une nouvelle fois, triste de devoir le laisser partir. À ma plus grande joie, il coupe le moteur, fait le tour de la voiture pour venir me prêter main-forte. Un vrai gentleman ! Il se courbe afin de placer mon bras gauche sur ses épaules et pose la main droite sur ma taille pour m’aider à marcher à cloche pied jusqu’à la porte d’entrée. Une fois que j’ai déverrouillé la serrure, il m’accompagne au salon où il m’aide à m’asseoir sur le canapé.

— C’est vraiment très gentil à vous, Raphaël. Je ne sais pas comment j’aurais fait si vous n’aviez pas été là.

— C’est bien normal. J’espère que vous serez vite rétablie.

— Merci beaucoup.

Nous nous observons quelques secondes en nous souriant. Puis il jette un coup d’œil circulaire au rez-de-chaussée et ses yeux se posent sur mon jardin d’hiver.

— Waouh ! Une jungle intérieure. C’est magnifique.

Raphaël s’approche de la baie vitrée pour contempler de plus près ma petite fierté.

— C’est vous qui avez aménagé ça ?

— Oui. Moi aussi, j’aime beaucoup la nature. J’ai besoin de verdure, d’oxygène, pour me sentir bien.

— C’est très réussi, bravo.

Je lui souris.

— Bon, eh bien, je vais vous laisser vous reposer.

Je hoche la tête, pourtant je souhaiterais qu’il reste.

— Ça va aller ? Vous voulez que je vous apporte quelque chose, avant de partir ? Un verre d’eau ?

— Non, rien, merci. Je devrais me débrouiller.

Mon cœur se serre. J’aimerais tellement le revoir. Il s’approche de la porte d’entrée, puis se retourne.

— Au revoir, Madeline. Prenez soin de vous.

Je déglutis, lui fais un petit signe de la main.

— Au revoir, Raphaël. Merci encore.

— Aucun problème.

Il me fait un signe de la tête, sa main se pose sur la poignée, puis il s’immobilise.

— Si ça vous dit, on…

— Oui ?!

— On pourrait peut-être se revoir ?

— Oui ! B… bien sûr. Avec plaisir.

Il se retourne de nouveau pour m’offrir un grand sourire.

— Je vais te laisser mon numéro.

Il s’approche de la petite console à côté du canapé, sur laquelle je garde toujours, entre autres, un bloc-notes et un stylo, puis griffonne dessus.

— Voilà. Fais-moi signe quand tu seras dispo.

Je lui renvoie son sourire. On vient de passer au tutoiement, et il m’a donné son numéro. Intérieurement, je fais la danse de la joie.

— A très bientôt, Madeline.

— A très bientôt, Raphaël.

Il ouvre la porte et disparaît. Un petit cri d’exaltation m’échappe.

Quand je vais dire ça à Charline !