Fyctia
Chapitre 39
Un bel homme est penché vers moi, le front plissé. Il semble inquiet pour ma petite personne. Je lui souris immédiatement. Pourvu que que mes dents ne soient pas noires de boue ! Il s’accroupit, décoince ma basket de la racine.
— Je peux jeter un œil à votre pied, si vous êtes d’accord.
Ses yeux sont d’un beau bleu porcelaine. Des boucles blondes sortent de sa casquette. Il est vraiment agréable à regarder. Ses sourcils se haussent, il attend que je lui réponde.
— Euh, oui, bredouillé-je, allez-y. Merci.
Ses doigts fins survolent mon articulation, il manipule mon pied gauche quelques secondes, me provoquant des élancements. Je grimace.
— Ça ne semble pas cassé. Je pense que vous vous êtes foulé la cheville.
— Oh, mince. Il ne manquait plus que ça.
Il me sourit gentiment.
— Ce n’est pas très grave, mais il faudra éviter de marcher sur ce pied le reste de la journée, mettre des glaçons dessus en rentrant chez vous, et aussi une pommade pour les douleurs musculaires, si vous avez.
Je hoche la tête.
— Vous êtes médecin ?
Nouveau sourire, avec de belles fossettes en prime sur les joues.
— Non, pas du tout. Mais j’ai toujours pratiqué beaucoup de sport, et les entorses en tout genre, ça me connaît.
— Ah.
— Comment êtes-vous venue jusqu’ici ?
— Ma voiture est garée un peu plus loin, sur le parking.
— Très bien. Je crois que, le plus simple, ce serait que je vous dépose chez vous et que quelqu’un de votre entourage vous ramène votre véhicule dans la journée.
J’ouvre grand les yeux, un peu embarrassée.
— Cela vous convient ?
J’acquiesce une nouvelle fois, d’un signe de tête, tout en réfléchissant. Ça m’embête de devoir l’appeler, vu ce qu’il s’est passé vendredi soir, mais Fred habite à dix minutes à pied du bois de Serres. Il pourrait venir chercher ma Micra puis me la déposer.
— Bien, comme ça, vous n’aurez pas à forcer sur votre cheville blessée.
Il m’observe quelques instants, me sourit en plaçant un bras dans mos dos et un autre sous mes genoux.
— Comment vous appelez-vous ?
— Madeline.
— Moi, c’est Raphaël.
— Enchantée.
— Vous permettez, Madeline ?
— Euh… d’accord.
Il me soulève alors, comme si je ne pesais pas plus lourd que Trévor, et m’emporte dans ses bras, provoquant les regards curieux des promeneurs alentour. Ne sachant pas trop quoi faire de mes mains, je les place par réflexe autour de son cou, même si je suis consciente de la familiarité de ce geste. Je hume discrètement son odeur. Son parfum est très agréable. C’est une odeur boisée, sûrement à base de bois de santal. J’aime beaucoup. Il est vêtu d’un pantalon de jogging gris clair et d’un simple tee-shirt blanc.
— Je suis vraiment désolée d’avoir interrompu votre footing matinal.
— Ne vous inquiétez pas, Madeline, j’avais presque terminé.
Nous arrivons sur le parking, mon sauveur s’approche d’une Prius gris métallisé de toute beauté, à côté de laquelle il me dépose.
— J’adore votre voiture. Elle est super classe.
Il rit.
— Merci. Moi aussi, je l’aime beaucoup. C’est une hybride rechargeable, ce qui fait qu’elle ne pollue presque pas.
— Ah… Écolo, hein ?
Raphaël me sourit.
— Je suis démasqué.
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Cassandra CHAPEL
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Magali_Santos_auteur
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Jessie Moon auteure
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