Fyctia
Chapitre 37
J’ouvre les yeux, m’étire en bâillant. Un coup d’œil vers mon réveil. Il est 9 h 20. J’ai dormi comme un bébé ! Je me redresse en douceur, passe les orteils dans mes chaussons et soupire de bien-être. J’aime le dimanche ! On peut rester toute la journée sans rien faire si on veut.
Enfin… pas aujourd’hui.
Je me lève et descends. Avant de préparer mon petit-déj’, je passe observer furtivement Trévor et sa nouvelle amie à travers la vitre. Aucun changement par rapport à hier. Vanda grignote des graines dans le bol de nourriture, Trévor se nettoie les plumes sur son perchoir, à l’autre bout de la pièce. Ils ne peuvent pas être plus éloignés l’un de l’autre. Je pousse un soupir résigné puis me dirige vers la cuisine.
Si ça se trouve, elle n’est pas à son goût. Peut-être que, du point de vue d’un perroquet, Vanda est hideuse. Je lance la bouilloire, attrape mon mug, un sachet de thé noir, sors des toasts, de la confiture de pêche des vignes et m’installe sur le plan de travail pour grignoter. Quand j’ai terminé, je débarrasse et me lance dans la préparation de cookies aux pépites de chocolat, pralines et noisettes concassées. S’ils sont suffisamment bons, les monstres se tiendront à carreau, occupés à se remplir l’estomac. Quand la cuisson est terminée, je les mets à refroidir sur une assiette, l’odeur qui se répand dans la cuisine me fait saliver.
Je m’active ensuite à couper une pomme et une banane en morceaux puis j’apporte le tout dans le jardin d’hiver. Les rayons du soleil ont commencé à réchauffer la pièce qui embaume le jasmin. J’inspire profondément. Cette senteur, c’est le paradis. Les fleurs de mon jasmin grimpant étoilé se sont ouvertes tout récemment. En hiver, il ne fleurit pas. Dès que ses corolles s’ouvrent, au printemps, je me gorge de ce parfum enivrant qui m’accompagnera jusque septembre. J’ai hâte que mes lys éclosent, en mai ! Là, ce sera une véritable explosion de fragrances capiteuses et grisantes.
Trévor s’empresse de me rejoindre sur la table en fer forgé. Bah, oui, c’est un mâle : son estomac avant tout !
— Eh, mon beau. Comment tu vas, ce matin ?
Il se laisse caresser tandis qu’il attaque le quartier de Granny Smith que je lui ai tendu.
— Pas de nouvelles plumes en moins, on dirait. Bravo, Trévor ! Tu aurais fini par ressembler à un dindon, avec le cou tout rouge qui pend.
« Bécasse. »
J’écarquille les yeux. Des fois, je me demande vraiment si mamie Jeanne ne se serait pas réincarnée dans mon perroquet.
— Mouais… Il va falloir surveiller ton langage, Trévor.
Assise sur un des confortables fauteuils en rotin, je me concentre à présent sur Vanda, perchée sur la branche de figuier préférée de Trévor. Dans un élan quasi maternel, je suis prise de l’envie de la faire décamper. Cette place n’est pas à elle ! Mais je me raisonne. Comment pourrait-elle le savoir ? Et puis, la pauvre, elle doit se demander où elle a atterri.
Je me lève et décide de m’approcher d’elle pour faire connaissance.
— Bonjour Vanda. Je suis Maddie.
Je tends l’index en douceur, pour ne pas l’effrayer. Elle tremble quelques secondes, mais se laisse caresser la tête en fermant les yeux.
— Super. Tu es adorable.
« Bécasse. » « Bécasse. »
Je me retourne, outrée.
— Dis donc, Trévor. Ce ne sont pas des manières !
Et puis, à qui il s'adresse, là?!
Vanda s’envole pour aller se poser sur une branche d’olivier. Je pousse un soupir. Au moins, il y a eu un échange. C’est un bon début. Et Trévor semble s’être calmé niveau épilation du cou.
— Bon, soyez sages. Je reviendrai vous voir tout à l’heure.
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EmmaFetes
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Il y a 2 ans
R.T. Manon
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