Fyctia
Chapitre 36
Paquita nous a fait suer. Je suis morte. Seulement, c’est une bonne fatigue. Je me suis éclatée pendant une heure. J’ai toujours un peu de mal à être en rythme avec les autres, mais je trouve que je m’améliore. Je dépose mon sac dans le salon, vais me servir un grand verre d’eau à la cuisine puis me dirige vers la porte-fenêtre coulissante de la miniserre sans l’ouvrir et observe les deux nouveaux colocataires. Ils sont perchés chacun sur une branche, à plusieurs mètres de distance, et ne s’accordent pas un regard. Vanda entretient son plumage, et Trévor… Bah, monsieur est en train de dormir.
Le point positif, c’est qu’il semble ne pas s’être davantage abîmé. Je réfléchis quelques instants tout en poursuivant ma contemplation à travers la vitre. Les Grands Eclectus sont réputés pour être des animaux méfiants. Il va sûrement leur falloir une période d’adaptation pour faire connaissance. Je fais volte-face, vais mettre mes affaires de sport au sale puis retourne au salon, où je me plante devant mon écran plat pour lancer une série. Ce soir, ce sera plateau télé et moment détente. Je pousse un soupir de bien-être. Ça fait du bien aussi de ne rien faire.
Tandis que la page d’accueil de Netflix s’ouvre, je suis prise d’un sentiment de remords. Hier soir, je n’ai pas été très sympa au téléphone avec Charline. Alors qu’elle voulait simplement m’aider. Et puis, c’est toujours elle qui m’appelle. Je pousse un soupir résigné, pose la télécommande et m’empare de mon portable, sur le bras du canapé, à côté de moi.
— Coucou, sœurette !
— Maddie ? Quelque chose ne va pas ?
Je déglutis, honteuse.
— Non, tout va bien. J’appelais juste pour prendre de tes nouvelles.
Silence. Je suis la pire sœur qui existe sur cette Terre.
— Euh… Ça va.
— Qu’est-ce que vous avez fait de beau aujourd’hui ?
— Bah, tu sais, Amar travaille ce week-end, donc je me suis occupée des enfants, on s’est promenés, on est allés au parc.
La pauvre…
— Et toi ?
— J’ai acheté une copine pour Trévor.
Elle pousse un cri de surprise. Je lui raconte en détail ce qui m’a amenée à faire cet achat irréfléchi. J’entends les monstres, derrière, la harceler de questions.
— Lily et Thomas veulent savoir comment tu l’as appelée.
— Vanda.
— Ils demandent s’ils peuvent venir la voir.
Oups… J’aurais dû m’en douter. Allez, Maddie, ne joue pas les vieilles grincheuses asociales.
— OK, vous n’avez qu’à passer demain pour le goûter. Je ferai des cookies.
— Merci, Maddie, me répond Charline, un sourire dans la voix. Ils sont super contents.
— Y’a pas de quoi. À demain.
— Oui, à demain.
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cedemro
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