Fyctia
Chapitre 35
Une heure trente plus tard, je rentre, fébrile, accompagnée d’une superbe femelle Grand Eclectus pour laquelle je vais devoir vendre un rein. Si mon perroquet ne tombe pas amoureux au premier regard, je n’y comprends plus rien ! Même moi, je la trouve irrésistible ! Son plumage est d’un rouge flamboyant au niveau de la tête et de la queue, elle arbore une jolie couleur bleu-violet sur le cou et la poitrine, et son bec est noir. J’ai décidé de l’appeler Vanda. Une vamp pareille, c’est un nom qui lui va comme un gant.
Du coup, la soirée ciné de ce soir, on va annuler, c’est plus raisonnable, vu mon budget serré des prochaines semaines. Mais je ne regrette pas ! Si c’est la condition pour que Trévor aille mieux, je veux bien manger des pâtes pendant quelque temps. J’ouvre la baie vitrée du futur nid d’amour, accompagnée de la jolie demoiselle qui patiente silencieusement dans une boîte en carton de taille moyenne munie de plusieurs trous, referme derrière moi et me dirige vers la table en fer forgé où je dépose mon précieux fardeau.
— Alors là, mon beau, tu ne vas pas en croire tes yeux !
« Mon beau » « Mon beau »
— Oui. Mon beau. Tu vas voir, Vanda va tomber raide dingue de toi. Il va juste falloir que tu arrêtes de te plumer le cou, Trévor, parce que c’est pas hyper esthétique. Et puis, si ça ne repousse pas, tu vas devoir porter une écharpe jusqu’à la fin de tes jours.
J’ouvre doucement l’ouverture latérale de la boîte et miss Vanda sort précautionneusement. Elle m’observe quelques secondes, jette un coup d’œil à son environnement, puis s’envole vers une branche de mon olivier en pot. Dubitative, je contemple Trévor. Monsieur s’est carrément retourné. Ils s’ignorent superbement. Je pose les mains sur les hanches et les regarde, tour à tour. Trévor se décide enfin à s’envoler… pour atterrir à côté de son bol de nourriture et grignoter quelques graines.
Mouais… Ça doit être deux grands timides.
Bon, c’est pas tout ça, mais je vais finir par être en retard à mon cours de zumba. Je vais les laisser faire connaissance tranquillement. Qui sait ? Des bébés Trévor naîtront peut-être bientôt sous ce toit. Je cours enfiler mon legging, mon haut de sport et des baskets, me fais une queue-de-cheval en quatrième vitesse et sors en courant de la maison.
Lorsque j’arrive dans la grande salle au parquet lustré, dont le mur du fond est recouvert d’un immense miroir, je rejoins le petit groupe hétéroclite attroupé près du banc où l’on pose nos affaires.
— Eh ! Madeline, m’accueille chaleureusement Carole, une quinquagénaire très gentille, en me donnant l’accolade. Tu vas bien ?
— Salut Carole ! Oui, ça va. Et vous, les filles ?
Un agréable brouhaha me répond.
— Alors, et ton prince charmant ? enchaîne Alba, une Portugaise à l’accent chantant. Tu l’as enfin trouvé ?
— Pas encore, malheureusement. Mais je ne désespère pas ! Et puis, d’après ma sœur, je l’aurais déjà rencontré.
Ma remarque est accueillie par une nuée de « oh ! » et « ah ! ». Je leur ai déjà parlé de Charline.
— Si ta sœur le dit…, intervient Assiba. Moi, je n’y connais rien en divination, mais je peux t’aider avec mes poupées vaudou, si tu as besoin de te venger d’un sale type. Et ça vaut pour chacune d’entre vous, les filles.
Ça, c’est super sympa. Je me le note dans un coin de la tête. On ne sait jamais !
— Tu finiras par trouver la perle rare, m’encourage Carole. Une jolie puce comme toi.
La coach arrive en tapant dans ses mains et en sautant sur place telle une sauterelle survoltée.
— Hello la compagnie ! Allez, venez bouger vos popotins !
Ouh là ! Elle a l’air en forme aujourd’hui.
8 commentaires
Patricia Eckert Eschenbrenner
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Il y a 2 ans
Lindsay Lorrens
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Il y a 2 ans
Magali_Santos_auteur
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Il y a 2 ans
Lindsay Lorrens
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Il y a 2 ans