Lindsay Lorrens Mon jardin d'hiver Chapitre 34

Chapitre 34

Alors, quand on a un gabarit comme le mien et qu’on souhaite s’acheter des fringues sympas, on n’a pas trente-six solutions. Soit on a un bon tailleur (ce qui n’est pas mon cas), soit on se fournit dans les boutiques et rayons « teen », qui proposent des looks pas trop sages et ciblés mode. Hors de question d’aller à la Part-Dieu un samedi ! Je n’ai pas envie de me faire piétiner. Je préfère flâner dans un centre commercial beaucoup moins fréquenté, pas très loin de chez moi.

Lorsque j’entre dans le premier magasin, une vendeuse me salue et me propose :

— Je peux t’aider, jeune fille ? Tu recherches quelque chose en particulier ?

— Non, merci, c’est gentil.

— OK, n’hésite pas si besoin. Je suis juste à côté.

Je la remercie avant de pousser un soupir discret. Je rêve d’entrer un jour dans un commerce et d’être accueillie par un respectueux : « Bonjour, madame. Je suis à votre disposition si vous souhaitez des conseils. » J’ai l’impression d’être toujours infantilisée.

Je parcours les allées, fais de chouettes trouvailles : une veste en jean bleached, deux blouses en tissu léger, une jupe trapèze corail, puis pars essayer ces petites merveilles taille 14 ans en cabine. Je suis agréablement surprise, tout me va. Ravie, je me dirige vers la caisse pour aller régler mes emplettes. La vendeuse m’accueille avec un grand sourire.

— Tu vas être toute belle, là-dedans.

Grrr…

— Merci.

— 14 ans ? Tu es sûre ? On grandit vite à ton âge.

— Bah, vous savez, je ne risque plus de grandir beaucoup.

— Ne dis pas ça. Ma fille a fait un pic de croissance à 14 ans, elle a poussé d’un coup.

Je lui dis, ou pas… ? Non, ça me fatigue, à force.

— Merci. Vous êtes gentille.

Dans les deux boutiques suivantes, il y a un peu plus de monde, ce qui fait que je m’y promène sans attirer l’intérêt des employées du magasin. Les différentes collections printemps, cette année, sont ravissantes : des matières douces, aériennes, colorées. Tout ce que j’aime ! Je dois me raisonner pour ne pas vider mon compte en banque. Le temps passe à toute allure et c’est d’humeur plus légère que j’entre dans un fast-food, les bras chargés. Il va falloir que je fasse un peu de tri dans mon armoire pour pouvoir ranger tout ça. J’ai hâte de porter ces petites merveilles !

Pendant que je mange, je réfléchis à mon planning du week-end. Après la zumba, j’hésite à me faire un ciné. Je fais un rapide tour de mes connaissances, pour déterminer qui serait susceptible de m’accompagner, et raye d’office Fred de ma liste de possibilités. Vu son comportement d’hier soir, hors de question que je lui propose d'aller voir un film ensemble ! Je pousse un petit soupir résigné. OK… Je verrai avec les filles, au cours, tout à l’heure, si l’une d’elles est partante.

Dès que j’ai terminé mon déjeuner sur le pouce, je rejoins ma voiture, direction le drive du centre commercial, puis je rentre à la maison, range mes courses et prends un bouquin que j’emporte dans la miniserre, heureuse de pouvoir souffler un peu. Mais, alors que je m’apprête à m’asseoir, j’aperçois Trévor en train de s’arracher des plumes. Je me crispe. Qu’est-ce qui lui prend ?!

Je me précipite vers lui pour l’empêcher de s’estropier.

— Alors, mon beau ? Qu’est-ce qui t’arrive ?

« Maddie bêtasse »

Monsieur n’est pas de bonne humeur, on dirait…

— Ton abri a été nettoyé pourtant. Je t’ai même donné de la grenade, ton fruit préféré.

« Maddie bêtasse ! »

Je réfléchis, perplexe. A sa dernière visite chez le vétérinaire, on m’avait dit que ça pouvait arriver. Trévor se sent seul, et même si le jardin d’hiver est beaucoup plus grand que sa précédente cage, il vit quand même en captivité. Mais je ne peux pas le libérer ! Il mourrait dehors. Cette espèce n'est pas adaptée à notre climat.

J'effleure ses belles plumes. Il reprend son automutilation et ça me crève le cœur. Il est en train de s’abîmer au niveau du cou. Bon, tant pis pour mes économies. Aux grands maux, les grands remèdes ! Je sors de la véranda, prends mes clés de voiture sur la coupelle de l’entrée et fonce à Botanic, une immense jardinerie et animalerie, à Villeurbanne. C’est là que j’ai acheté Trévor.


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15 commentaires

EmmaFetes

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Il y a 2 ans

Son perroquet va trouver chaussure à son pied avant elle, on dirait bien. 🤭

Alba.evans

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Il y a 2 ans

Débloqué ;) Bonne chance !

Lindsay Lorrens

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Il y a 2 ans

Yes ! Merci beaucoup ! <3

Ana_K_Anderson

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Il y a 2 ans

Hello lindsay, J'ai vu ton appel à entre aide alors me voilà, pluie de pouces sur toi :) Je continuerai à te suivre pour t'aider au déblocage de tes chapitres ! De mon côté mon histoire c'est Virgin Love <3

Lindsay Lorrens

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Il y a 2 ans

Merci beaucoup !! C'est super sympa. j=J'arrive sur ton histoire ! ;-)

Sofi71

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Il y a 2 ans

Oh ! Je suis la première à aimer :) Comment on peut aider pour le concours ? J'ai déjà répondu à une story sur Instagram de Fyctia en disant que c'était celui-là mon préféré ! On peut faire autre chose de plus ??

Lindsay Lorrens

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Il y a 2 ans

Oh... Merci beaucoup Sofi. <3 <3 Tes commentaires sont pour moi le plus important. Ils me font toujours énormément plaisir ! Après, si tu as envie de partager sur les réseaux sociaux pour faire connaître l'histoire, tu peux, mais tu fais déjà beaucoup en me soutenant. Je t'envoie des bisous !

N. DGarcia

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Il y a 2 ans

Petite mise à jour dans cette dernière ligne droite 🤗

Patricia Eckert Eschenbrenner

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Il y a 2 ans

Trevor va avoir une copine! Je me réjouis de lire la suite ;)

Lindsay Lorrens

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Il y a 2 ans

Ah ah !! Tu as déjà deviné la suite : bravo !! ;-)
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