Fyctia
Le monde appartient...
... aux audacieux
Bon, aujourd’hui, le couneméle et les courses, ce sera vite fait, bien fait. J’ai très mal dormi. En plus, j’ai grand besoin de renouveler ma garde-robe. Le printemps arrive et je vais devoir passer à la vitesse supérieure si je veux trouver quelqu’un avant la saint-glinglin. Au programme, vêtements féminins, mais classe. Je n’ai pas non plus envie qu’on me prenne pour une travailleuse du sexe. Bon, ce qu’il y a, c’est que je n’ai pas vraiment ce qu’il faut, là où il faut. Seulement, je n’ai pas le choix, je dois faire avec ce que le Bon Dieu m’a donné. Comme dit ma mère : « Si ta soupe est fade, ajoute du sel et des épices ! »
Vu mon humeur du jour, je m’autorise un petit-déj’ royal que je savoure dans le jardin d’hiver, en compagnie de Trévor, sous les rayons ressourçants du soleil. Au menu, gaufres surgelées réchauffées nappées généreusement de sirop d’érable, jus de fruits et thé noir. Je respire l’odeur de terre, cet oxygène regorgeant d’humidité, admire mes jolies orchidées, mes hibiscus et bégonias, m’emplis de bien-être. Trévor vient se poser sur la table devant moi, me faisant sursauter. Je ris tout en caressant son beau plumage.
— Toi aussi, tu dois commencer à te sentir seul, hein, mon beau ?
« Mon beau ! »
— Tu aurais bien besoin d’une compagne.
Vous savez combien de temps vit un Grand Eclectus ? Il peut vivre jusqu’à 45 ans. Je ne me vois pas priver Trévor toute son existence du grand amour. Le hic, c’est que cette espèce n’est pas donnée !
— Je vais essayer de me renseigner, d’accord ?
« D’accord. » « D’accord. »
Je souris. C’est vraiment un amour. Après avoir essayé de chiper quelques miettes de ma gaufre, il retourne sur son perchoir. Lorsque j’ai terminé mon thé, je vais chercher mon PC pour faire mes courses en ligne, une fois n’est pas coutume. Même s’il n’y a pas tous les produits que je prends habituellement, ça me permet de gagner du temps et je n’aurai pas à affronter les rayons bondés de l’hypermarché. Je programme un retrait en début d’après-midi, là où il y a le moins d’affluence. Voilà une bonne chose de faite ! Je lance ensuite une lessive, nettoie ma véranda, renouvelle la nourriture de mon perroquet puis me rends à la salle de bains.
Il est 10 heures. Me voilà fin prête !
Je sors de la maison, Mme Kaczmarek est en train de nettoyer ses parterres de fleurs. Je la salue de la main en rougissant, repensant à la dernière fois que je l'ai vue.
— Bonjour Madeline, me crie-t-elle de sa voix tremblotante mais douce.
— Bonjour, Madame Kaczmarek. Vous allez bien ?
— Ah, mes vieilles articulations ne sont plus ce qu’elles étaient, mais à mon âge, je ne peux pas m’en plaindre. Du moment que la mécanique tourne, c’est le principal.
Son mari sort au même moment, avec la panoplie du parfait jardinier : bottes en caoutchouc, gants, salopette. Il est grand temps pour moi de déguerpir ! Avec mon bol, il est sorti lui proposer le scénario du cultivateur venu ensemencer ses terres inexploitées. Je suis parcourue d’un frisson.
— Bon, je file ! Bonne journée à tous les deux !
Je démarre en quatrième vitesse. Il va vraiment falloir que je me décide à aller lui rendre son plat…
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Jo Mack
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Il y a 2 ans
Lindsay Lorrens
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Rose Foxx
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Lindsay Lorrens
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Patricia Eckert Eschenbrenner
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Stella No.
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Isabelle M
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Il y a 2 ans