Fyctia
Chapitre 32
Je m’excuse auprès de mes amis pour aller assouvir une envie pressante. Je traverse la salle, arrive dans le petit couloir qui dessert les toilettes et suis percutée par un homme qui en sort justement. Il me rattrape par les épaules pour m’éviter de m’étaler lamentablement par terre.
— Oups ! Excuse-moi, jeune beauté.
Oh, il sait parler aux femmes, lui…
— Ce n’est pas grave, ça m’arrive souvent, répliqué-je en riant.
Il rit à son tour.
— Tu es si petite, je ne t’avais pas vue. On dirait une petite fée.
Nouveaux gloussements de ma part.
— Une très jolie petite fée, ajoute-t-il.
— Merci.
Son regard plonge dans le mien. Je ne peux m’empêcher de rougir. Il est plutôt pas mal. Un visage avenant, un corps athlétique, des yeux rieurs, peut-être un peu trop brillants. Il a sûrement bu quelques verres. Mais bon, c’est vendredi soir !
— Tu viens souvent ici ?
— Pas souvent, non, mais ça m’arrive de venir avec des amis.
— Moi, je suis un aficionado de cet endroit. Les escape games, c’est mon dada !
Il s’adosse au mur à côté de lui et croise les bras sur son torse. Nous commençons à discuter.
— Maddie ! s’exclame une voix derrière moi.
Je me retourne. Fred me regarde, les sourcils froncés. Il semble en colère. J’écarquille les yeux de surprise.
— Oui, Fred ?
Mon collègue et ami dévisage mon interlocuteur et lui lance :
— Qu’est-ce que vous voulez ?
L’individu lève les mains en signe de paix.
— Désolé, mon pote, je savais pas qu’elle était prise. Allez, passez une bonne soirée.
Il s’éloigne, sous mon regard ébahi. Je me tourne vers mon ex BFF, furax.
— Mais Fred ! Qu’est-ce qui vient de se passer, là ? Pourquoi t’as fait ça ?
— De loin, j’ai eu l’impression que ce type t’importunait.
— Mais pas du tout ! On faisait juste connaissance.
— Eh bien… je n’ai pas aimé son regard sur toi. Il avait l’air d’un loup prêt à… à sauter sur sa proie.
Je pousse un soupir bruyant, excédée, crispe les poings.
— Fred. Comment veux-tu que je rencontre l’homme de ma vie si tu fais fuir les types qui s’intéressent à moi, hein ?
Il se contente de me fixer, mais ne répond rien.
— C’est bien ce que je pensais. Maintenant, excuse-moi, mais je dois vraiment aller aux toilettes !
La soirée s’écourte rapidement. Les autres sentent bien qu’il s’est passé quelque chose car Fred et moi ne sommes plus à la fête. C’est sûr, Dieudo et Ludivine vont me cuisiner lundi matin pour savoir quelle mouche nous a piqués.
Sur le trajet retour, c’est le silence complet. Nous sommes tous deux crispés. Je ne comprends pas ce qui lui est passé par la tête. Pourquoi se sent-il obligé de jouer les grands frères ? Ce n’est pas comme si ce type avait fait un geste déplacé.
Lorsque son Audi s’arrête devant chez moi, il garde les yeux braqués devant lui.
— Bonne nuit ! lancé-je
— Bonne nuit.
— C’est moi qui conduis, lundi matin ? grogné-je.
Il acquiesce, toujours sans me regarder.
— Alors à lundi.
J’ouvre ma portière.
— Maddie !
Je me retourne, excédée par son comportement.
— Hmmm ?
— Excuse-moi.
Il plonge les yeux dans les miens. Je ne comprends pas ce que je vois dans son regard, mais ça me chamboule au point que j’en perds la parole. Je hoche la tête puis quitte sa voiture.
Je rentre chez moi. J’ai envie de pleurer.
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EmmaFetes
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Chrys59
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Patricia Eckert Eschenbrenner
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