Lindsay Lorrens Mon jardin d'hiver Chapitre 29

Chapitre 29

Aux alentours de 10 h 30, lorsque nous nous rendons en salle de pause, je suis acclamée par la plèbe. Chacun y va de son petit commentaire de soutien.

— Trêve de plaisanterie, déclare Maria. Y’en a marre de ces mecs qui utilisent la force en pensant que, parce qu’on est une femme, on ne va pas réagir ! Je te dis un grand bravo pour ton courage et pour t’être défendue.

Je déglutis.

— Le hic, c’est qu’il va vouloir me rendre la monnaie de ma pièce.

— Tu parles ! intervient Dieudonné. Un gars de son gabarit, se faire assommer par une petite nana dans ton genre ? Tu n’es pas près de le revoir, crois-moi ! À sa place, je me ferais oublier.

Je bois mon thé vert au jasmin silencieusement, tout en écoutant d’une oreille distraite les conversations qui tournent autour de la météo, de mes péripéties de la veille et de l’agrandissement du parking. Dans une PME comme la nôtre, rien ne reste jamais très longtemps confidentiel. Fred et Mathieu font leur partie quotidienne de baby-foot, les commerciales et mes comparses s’indignent, et moi, je contemple par la fenêtre la neige qui fond tout en me disant que je n’ai vraiment pas assez dormi. La journée va être longue…

Lorsque nous quittons la pièce, je tombe nez à nez avec Grand Cornichon. Je le salue brièvement et m’apprête à le contourner quand il se racle la gorge pour attirer mon attention. Je lève les yeux, et là, j’ai l’impression de me retrouver dans un épisode de La Quatrième Dimension. Si, si, vous savez ? Quand la voix off lance « Vous vous trouvez à présent… dans la quatrième dimension ! ». Eh bien, c’est exactement ce qui est en train de m’arriver.

Guillaume est rouge comme une tomate, il sue comme un bœuf (beurk !) et se frotte la paume des mains sur son pantalon. Je l’observe, il déglutit, fuit mon regard. Bon, si je ne l’aide pas un peu, demain, je suis encore là.

— Oui, Guillaume ? Tu voulais me parler ?

J’entends Riri, Fifi et Loulou glousser plus ou moins discrètement derrière moi. Je me retourne et leur lance un regard noir, mais quand je vois leurs mines ahuries, je dois faire un effort pour garder mon sérieux.

— C’est que… je voulais savoir si…

— Oui ?

— Ça te dirait d’aller prendre un verre, un de ces soirs ?

Ouh là… Situation délicate. Dans mon dos, ça se gondole. Impossible de me concentrer. Je me retourne une nouvelle fois pour les faire taire. Fred se tient derrière eux, dans l’embrasure de la porte, il m’observe fixement. Ma bouche s’assèche. Je commence moi aussi à transpirer.

— Eh, il rêve l’autre ! s’exclame Dieudo. Maddie est quand même pas en manque à ce point !

Je pivote, horrifiée, cherchant une réponse à donner à Guillaume, mais celui-ci est déjà en train de prendre la poudre d'escampette. Je tourne la tête, les yeux froncés.

— Tu exagères, Dieudonné ! Le pauvre…

— T’es folle ? Remercie-moi plutôt. Je viens de te sauver la vie !

Tout le monde s’esclaffe, sauf Fred. Et moi.


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11 commentaires

EmmaFetes

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Il y a 2 ans

Il a fallu qu’elle remette un abruti à sa place pour attirer un autre abruti (le grand cornichon) 😔

N. DGarcia

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Il y a 2 ans

Petit passage pour te remercier et retours de pouce 😉🪃

Lindsay Lorrens

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Il y a 2 ans

Merci beaucoup !! ^-^

Alba.evans

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Il y a 2 ans

Pluie de likes en retour ;)

Lindsay Lorrens

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Il y a 2 ans

Yeah ! Merci beaucoup ! ^-^

Stella No.

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Il y a 2 ans

Le malaise 🤣

Lindsay Lorrens

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Il y a 2 ans

C'est clair !! ^-^

Patricia Eckert Eschenbrenner

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Il y a 2 ans

Ben non, ce n'est pas le bon pour boire un verre, enfin, Maddie!

Lindsay Lorrens

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Il y a 2 ans

Elle l'a échappé belle !! :-D
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