Lindsay Lorrens Mon jardin d'hiver Chapitre 27

Chapitre 27

La rue a complètement disparu sous plusieurs centimètres de poudreuse, de gros flocons continuent de tomber. Le paysage est magnifique, d’un blanc immaculé, mais ça n’arrange pas mes affaires ! Et les services de la ville, alors ? Ils attendent quoi pour venir déneiger ? Je me décide à descendre, je ne serai bonne à rien tant que je n’aurai pas pris mon petit déjeuner. Et puis, mon problème ne va pas se régler en restant plantée devant la fenêtre. Qui sait ? Peut-être que la route aura été déblayée lorsque je partirai travailler ? Mouais… on peut toujours rêver.

Un peu plus d’une heure plus tard, je suis prête, mais désespérée. Je scrute la rue, espérant l’arrivée des sableuses, mais on dirait que je vais devoir me passer d’elles. Je pousse un petit cri frustré. Si je prends ma voiture par un temps pareil, c’est l’accident assuré.

Je retourne dans le salon et m’assieds sur le canapé, songeuse. C’est peut-être un signe du destin ? Si ça se trouve, l’armoire à glace comptait m’assommer sur le parking. Il m’aurait ensuite planquée dans son coffre puis tuée dans un lieu éloigné de toute civilisation et il aurait enterré mon corps dans une forêt. On ne m’aurait jamais retrouvée.

Tout à coup, quelqu’un frappe à la porte d’entrée. J’arrête de respirer, me fige. Qui ça peut bien être ? Le type de chez Gamma protection ? Non, impossible ! Comment il aurait eu mon adresse ? C’est peut-être M. Kaczmarek, avec sa panoplie du parfait bricoleur ? Je grimace, horrifiée par cette hypothèse. Ou alors, c’est l’homme de ma vie, celui dont Charline me parle depuis plusieurs semaines, qui est censé frapper à ma porte ? Cette fois-ci, la sonnette retentit. Je finis par me lever, regarde par le carreau à côté du battant en bois, sur mes gardes.

Fred ?! J’ouvre la porte en grand, étonnée. Il m’offre un sourire en coin.

— Je me suis dit que tu ne serais pas contre un chauffeur, vu la météo.

Je lui saute au cou.

— Fred, tu es mon héros !

— On peut commencer le covoiturage dès aujourd’hui, si tu veux. J’ai des pneus quatre saisons.

— Avec grand plaisir ! Entre. Tu as trente secondes ? Je dois encore donner à manger à Trévor.

— OK, Maddie, mais ne tarde pas trop. Mon chef n’est pas aussi compréhensif que le tien.

Je hoche la tête puis file vers le jardin d’hiver, mon BFF sur les talons.

— Eh, mon beau. Voilà du ravitaillement.

Pendant que je remplis son bol de fruits secs et de graines, Frédéric s’approche de mon perroquet pour lui donner quelques caresses.

« Trouduc. Trouduc. »

Merdum… J’avais complètement oublié ce problème.

— Désolée, Fred, bredouillé-je. J’ai reçu la visite de mes neveux, dimanche.

Il écarquille les yeux, puis se met à rire. Je secoue la tête, morte de honte.


Durant le trajet, nous nous entendons sur les modalités de notre arrangement. Mon chauffeur se montre intransigeant.

— Il va falloir que tu fasses un effort à ce niveau, Maddie. M. Durieux est de la vieille école, mais il est juste et compréhensif. Mon chef à moi, c’est une ordure. Il n’attend que ça de nous tomber dessus dès qu’on fait la moindre bourde. Et quand ça arrive, il nous pourrit pendant des jours.

— Je te promets, Fred. La Madeline toujours à la bourre n’existe plus à partir d’aujourd’hui. Je vais mettre mon réveil à sonner dix minutes plus tôt, pour être sûre.

— OK. Alors, si ça te convient, on prendra notre voiture chacun à tour de rôle. Demain, s’il ne neige plus, tu viens me chercher chez moi et tu me raccompagneras le soir.

— Ça me va.

— Si tu as le moindre retard, je ne t’attends pas.

— D’acc’ !

Nous arrivons sur le parking à exactement 8 h 45. Fred n’a aucun mal à trouver une place. Il se gare puis se tourne vers moi. Ratatinée sur mon siège, je scrute les alentours.

— Qu’est-ce que tu fabriques ?

— Euh… Hier, j’ai eu comme qui dirait un léger accrochage avec un type de chez Gamma protection. Je vérifie juste qu’il n’est pas dans les parages.

Son regard s’assombrit.

— J’en ai entendu parler. Ma proposition de t’accompagner ce matin n’est pas étrangère à cette histoire.

Je l’observe, touchée.

— Ça, c’est très gentil. Merci, Fred. Je peux toujours compter sur toi.

Il me fixe un moment, s’apprête à ajouter quelque chose, mais se ravise en soupirant. Il secoue la tête et sort de l’habitacle. Toujours en jetant des coups d’œil à la ronde, je le rejoins en courant.


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13 commentaires

VincianeIsabel

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Il y a 2 ans

Je viens de lire les 27 chapitres d'affilée, je souris beaucoup, j'ai même ri !!! Hâte de lire la suite !!!

Lindsay Lorrens

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Il y a 2 ans

Merci Vinciane !! 😁🥰

Mia Demo

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Il y a 2 ans

Coup de pouce !😘 moi je concours avec : Qui a dit kidnapping ?! Bonne continuation à toi 👌❤️🤗

Lindsay Lorrens

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Il y a 2 ans

Merci Mia ! Je vais voir ça de suite ! 😊

Stella No.

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Il y a 2 ans

🤗

Emma Chapon

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Il y a 2 ans

Ça y est, je suis à jour ! J'adore le caractère de Maddie, c'est tellement plaisant les héroïnes qui ne se laissent pas faire. J'ai particulièrement apprécié l'altercation sur le parking 😂 J'attends la suite avec impatience maintenant :)

Lindsay Lorrens

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Il y a 2 ans

Merci beaucoup Emma ! :) Oui, les déblocages, ça commence à devenir stressant. Je continue de te suivre de mon côté !

Patricia Eckert Eschenbrenner

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Il y a 2 ans

Ma petite Maddie, l'homme de ta vie n'est pas aussi loin que tu te l'imagines !

Lindsay Lorrens

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Il y a 2 ans

Tout à fait ! ;-)

Morgane Rigan

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Il y a 2 ans

OUIIIII
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