Fyctia
Chapitre 15
Comment je vais avoir la force de me rendre à mon cours de zumba après avoir survécu à un plein de courses dans un centre commercial bondé un samedi après-midi ? C’est la question que je me pose alors que je pousse des râles d’agonie, allongée sur mon lit, les pieds et le dos en compote. Manœuvrer un caddie dans des allées noires de monde, quand on mesure 1 m 54, je vous jure que c’est une gageure ! Sans parler des produits placés comme par hasard tout en haut du rayon et qui m’ont obligée, soit à sauter pour les attraper, soit à escalader les étagères du bas. J’en aurai fait rire plus d’un aujourd’hui…
Rester ici, avachie dans le canapé, à regarder tranquillement des épisodes de Lockwood and co, sur Netflix, est si tentant… Mais je ne dois pas écouter cette petite voix insidieuse dans ma tête ! Ce n’est pas en me cloîtrant chez moi que je vais rencontrer ma moitié.
Je vous ai déjà raconté pourquoi j’ai décidé de prendre ma vie en main, comme ça, du jour au lendemain ? De provoquer le destin ? Pour tout vous dire, des petits amis, j’en ai eu quelques-uns, mais ça n’a jamais duré. Le problème, c’est que tous ceux avec qui je suis sortie ne me prenaient pas au sérieux. Parce que je suis petite, que je ne fais pas mon âge, ils ont tendance à me traiter comme une adolescente. Ils ne me laissent pas parler, me coupent la parole, m’interdisent certaines choses, se moquent gentiment de moi d’un ton paternaliste. Du coup, au bout d’un moment, je finis par en avoir assez. Et puis, je dois être honnête envers moi-même, je n’ai jamais ressenti la fameuse étincelle, rencontré l’amour, le vrai, celui qui vous remue de l’intérieur, qui vous fait vous sentir complète.
Il y a tout d’abord eu Jérôme, mon premier copain, rencontré au lycée. Nous sommes restés ensemble deux ans. Puis Julien, à la fac, quand j’avais 20 ans. Le dernier en date, Romain, que j’ai rencontré à une fête. Lui, tout ce qu’il aimait chez moi, c’était ma taille. Mesurant 1 m 65, il cherchait à tout prix une copine plus petite que lui. Ça a duré six mois. C’était vraiment un con. Depuis, ma vie sentimentale, c’est le désert. Chat échaudé craint l’eau froide.
Mais, à Noël dernier, quand Lily, ma nièce, m’a demandé pourquoi je n’avais pas de bébé, j’ai eu comme un déclic. J’ai observé ma sœur, épanouie, entourée de son mari, de ses enfants. Et je me suis dit que ce serait sympa d’avoir ma propre famille, moi aussi. J’ai donc décidé qu’il était grand temps de me mettre à la recherche de l’homme de ma vie. Celui qui m’aimera pour ce que je suis, qui me verra comme sa compagne, sa moitié, pas comme une ado dont il est responsable. Voilà, vous savez tout.
Je suis fin prête ! J’ai attaché mes cheveux en queue-de-cheval, enfilé ma tenue de sport : legging et tee-shirt. Je déniche mes clés de voiture sur le plan de travail de la cuisine.
Je suis inscrite depuis six mois dans un club situé à dix minutes de chez moi. J’ai vite sympathisé avec Paquita, la coach, et plusieurs des adhérents. Je ne dirai pas que je suis douée dans ce sport – j’ai même plutôt tendance à provoquer l’hilarité autour de moi quand je me déhanche, parce que j’ai beaucoup de mal à danser en rythme –, mais il me permet de me défouler et ça me fait du bien. Et puis, c’est sympa de fréquenter d’autres personnes que sa famille et ses collègues de travail.
Dès que j’arrive dans la grande salle, je pose mon sac à dos sur un banc, salue ceux qui sont déjà là et rejoins un groupe d’habitués avec qui je m’entends bien. C’est parti pour une heure de lâcher-prise !
8 commentaires
Agathe Pearl
-
Il y a 2 ans
Margo H
-
Il y a 2 ans
Stella No.
-
Il y a 2 ans
Lindsay Lorrens
-
Il y a 2 ans
Sofi71
-
Il y a 2 ans
Lindsay Lorrens
-
Il y a 2 ans
Rose Foxx
-
Il y a 2 ans
Lindsay Lorrens
-
Il y a 2 ans