Fyctia

J’ouvre une paupière, pousse un grognement. Je jette un coup d’œil à mon réveil. Il est plus de 10 heures. Merdum… Je n’ai aucune énergie pour aller me préparer mon p’tit déj. Quand je pense que j’ai un cours de zumba dans quelques heures… Je ne sais pas comment je vais trouver la motivation d’y aller.

Bon, une chose à la fois. D’abord, on se redresse en douceur. Voilà. Ensuite, on attend un peu. Un peu mal au crâne, mais rien de méchant. Je glisse les orteils dans mes chaussons. J’ouvre mon autre œil. Il fait un grand soleil on dirait. Je clopine en direction de la fenêtre pour regarder dehors.

C’est alors que du mouvement du côté de chez mes voisins d’en face attire mon attention. M. Kaczmarek, mon gentil voisin septuagénaire, est habillé d’une drôle de façon, ce matin. Il porte la panoplie complète du bricoleur : une salopette en jean avec une ceinture en cuir débordant d’accessoires, une casquette, et il tient une caisse à outils à la main. Je le vois sonner à sa propre porte. Qu’est-ce qu’il est en train de fabriquer… ? Tout à coup, la porte s’ouvre sur sa femme… en déshabillé vaporeux.

Aaah !! Mes yeux me brûlent !!

M. Kaczmarek la salue avec sa casquette. Elle lui fait signe d’entrer de manière aguicheuse. Ils sont en train de me jouer un remake de la scène du plombier qui vient réparer la tuyauterie de la dame ! Lorsque la porte se referme derrière les deux polissons, je reste figée quelques secondes, choquée, puis suis prise d’un fou rire énorme. J’imagine M. Kaczmarek prenant un accent méridional pour demander à sa « cliente » si elle a besoin qu’il lui débouche ses canalisations. Au bout d’un certain temps, je me redresse, frotte mes joues humides de larmes avec ma manche et décide d’aller préparer le petit déjeuner. Alors là, jamais plus je ne les regarderai de la même façon ! Et dire que je dois passer dans la semaine rendre son plat à gratin à Mme Kaczmarek. Je vais avoir du mal à ne pas l’imaginer en petite tenue…