Fyctia
19) Où est Morphée ... ?
Oh ! Bon dieu que j’ai besoin d’un frétillant pour mes vibrisses ! Je suis sur les reins. Ma cervelle à sec tourne en rondelle. Rincée comme une serpillière qui n’a pas vu le décapant salvateur depuis des mois.
Qu’est-ce qui s’est passé cette nuit ? Un déluge d’́eaux croupies ? Un cataclysme par les voies surnaturelles ?
En tout cas, ça sentait la m... mouise cosmique. J’ai l’impression que quelqu'un n’a pas eu de chance. Si le bon Dieu punit avec justesse les méchants, la cible de mon choix a passé un sale quart d’heure.
Quelle bonne idée d’avoir mis du laxatif dans le bento.
C’est vrai que la bouffe de la comtesse est infecte mais j’ai la sensation que la Vermine aurait résisté.
Heureusement que je suis très adroit et que je sais encore ouvrir un frigo.
Ça ne se voit pas sur ma face de ragondin mais je souris intérieurement. C’est déjà ça de donné à mes belles dents si ... jaunes. Eh, on ne peut pas avoir le sourire d’un George Clooney passé sous Colgate.
Dommage que je suis trop fatigué pour rire de ma blague. J’ai eu un revers étonnant à ma vengeance : l’insomnie.
Mais où est Morphée quand on a besoin de lui ?
Il s’occupe à dorloter le giron de la demoiselle de la Nuit, s’éclatant dans les étoiles.
Moi qui ait un sommeil de plomb. Il a été plombé par des sons plus pires que des grognements de cochons. Je l’ai cru un peu obsédé. Seulement, c’est un vrai porc à faire des bruits d’éponges mouillées.
Finalement, j’ai eu ma petite victoire.
Maintenant, il me faut un remontant pour fêter ça et pour éviter que je m’assoupisse sur la table. De la caféine et même plus. Ah, justement ! Quand on parle d’un café, on y voit la mousse.
Je sens déjà les fragrances entêtantes et robustes du Kopi Luwak , rajouté à une composante plus maltée. Ce n’est pas de la crotte cette boisson. Cependant, celle-ci passe de philtre de vieux en nectar des dieux en rajoutant une bonne dose de Whisky McAllan.
Grâce soit rendue à l’alcoolique qu’est mon maître et ça dès le matin, de mauvais pied et de bon œil.
Sans égard pour le possesseur de ma victime, je trempe mes lèvres dans le breuvage noirâtre. C’est exquis. Entendant des pas claudiquants, je me presse de boire le bol jusqu'à la lie.
— Mon raton ! Qu’est-ce que tu fais ?!
Il me tombe sur le râble et j’évite de justesse le coup de Boardwalk Journal qu’il me réserve.
Trop maladroit, mon petit maître. Il faudra se reprendre à deux fois dans la cour de récré. Peut-être que tu y arriveras quand tu seras plus grand.
— Tu as bu tout mon café ! Mazette ! Qu’est-ce que je vais faire de toi ?! dit-il en se penchant au dessus du bol.
M’éloignant de la cuisine high tech, je le laisse marmonner dans sa fine moustache flamboyante.
Voilà, je me pose sur le coussin le plus moelleux du canap. Celui rouge à petit pois. Quiet, donut. N’importe où, hors dans ma panière. Je ne l’aime pas. C’est comme une vieille. Elle est trop rêche et petite. Et puis, il faut bien occuper le canapé car ce trône est souvent vide sauf si mon maître est ivre.
9 commentaires
Krissa Danos
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Il y a 7 jours
Maelle Rose
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Il y a 8 jours
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Il y a 7 jours
Gottesmann Pascal
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Il y a 9 jours
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Emma Hermosa
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Il y a 9 jours
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Il y a 8 jours
DOM75
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Il y a 9 jours
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Il y a 9 jours