Fyctia
17) La scoumougne
@ YorlLeSiko
La nuit, c’est bien pour dormir, vous dirais-je. Et ce serait un mensonge.
Ça a de l'intérêt pour ceux qui aiment flâner au corneille ou s’éclater la bulle.
Moi, je m’en taille le coquillard et me concentre sur des besoins plus primaires. Ce n’est pas pour les besogneux comme moi.
Moi, j’ai besoin d’activités fortes qui éructent mes membres les plus hardis ou déglinguent mes jambonneaux. Ou les deux consécutivement.
Moi, je me sens trop parler de moi. Alors moi et moi allons bouger nos petites fesses.
Je saute du lit comme un kangourou à cloche pied et enfile des patins aux oreilles de lapinou qu’Alberth m’a donné. Eh, la classe, quoi ! J’ai l’air d’un mannequin défilant sur de la moquette triple épaisseur. C’est du velours crème. Le summum de la douceur qui coûte une blinde, il paraît.
Cette surface me donne des idées de fantastique gym’n’astique. Je bouge ainsi. Tête en haut, que d’en bas. Que d’en haut, tête en bas.
Que ce soit dans une position ou dans une autre, c'est aussi bien de varier les plaisirs, ça vous étend les chakras.
En parlant chakra, cette petite séance de yoga m’a titillé celui du ventre. Il gargouille fortement. Ce bon vieux Alberth aurait dû m’en mettre plein la panse plutôt que de m’offrir sa petite soupette du soir qui me cale à peine la dent de la non-sagesse.
Ce chakra du ventre me porte en l’estime que j’ai drôlement faim. J’aimerais tartiner sur le tantrisme en grande largeur mais je vais plutôt me faufiler dans le couloir.
Aïe ! Je m’éclate le petit orteil contre le buffet Belle Époque qui ressemble étrangement à un Tricératops du Jurassique.
Faisant une grimace de douleur, je me stabilise sur mes doigts de pied gauche restants.
Bon Dieu qu’il fait noir comme dans le cul d’une poule. Ce n’est pas absurde que je me fais défoncer le corps par tout ce qu’il ne faut pas.
Où j’ai encore mis mon téléphone ?! Je tripote le devant, le derrière et va sur mes bas côtés. Je le retrouve enfin dans la poche gauche de la robe de chambre rose fleurie digne de mamie. Encore un prêt généreux d’Alberth. Celui-là, c’est un vrai misanthrope à me vêtir de cette façon.
M’en voudrait-il pour m’aimer autant ?
Finalement, j’arrive au bout de ma quête frénétique. MON Graal : le frigo. Cet américain aux reflets argents est alléchant. Ses doubles portes m’ouvrent sur un paradis de petits plats.
Tiens ! C'est quoi ce gros bento tout rose tout joli.
Je me prends de mes doigts de mes doigts délicats et plonge ma truffe, mangeant à même la boîte.
Je me fous de ce que c’est pourvu que ça me sustente.
*** ***
Je n’aurais pas dû. Non, je n’aurais pas dû. Maintenant, j’en paye le prix.
Je suis écarté entre deux vives douleurs. Sur le cul et sur la face en même temps.
Ça, c’est une drôle d’orgie. Je ne l’ai jamais fait et je ne le regrette pas.
Qu’on me sauve de cette infamie. Justement, j’entends des bruits de pas...
10 commentaires
vi brown
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Il y a 11 jours
loup pourpre
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Il y a 11 jours
Gottesmann Pascal
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Il y a 11 jours
loup pourpre
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Il y a 11 jours