Fyctia
10) Que fais-je ?
Allez Buffy ! Tue-les tous.
Surtout l’autre androgyne, blême comme un nordiste français de l’Alaska. Il joue trop à la blondinette des bas fonds.
Je me secoue mon gros popotin sur le canap’, remuant mes sacs de provision pour cet instant d’hiver, tissant le désarroi sur ma face.
Non ! Non ! Tu ne peux pas l’embrasser !!
Mais pourquoi tu l’aimes maintenant ?!!!
Sans pitié, j’arrache du pop-corn à ma victime. Avide de ce sirop rouge et sucré, je suce goulûment le tuyau de mon casque à soda.
Tu devrais lui planter un bon coup de pieu dans le fondement. Ça lui donnerait un drôle de plaisir à ce gigolo.
Mais non ! Elle se couche sur lui, en manque de grisbi.
Ah, le désir sexuel ! Vous êtes navrants, vous, les humains.
De désespoir, je ravale ma rage dans la nourriture.
Oui, une faiblesse... humaine.
Je ne suis qu’un être vivant après tout même si j’ai des grandes dents.
Bouche grand ouverte, le requin que je ne suis pas croque sauvagement dans une guimauve chocolatée.
C’est fini ! Je ne regarderais plus cette série de débiloss intello.
C’est ce que je disais la dernière fois et pourtant, je continue à la suivre. Fan inconditionnel de la dernière heure, pointant mon araignée sur un fond plat. C’est bateau.
L’ouïe fine, j’entends un crissement dans la neige aux alentours de la maison.
Vu le chevauchement de canard boîteux, ça ne peux être que mon maître.
Plus vif qu’un Speedy Gonzalez sous stéroïdes, je range tout le bazar que j’ai fait.
Les coussins sont mis à leur place, le frigo rechargé et les crottes sous le palier du rez-de-chaussée.
Il faut bien qu’il les cherche. C'est son travail.
Entendant le frétillement de la serrure où la clé n’arrive toujours pas à trouver le trou, je me presse. Je prends de l’élan et du renne, et je fais un salto arrière groupé. Plume parmi les nuages, j’atterris avec délicatesse sur la bergère anthracite style Modern Design.
Je sais. Impressionnant !
J’étais un gymnaste fluvial renommé à une époque en plus d’être un défaiseur de vierges barrages. Ne perdant pas de temps, je prends la batte de baseball derrière l’assise.
Comme un joueur de la pro A sous tendance suicidaire à golfer, je swingue dans les sachets, visant avec justesse les placards.
Mon maître jouait-il à ce sport de boules ... de balles ? Vu sa taille qui fait presque l’allonge de cette batte, cela m’étonnerait. Il devait l’utiliser pour moudre du grain et penser à pousser tel un végétal sous nutriments.
Prenant enfin le bon chemin, la clé se tourne dans la serrure.
J’ai oublié un truc.
Mince ! La télé !!
Paniqué, je prends la zappette et tapote gauchement. Dieu qu’il est con de m’avoir mis des griffes.
La porte va s’ouvrir d’un instant à l’autre.
Je souffle, essaye de me concentrer, et finalement, miracle, éteins la télé.
Avec un soupir, je regrette la fin de mon moment de tranquillité et des quelques épisodes de ma star fétiche. Je suis devenu accroc à cette série et à la sublime dame.
— Me revoilà mon raton. Comment s’est passé ta journée ? Bien ?!
Ça me change de l’autre plantu que j’ai en face de moi et avec qui je ne peux pas biaiser ... l’autorité. Car, comme Buffy, je l’aime trop mais d’une autre passion.
Tout compte fait, je suis un gros obsédé. Comme les autres, et même les ... humains. Sauf que j’ai plus de fourrure qu’un chihuahua sous permanente.
8 commentaires
Gottesmann Pascal
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Il y a 14 jours
loup pourpre
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Il y a 14 jours