Fyctia
7) Oh, le petiot !
@ YorlLeSiko
Aïe ! Oignon, échalote et bouquet garni.
Je me suis pris quoi là ? Une vache espagnole ou un taureau congolais ?
En tout cas, cela m’a retourné du ciboulot comme du céleri rémoulade.
Putain ! C’était du costaud. Ça m’a presque pété la frontanelle que je n’ai plus.
Je me prends la tête entre deux mains. Elle bourdonne comme si j’étais dans le fondement d’une cornemuse ou dans le trou d’un tuba.
— Ça va, monsieur ?
Une forme trouble se tape l’incruste dans mon champ visuel. Quelqu’un me tâte la main, sans ma permission si facile. Je sursaute comme si on m’avait pris les doigts dans ma boîte à biscuits préféré.
Où j’ai mis mon coutelas déjà ? Où suis-je déjà ? En mauvaise posture ou en très bonne ? Ça m’arrangerait pour une fois d’avoir une excellente position.
Tout de suite, l’intrus les enlève, sentant ma crainte. ( Ou plutôt ma rage, mon coco.)
Mais ... Que fais-je ici ? Qui suis-je ?! Ah, non! Je le sais déjà.
Je reprends un peu de netteté dans le flou.
Je me repose les yeux avec stabilité, appuyant sur mes paupières pour qu’ils ne brinquebalent plus dans mes arcades sourcilières.
Ma vue trouble se remet d’aplomb.
Mon attention se fixe sur un espèce de plancton. Bizarre ! C’est quoi de ça ?
Qu’est- ce que c’est que ça ?! Un mini moi. Oh ! Qu’il est trognon celui-là ! Un petit roux quinquin aux mirettes d’émeraude ténébreuse. Il a une bonne forme de Saucisse de Toulouse. Je le mangerais tout cru çui-là.
— Vous allez bien, monsieur ?
On dirait un personnage de Tinder Surprise qu’on voudrait déballer et bien plus.
Ou encore celui du Seigneur des Nonos.
Oh, oui ! Monsieur le très beau. Viens que je te tire un coup de hache bien placé. Nous irons fleurer ta voûte stellaire.
— Vous allez bien, monsieur ?! Oui ou merde ?!!!
Exsange ou colérique ? Je ne comprends son expression bouchée. Le cramoisi fleurit sur son teint, se répandant sur ses mignonnes petites oreilles d’écureuil.
— Brrraaaaggh ....
Ce gentil farfadet a un mouvement de recul. Il a peur que je lui dégobille dessus. Vu mes envies débordantes, il devrait s’effrayer de bien plus.
— Brrraaaaggh .... Brrraaaaggh ....
Je racle le fond de ma gorge. Non, rien. Dommage que je ne peux pas mettre un doigt pour débloquer la boule que j’ai à la luette. Mes gestes sont tout flous. Je me sens tout vague. J’en ai ras la marée. C’est les boules, quoi !
J’essaye de lui répondre encore.
— Brrraaaaggh .... Brrraaaaggh ... ... Brrraaaaggh .... Brrraaaaggh ....
Non, toujours pas.
Un unique boborygme éclot de mes lèvres.
Une faiblesse froide emplit mon corps.
Je sens. Que. Je m’évanouis.
Je perds conscience; et le noir m’envahit.
Peu de temps après ...
Je me réveille dans une pièce aux murs blancs comme la craie.
Je fixe en différents points.
Le canapé. Les fauteuils designs. La table en tek. Le bureau en bois d’ébène.
La modernité et le luxueux des lieux dépasse mes moyens.
Je sens un regard. Tout de suite, je tourne mon attention vers l’intrus.
C’est quoi de ça ? C’est quoi de cette boule de poils ? Un gremlin ? Mais c’est qu’elle bouge en plus ! Dessus ... une couverture ? Non, je crois que c'est un homme. C'est confirmé par une parole :
— Vu aey hein, mseu ?
Je ne comprends pas ce qu’il dit.
J’ai la sensation que mes yeux sont tout rouges. Tout enflammés.
Je crois percevoir une silhouette difforme qui se penche trop près vers moi.
C’est le yéti ?! Non ! Un alien ?!! Oh bon dieu, c’est un alien.
Où j’ai mis mon coutelas déjà ? Où suis- je déjà ? Je me sens tout mou, tout flagadou.
Et en même temps. Que j’ai mal au cul !
J’ai la tête. Comme mise sous presse tellement j’ai l’impression virgule et nauséeuse. Et un goût d’encre sur la langue. Je ne sais si je déride mes traits pour faire un terrible sourire ou si je parcours mes larmes qui me désarment.
— Vous allez bien, monsieur ?! Oui ou merde ?!!!
Enfin, ma vue se fait nette. Je vois que c’est un humain et je comprends ce qu’il me dit. Je n’étais pas juste sourd comme un pot mais bien dans le pot.
— Ouuuuiiiii. Tooouuut vaaaa biieeen.
Mes paroles se font au ralenti. Sur sa face blême, il me fait un sourire rassurant.
— C’est déjà bien. Vous vous souvenez de qui vous êtes ?
Qu’est-ce que je fais ici ? Néant.
Qu’est-ce qui m’est arrivé ? Zéro.
Qui suis-je ? Ah, non! Je le sais déjà.
Je sors quelque chose de ma poche de pantalon et tends instintivement une carte, comme si c’était une habitude.
Tenant la carte, il lit à voix haute :
— Pseudonyme : Yorl. Nom : Le Sicault.
Ah ! Je sais maintenant. S’il sait une seule fois mon prénom, il ne sera plus assez vivant le lendemain pour le dire.
Il craint trop !! Et je veux que personne le sache.
5 commentaires
Gottesmann Pascal
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Il y a 14 jours
loup pourpre
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Il y a 14 jours