Fyctia
4) Ça craint dégun 2
@ YorlLeSiko
Comment je vais faire ? Mais comment je vais faire pour m’en sortir ?
L’aéroport avait beau être proche d’Atlantic City. Je me suis perdu.
Ça craint dégun ? Non, ça craint tout court. Mords-moi le nœud plutôt !
C’est une route paumée si près d’une grande ville.
Personne a l’air de passer ici.
Et puis, la poisse qu’est la crevaison.
Les pneus des Amerloques sont tout mous ou quoi ?
Encore un constat affligeant à attribuer à cette nation de décérébrés.
Pour moi, manier le cric, ça me craque. Mes bras longs et effilés comme des spaghettis ne résisteraient pas à la tension. Je n’y arriverais pas même avec toute l’aide divine du monde.
La voiture tomberait en rade ou plutôt sur ses rotules, et ce ne serait pas mieux.
Nom d’un bitnic qui suce des pneus !
Mais où suis-je ?
Dans le trou du cul du monde.
Nom d’un monstertrucker qui coulisse des joints !
Seule solution miraculeuse qui est à ma portée, je pose mon espoir en la technologie. Je sors mon iPhone.
Putain de technologies ! Je me disais bien que les IA ne porteraient jamais la vie avec des moyens techniques aussi pourris que ceux des êtres humains.
Une ligne plat s’affiche en haut à droite de mon téléphone. Donc c'est une certitude fallacieuse. Pas de réseau. Pas de GPS.
Reste à se débrouiller par soi-même en essayant de trouver le chemin de la vie parmi ce désert urbain mortel.
Je ne suis pas gâté avec mon sens de l’orientation digne de celui d’un pingouin bipolaire.
Heureusement que j’ai une bonne vue, ça compense.
L’atmosphère me fait de l’œil.
Alors je regarde, je fixe, j’observe, je reluque la majorette. Sous ses cotonneux blancs, elle délivre une bonne bleuté.
Un petit carré noir et brillant se dessine sur le lointain.
Serait-ce une maison que je vois ?
Je n’hésite pas un instant. Je trace sans penser à la distance. C’est ça ou se transformer en auto-stoppeur fantôme.
Cela semble une éternité.
L’air se montre froid et hautain.
Le soleil tape et je souhaite la douce nuit. Espérons que je dégouline jusqu'à l’arrêt des jours.
Ploc !
Quelque chose me coule dessus l’épaule et ce n’est pas une goutte de pluie chaude.
Putain de merde.
Je me suis fait chier dessus.
Avec beaucoup de grasse majesté, une silhouette ombreuse en V voléte parmi l’azur. Saleté de poulet gelé !
Je la vois. Cette traîtresse des hauteurs. Elle est dans la ligne de ma mire.
Je vais te trucider, toi, la mouette si je t’attrape.
Je la poursuis, rageux, la bave écumante. En accélérant comme Speedy Gonzalez, je saute en même temps comme un Zébulon.
Bang !
Dans les deux sens du terme, je fonce dans un mur.
19 commentaires
petites.plumes
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Il y a 5 jours
loup pourpre
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Il y a 5 jours
petites.plumes
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Il y a 5 jours
Krissa Danos
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Il y a 8 jours
AntoniaLauren
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Il y a 12 jours
loup pourpre
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Il y a 12 jours
Gottesmann Pascal
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Il y a 15 jours
loup pourpre
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Il y a 14 jours
MelinaSANYA
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Il y a 16 jours
loup pourpre
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Il y a 14 jours