Fyctia

@ YorlLeSiko

'' Ça craint dégun, papounet, mamounette. Je vais tracer jusqu’à Atlantic City, en m’envolant dans les airs jusqu’à l’infini.''

Et l’au-delà... Comme un poney sous amphét’, j’aurais rajouté une débilité comme ça.

Une erreur inadmissible, que je n’ai pas dite, car je les savais pas trop porté sur ça.

Alors, j’avais prononcé cette plate réplique sous cellophane bien compartimenté. Niaise comme ils les aimaient. Mes parents l’avaient avalé comme un bout de barbac de Kobé, à 40 euros le kilo, comme ils l’aimaient.

S’ils savaient.

Après un vol long courrier qui s’était passé moyennement, cela avait été la curée.

C’était difficile, entre une mémé chouinante et un adolescent grinçant des dents. De nombreuses fois, j’avais voulu les étriper et faire un collier de nouilles avec leurs boyaux.

Façon boucher.

C’est ce que je suis après tout.

Je ne l’ai pas fait. J’ai réprimé mes pulsions meurtrières, comme on me l’a appris. J’ai tenu le coup.

Et ce n’est grâce à un miracle que je dois à Dieu. C’est seulement grâce à Katy Perry. Ma messie parmi les pleutres terriens.

À peine sortie de l’avion, j’avais respiré à pleins poumons comme un damné.

Dehors! Fumets d’excréments infantiles ! Parfum étouffant d’une hôtesse pattes en l’air si futile !

Oh ! Le steward devait bien s’amuser dans la cabine vu les bruits feutrés. Il était servi sur un plateau en argent contrairement à nous, en classe éco.

Oui, les miasmes humains, je les déteste !

Comment je peux vivre avec ?

Parfois, je les envie de se tremper la moelle de désinfectant et de s’enflammer contre le monde entier.

Si seulement j’avais plus de courage que de rage.

Si seulement je pouvais battre mon briquet.

Oh, non ! Retiens-toi ! Souviens-toi !

Et puis, je ne supporte pas de me coller à eux car ils agressent mes narines vingt quatre heures sur ving quatre !

Quelle malédiction d’avoir le nez fin en plus de l’oreille creuse !!

C’était le cadet de mes soucis en dévalant le terminal, évitant les badauds si banals. Insultant les douaniers au passage, un peu trop intrusifs à mon goût.

Quelle idée de se faire palper la nouille tous les quatre matins !

À croire que les Américains aiment ça.

Pour moi, ce sont des cathos qui aiment se faire queuter par des prolos.

Ce sont des sexperts. À faire dans le faux-semblant taille XXL.

Comme les hot-dogs que je vois là-bas dans une boutique de truc-ing. Je ne sais plus quoi. Et je m’en bas les coquilles.

Car je suis enfin dehors. Je passe illico presto à une boutique de location de voitures. Après m’être engueulé vertement avec le vendeur, je ressors directos pour ne pas lui crêper la face à coups de ma mastercard.

Peu de temps après, le directeur, à la place de son boutiquier, me montre la voiture, fait l’état des lieux et me tends les clés. Me donnant à peine l'au-revoir, celui-ci me fuit comme si j’avais la peste. Avec un air de molosse frustré.

Tant mieux, je suis maintenant seul dans l’habitacle du SUV noir charbon.

Avec un peu plus d’espace entre moi et ces congénères dégénérés.

Je croyais que ce véhicule me donnerait beaucoup d’espace libre. Entre eux et moi.

Toutefois, non.

À cet instant, j’étais bien embêté.

En me trouvant en plein milieu du désert, je me rendis compte que j’avais pris la tronche un peu trop assurée pour ce voyage.

Oh, oui ! J’étais bien dans la merde avec un pneu crevé.