Fyctia
1) Bieng au coin du feu
J’ai froid ! Oh, que j’ai froid !
Dans la cheminée à l’encadrure de marbre blanc et noir, les flammes dorées lèchent goulûment le tas de bûches grésillantes.
Ce feu si prononcé ne rallume aucune flamme en moi.
Et ce n’est pas ce que je regarde sur mon grand écran Led qui va me réchauffer.
Une femme sublime aux traits parfaits prend la pose sur l’écran. Cheveux brillants couleur de jais et yeux de turquoise iridescente font un joli apanage à sa physionomie.
Encore un phare aveuglant, une fenêtre miroitante de la décadence humaine.
C’est un flamboyant commencement d’une romance de Noël.
Non, vraiment ! Je veux rire.
Tout ça n’est que comédie humaine. Le Père Goriot n’aurait pas fait mieux en épousailles.
Pour moi, ce genre de démission , c’est comme une potiche belle, mais dilettante.
Elle n’a pas fait le centième pour nous émouvoir tellement son jeu d’amoureux transis est si mouvant. Factice et décevant.
Qu’est-ce qu’une romance de Noël ? Je vois déjà le cliché que ces films de boules... de Noel imposent ?
Oh ! Comme par hasard, une personne débarque en ville.
Perdue en pleine campagne, bien sûr.
C’est toujours pour le travail, bien sûr.
Oh! C’est qu’il ou elle est est perdu(e) ! Évidemment, il ou elle va rencontrer son opposé parfait.
De plus en plus, ils vont se rapprocher.
Oh ben ! Mais dis donc, le messieur et la madame a proféré un gros gros mensonge. Qu’il ou elle est vilain(e) !
Et enfin, ouah ! La fin sublime. Ils se réconcilient, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.
C’est un beau conte, comme on... vous les aimez; pas moi.
Encore un programme qui va m’encrasser les bronches de sirop d’érable et de biscuits à la cannelle.
J’ai le nez déjà bien pris. Non merci !
Ne trouvant rien d’intéressant, à part ces films de boules... de Noël, je décide d’éteindre la télé.
De belles ombres mouvantes se dessinent sur le canapé design tout en angles cuivŕés et en cuir noir.
Ce meuble est si imposant parmi d’autres si bas, que j’ai la crainte chaque fois de m’asseoir dessus.
Vue ma taille, ce n’est pas étonnant. Un mètres quarante au bas mot.
Presque un nain si je ne mets pas mes mocassins à talons hauts.
La chaleur m’inonde enfin et irradie mes maux de ces bienfaits.
Ceux-ci se cristallisent et font de vieux os. Ce sont tels des bouts de néant qui claquent sur les tombes et s’envolent au moindre coup de vent, comme j’aime le dire.
J’oublie pour un temps que je suis si bas de terre pour porter haut mon esprit.
Je me fonds en une ondée si chatoyante.
Le feu crépite et crépite jusqu'à ce qu’il n y ait plus de quoi crépiter.
Les flammes s’éteignent peu à peu.
Bientôt, il n’y a plus que des braises rougeoyantes.
Maintenant, tout n’est plus qu’obscurité. Je me noie dans le sommeil.
La nuit a mangé le soleil, faisant festin de ses enfants rayonnants.
Et si fin il y a, il n’y aura plus que des cendres.
40 commentaires
RE_BECCA
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Il y a 2 jours
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Il y a 2 jours
EMELINE A
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Il y a 7 jours
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Il y a 7 jours
EMELINE A
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Il y a 7 jours
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Il y a 7 jours
Céline Giannotti
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Il y a 9 jours
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Selena23
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Il y a 10 jours
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Il y a 10 jours