Fyctia
Chapitre 7.2
MARIA
J'ouvre les yeux brusquement et Zaïm est face à moi. Ce qui veut dire que ce quelqu'un, c'est lui. Il sort d'où ? Il est partout où je suis. Il n'est pas obligé de m'attraper et encore moins de me toucher une deuxième fois ! J'allais le remercier, mais j'ai changé d'avis en lui disant "Non merci", telle une vieille meuf.
— T'es sérieuse ? s’exclame-t-il, amusé. J'aurais dû te laisser tomber alors.
— C'est la dernière fois que tu me touches.
— Toi aussi, ma belle.
Je ne l'ai pas touché. Ses yeux se baissent et je fais de même. Une de mes mains est sur son torse et l'autre sur son avant-bras. Dites-moi, s'il vous plaît, comment mes mains se sont retrouvées là ?! En y repensant, Zaïm était près de moi. Puis il m'a attrapé, mais par la panique, je me suis à mon tour accrochée à lui, ne sachant pas sur quoi je me suis agrippée. Quelle idiote ! Je les retire en une flèche, mes joues chauffent de honte et je m'enfuis à toutes jambes, en évitant de me ramasser une deuxième fois.
J'ai osé lui dire de ne plus me toucher, mais je l'ai moi-même fait. Sauf là, c'était pour pas tomber, donc ce n'est pas pareil, non ? Je n'ai jamais eu un tel contact avec un homme. C'est la première fois et ça m'a tellement perturbée. J'ai même perdu mon élastique.
Je me dirige vers mon transat, je prends ma serviette de bain et j'essuie mon corps.
— Ton visage est rouge, remet de la crème solaire ! me prévient Sana.
— Hein ? Mon visage... Oh, Oui, je vais en remettre !
Je suis un peu déstabilisée par ce qu'il vient de se passer. Sana, si tu savais que ce n'est pas du tout le soleil qui m'a fait ça, mais plutôt monsieur Bois d'argent. Je suis sur le point de chercher ma crème solaire, mais Nadir m'interpelle.
— Eh ! Maria.
Qu'est-ce qu'il me veut ? Quelque chose vient de se passer et j'ai besoin de reprendre mes esprits, je suis encore troublée.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé avec Zaïm ?
Je fais les gros yeux par sa question inattendue. Je suis gênée, qu'est-ce qu'il a vu exactement ? Début, milieu, la fin ou tout ? Nous sommes entrés en contact pendant même pas deux secondes, il n'y a rien eu. Enfin, j'étais sur le point de tomber, il m'a rattrapé et je me suis accroché à lui sans le savoir, même si toucher son corps bien foutu n'était pas si déplaisant que ça. Sa peau était si douce que j'avais envie de la caresser... Maudite envie ! Il faut que je cesse de penser à ce genre de choses. Maria, reviens à la réalité.
Je ne sais quoi lui répondre. Bon, tant pis, si je me fais tuer par mon frère, je saurai que c'est par sa faute.
— Bah... Tu vois... commencé-je à balbutier.
Merde, comment le baratiner ?
— Je vous ai vu ensemble... il soupire, puis il reprend. Certes, je le considère comme mon frère, mais fais attention à toi. Ne reste surtout pas seule avec lui.
Pourquoi devrais-je faire attention ? C'est une bête sauvage ? Il exagère.
— Pourquoi ?
— Parce que ton frère va me prendre la tête par la suite, répond-il.
Il se moque de moi ? Il ment, ce n'est certainement pas ça la vraie raison.
— Tu me fais chier avec Mouad.
Il me tape sur les nerfs. Mon frère par-ci, mon frère par là. C'est qui mon frère ? C'est son commandant ? Son père ? Sa mère ? À lui obéir au doigt et à l'œil. J'ai soupiré très, très fort pour lui faire comprendre mon mécontentement.
— Souffle, souffle, si j'entends un truc, c'est moi qui t'égorge et pas ton frère !
— Mais oui, mon cousin le plus gentil du monde va me trancher la gorge. Tu es comme ta sœur, tu n'as que de la gueule, dis-je avant de rire.
— Et moi, je te dis de ferme ta gueule, lâche-t-il pour ensuite siroter sa boisson.
Je ne lui prête plus attention. Je m'allonge sur le transat pour me détendre, tout cela m'a épuisé. Au loin, Zaïm et Anas discutent avec un monsieur qui vend des chouchous (cacahuètes caramélisées), et ils lui en achètent plusieurs paquets.
Mon regard se perd sur lui. Je ne vois aucun danger en lui, dans ce cas, pourquoi prendre des précautions ? Il a l'air d'une personne ordinaire, sauf s'il cache sous son beau visage rayonnant par un plus sombre et de plus effrayant. Après tout, mon cousin le connaît mille fois mieux que moi, alors, je dois le croire.
Ce soir, notre choix s'est porté sur un barbecue, suivi d'un repas pris en plein air sur la terrasse. Devant mon assiette, hâte d'avaler toutes ces délicieuses viandes et rien que de les sentir me met l'eau à la bouche. Au moment de la cuisson de la viande, Anissa n'était pas là, Anas est parti la chercher dès que c'était prêt.
En train de déguster ma merguez. Je ne parle pas, je suis encore contrariée sur ce qu'on m'a confié tôt ce matin et le fait que le sujet de ce problème soit là. À la même table que moi et ça m'énerve encore plus. Je n'arrive pas à faire semblant. Je me fiche de ce qu'elle pense ou dit de moi, mais à vrai dire, ça m'a quand même touchée.
Sana pareil, d'habitude, c'est une vraie pipelette, mais quand je la vois fronçant les sourcils en mangeant sa côtelette de viande, je peux dire qu'elle est plus en rogne que moi.
Je repense soudainement à ce qui s'est passé il y a quelques heures sur le petit bateau. Chaque fois qu'il s'approchait de moi, mon corps réagissait de manière incontrôlée. Mon corps n'arrivait pas à ne rien ressentir. Pourquoi il me fait autant d'effets ? Pourtant, il ne m'a rien fait. Bon, il était à deux doigts de faire une chose... Enfin, je crois, mais heureusement, Sana est intervenue.
Zaïm avait trouvé l'occasion de venir me voir discrètement pendant que mes cousins étaient occupés à discuter avec le pilote du bateau.
...— As-tu profité de ce moment pour venir m'embêter, c'est ça ? je lui demande.
— Non, je veux juste profiter avec toi, il s'assoit près de moi.
Je porte une robe légère par-dessus un maillot de bain et un short de bain. Le vent agite ma robe et ne fait que se soulever et dévoiler mes jambes. Son regard se dirige vers celles-ci, je me sens tout à coup mal à l'aise. Soudainement, sa main s'est déplacée vers ma cuisse. Je décale aussitôt celle-ci loin de sa main.
— Tu fais quoi ?
Il ignore ma question et continue. Que va-t-il faire ? Je ne pourrais plus me décaler, sinon je tomberais à la mer, car je suis au bord de la rambarde. Sa main atteint le bout du tissu puis l'ajuste jusqu'à ce qu'il recouvre mes jambes. J'ai eu la chair de poule dû à son effleurement sur ma peau.
— Cache tes belles jambes.
— C'est plus fort que toi ?
Il me regarde sans comprendre.
— D'essayer de me toucher, je poursuis.
Un petit sourire au coin apparaît sur son visage. Il pose sa main sur la rambarde derrière moi et s'approche soudainement. Il me regarde, ensuite mes lèvres, puis de nouveau mes yeux. L'angoisse monte d'un cran. Mon cœur bat si fort qu'on pourrait l'entendre...
— Les nerfs sont tendus ou quoi ? plaisante Nadir.
Il me tire de mes pensées. Sana le fusille du regard, et je hausse un sourcil, ne comprenant pas pourquoi. Je ne suis pas vraiment concentrée et il est clair qu’une tension s’est installée.
3 commentaires
Lunedelivres
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Il y a 20 jours
Clem_BOOKs
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Il y a 20 jours
Sabrina PAUGAM
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Il y a 21 jours