Fyctia
Chapitre 5
Petite précision : le chapitre mentionné précédemment comme étant le "Chapitre 8" correspond en réalité au "Chapitre 4". Il s'agissait simplement d’un oubli de modification.
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M A R I A
— Non, prends cette robe à la place.
Sana m'aide à finaliser ma valise, ayant déjà terminé la sienne. Je peine à décider quels vêtements emporter. Elle va mieux. Elle m'a dit qu'il est préférable de laisser le temps faire les choses et de ne pas trop se tracasser.
Je lui ai parlé d'hier soir. Elle m'a réprimandé le fait que je ne sache pas qu'il venait du Canada, alors que tout le monde était au courant. Je me suis alors demandé si je l'avais vraiment côtoyé. Parce qu'en fin de compte, je ne sais presque rien de lui, à part son prénom, son âge et c'est tout.
Nous finissons de préparer ma valise. Nadir nous attend pour prendre la route. Si je me souviens bien, c'est à une heure de trajet. Nous sortons de la maison avec nos bagages et les rangeons dans le coffre. Je monte à l'avant, tandis que Sana et Anissa prennent place à l'arrière.
— Vous êtes trop lentes ! Les gars sont déjà là-bas.
— Roh ça va, vas-y roule !
— Toi, boucle-la, en se tournant vers sa sœur. Je n'aurais pas dû te prendre avec nous.
Ensuite, il se retourne vers moi et me regarde d'un air sérieux.
— Et toi, s'il te plaît, ne fais pas de conneries.
Je ne sais pas quel genre de conneries, je pourrais faire.
— Pourquoi tu me dis ça ?
— Ton frère m'a appelé, il m'a dit de te surveiller, me répond-il avant de démarrer la voiture.
Un rire nerveux s'échappe de mes lèvres après avoir entendu cela. Il est gonflé lui. Me faire "surveiller" ? Je n'ai pas besoin que l'on me garde à l'œil, je sais me tenir.
— Mais sans te mentir, poursuit-il. Je n'ai pas que ça à foutre, j'ai ma sœur à contrôler et c'est déjà beaucoup.
— Eh, je ne veux pas me faire guetter par mon petit frère ! Conteste Sana.
— C'est grave bien quand tu n'as pas de frère, commente Anissa.
Nadir la toise du regard.
— Qu'il aille se faire, je finis par dire à mon cousin.
— S'il t'entend !
Je ne dis rien. À l'origine, mon frère et moi nous entendions très bien. Mais depuis la dernière dispute, nous ne nous adressons plus la parole et la dispute date de plus de deux mois avant qu'il disparaisse. S'il a demandé ça à mon cousin, c'est uniquement pour ses intérêts. Il a peur que des rumeurs circulent du genre "la sœur de Mouad a fait ceci ou cela". Mais il ne se dit pas qu'il doit se tenir aussi de son côté pour l'image de nos parents. Pour lui, le plus important, c'est que son image soit clean. Sauf que, je fais ce que je veux et ce n'est pas lui qui m'empêchera de faire quoi que ce soit, alors qu'il n'est même pas là.
...
Nous franchissons le portail, une belle petite demeure se dresse devant nous avec une terrasse accompagnée d'un jardin, de plus, il y a aussi une table et plusieurs chaises. C'est charmant. Nadir ouvre la porte et nous entrons avec nos valises. Nous retrouvons Zaïm et Anas installés sur le fauteuil devant la télé.
— Il y a un match de foot ? s'agite Nadir.
— T'as ratée la moitié du match frérot, lui répond Anas, son regard scotché devant l'écran.
— Putain, tout ça à cause d'elles.
Il s'assied bruyamment à côté d'eux. Avec les filles, nous montons à l'étage pour ranger nos affaires. Nous choisissons une chambre libre chacune, elles avaient déjà trouvé et il ne reste que moi. Je rentre dans une chambre au hasard, mais il y a déjà des affaires, des affaires d'homme. Je me retourne pour partir, quand je me cogne contre quelque chose, ou plutôt contre quelqu'un qui sent cette bonne odeur. À force, je vais commencer à détester ce parfum.
— Cette chambre est déjà prise sauf si tu veux dormir avec moi ?
Calé sur l'encadrement de la porte, il me fixe. Hier soir, je n'ai pu deviner son regard sur moi, mais cette fois-ci, je peux dire qu'il me mange du regard. Gênée, je détourne les yeux de lui.
— Non, ça va aller, je compte partir.
— Je t'en prie, en me laissant le passage pour sortir.
Je m'en vais pour enfin trouver une chambre libre pour moi, je ferme la porte. Mes mains sur mes hanches face à la porte fermée.
— Dormir avec toi, bien sûr !
Il n'était pas en train de regarder le foot avec les autres ? Il a fallu que je le croise dans sa chambre. Et c'était quoi ce regard ?! Est-il fou ? Bref, j'arrête d'y penser et je range mes affaires.
4 commentaires
Estelle Miccoli
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Il y a 4 mois
monach_wattp
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Il y a 4 mois