Julie-anne bastard Mieux vaut motard que jamais Délavé, vieilli, usé.

Délavé, vieilli, usé.

― Que comptes-tu faire avec ma voiture ? m'interroge Anjali, en plongeant son regard interrogateur dans le mien.


Elle insiste bien sur le possessif, c’est un « ma » majuscule qu’il faut entendre. Pourtant je ne réponds pas à sa question, je me contente de lui sourire. Avec un rapide baiser sur sa joue, je m'empare de sa clé et monte à l'avant de la Clio qu'elle a garée dans l'allée. Hop, marche arrière, marche avant.

C'est fait.


― Merci ma jolie, m'écrié-je joyeusement. Tu m'as rendu un fier service.

― Tu as complètement perdu la tête ! Tu as de la fièvre ?

― Bien au contraire.


Horrifiée, elle ramasse le jean sur lequel je viens de rouler à deux reprises. Elle n'a pas le temps de l'observer que je le lui arrache des mains. D'un œil critique, je l'étudie sous toutes les coutures. Je suis pleinement satisfaite du résultat. Délavé, vieilli, usé. Il a pris au moins cinq ans d'un coup.

Super !

Je frappe dans mes mains. Une bonne chose de faite.


― Je te signale que tu viens d'abîmer un pantalon flambant neuf ?


Anjali pose sur moi un regard désapprobateur « quelle est la nouvelle lubie de ma Lizzie chérie ? Cette pauvre fille est complètement fêlée ! Il me faut, de toute urgence, le numéro de l'hôpital psychiatrique le plus proche. »


― Parce qu'il était tout sauf rock'n'roll.

― Et alors ? m'interroge-t-elle, perplexe.


Puisqu'elle semble incapable de saisir la logique de mon raisonnement, je vais devoir lui expliquer le pourquoi du comment. Et comme cela risque de prendre un peu de temps, je décide que le mieux à faire est de nous installer dans le salon, devant le fondant au chocolat que je viens de sortir du four. Je jette un coup d’œil sur ma montre.

C'est bon, il reste bien deux heures avant que ma mère ne soit de retour.


― Je vais tout te raconter.

― J'y compte bien, parce que j'avoue que tu me fais peur.

― Je ne vois vraiment pas pourquoi, lui lancé-je gaiement avant de la saisir par le bras.


Je l'entraîne vers l'intérieur le plus vite possible. Ici les voisins sont autant d'espions potentiels qui auront tôt fait de raconter à ma mère ce qu'ils ont vu. Il faudrait d’ailleurs que je vérifie que monsieur Lebourg n’a pas placé une caméra ou un micro dans un de ses affreux nains. Anjali se laisse faire. Je crois que la curiosité l'emporte et qu'elle a hâte que je lui explique ma démarche artistique. Cependant à peine la porte franchie, elle s'arrête net, secoue son épaisse chevelure noire et se tourne vers moi, le visage marqué par une inquiétude grandissante.


― Tu as fait un gâteau ?

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2 commentaires

Amelia Pacifico

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Il y a 6 ans

Le repas soit riche de details et de bons mots, quelques idées se répètent ;-) hâte de lire la suite !

Amelia Pacifico

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Il y a 6 ans

Je suis contente que ce chapitre nous amène plus loin dans l'histoire, bien que
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