Michbonj Miel prend le 96 Encore un peu d’amour

Encore un peu d’amour

Desnos lu la feuille à haute voix pour Françoise:

CAOL ILA

La distillerie de Caol Ila

fondée en 1848

est située à Port Askaig

dans l’Ile d’Islay.

Face à l’Ile de Jura,

à l’entrée des Hébrides,

de l’autre côté du canal du nord.

L’eau provient du Loch nam Ban.

La tourbe, qui sert au filtrage,

contient tellement de sédiments marins

que, quand tu ouvres la bouteille,

il faut faire attention à ne pas prendre

une mouette dans la gueule!

Ou un putain de goéland

que sa cuite de  géant

empêche de marcher.

Il t’arrive de l’iode,

des odeurs d’oursins,

ces nanas mauves et piquantes

parfumées à la violette

dont on suce les ovaires

avec délicatesse.

Islay Single Malt

Scotch Whisky

Caol Ila

Avec un phoque

sur l’étiquette.

A boire avec recueillement,

Calédonia for ever!

Françoise lui dit qu’elle connaissait ce texte que Miel disait avec d’autres dans des bistrots, des lieux associatifs avec des musiciens et d’autres acteurs.

Il y avait Pierre Clémenti qui jouait «  chronique d’une mort retardée » au Tourtour près de Beaubourg , une cave voutée de 100 places et aussi Denis Lavant, ils s’appelaient " Les fous du vocal".

10 minutes s’écoulèrent et Desnos passa la tête derrière la porte et dit:

-Restez calme, ils arrivent, mon groupe les a repérés.

Trois minutes plus tard la porte s’ouvrit et Nédélec et son acolyte entrèrent.

L’homme, un costaud d’une cinquantaine d’années, cheveux ras et moustache, était une caricature du beauf de Cabu. Il avait un pistolet à la main. Nédélec s’adressa à Claire.

-Toi, la salope tu as quelque chose qui nous appartient. Tu vas te lever et venir avec moi, si tu refuse on va travailler ton copain au corps.

-Comme vous l’avez fait sur Christiane Martin, dit Miel.

-On veut juste récupérer le fric.

Claire dit,

-Et vous voulez nous faire croire que vous nous laisserai tranquilles, vous nous prenez pour des billes. Tiens j’en ai un peu dans mon sac, vous le voulez?

Elle mit la main dans son sac rapidement et sortit son revolver.

-Si je dois crever ce ne sera pas seule.

Elle visait Nédélec à la tête. Il y eu un moment de silence et Desnos apparu son talkie à la main et un revolver dans l’autre.

-Un groupe d’intervention est là dans une minute, on pause son flingue et on met ses mains sur la tête.

Les deux hommes s’exécutèrent au moment même où 5 hommes armés entraient dans la pièce.

Ils passèrent les menottes aux deux hommes. Claire avait discrètement glissé son revolver sous le canapé. Miel l’avait vu et Desnos aussi sans doute mais il ne dit rien.

Desnos demanda à son groupe d’emmener les deux hommes au commissariat, il dit qu’il les rejoindrait plus tard avec les deux témoins.

Le groupe parti, Françoise entra dans la pièce avec la bouteille et les verres.

-On boit un coup calmement et on fait quoi après?

Desnos déclara :

-Grace à votre amie Françoise et quelques attitudes équivoques de Nédélec, je l’ai fait surveiller.

J’ai découvert qu’il a été entendu il y a 15 ans pour l’affaire Pierre Goldman. Pierre Goldman, militant d’extrême gauche, icône post-mai 1968 (et demi-frère du chanteur), a été assassiné de quatre balles le 20 septembre 1979.

L’attentat a été revendiqué immédiatement après par un obscur groupuscule, « Honneur de la police », mais les coupables n’ont jamais été retrouvés et l’enquête plus ou moins étouffée. On pense que quatre hommes d’extrême droite, dont l’un travaillait aux Renseignements généraux, et un autre, le leader du groupe, à la DST.

Un groupe par ailleurs lié au SAC, police parallèle mise en place par les gaullistes et qui rendait parfois des services au pouvoir giscardien.

Mis en cause dans de nombreuses affaires de meurtres, d'escroqueries et de trafics de drogues, le SAC est finalement dissous en 1982.

Il y a toujours des brebis galeuses dans la police, certain on une fascination pour l’extrème droite. Moi, je suis fils d’un résistant communiste, je défend des valeurs républicaines.

Miel lui demanda ce que Claire allait devenir.

Desnos leur expliqua que si elle se rendait, il y aurait une enquête sur les 2 morts du braquage, l’enquête pouvait prouver que les armes avaient été changés à son insu et qu’avec un bon avocat elle pourrait s’en sortir avec une peine réduite.

-Vous comprenez Claire que je ne peux pas vous laisser partir, ce ne serait pas juste. Vous êtes jeune et vous pourrez refaire votre vie dans peu de temps, je crois que quelqu’un vous attendra.

Il regardait Miel avec un sourire.

Claire dit: -Mais la lettre que je vous ai fait passer par Françoise, j’écrit que je vais débarrasser le monde de ces crapules...

Desnos lui coupa la parole:

-Quelle lettre, je n’ai jamais eu de lettre! Françoise vous m’avez donné une lettre?

Françoise dit non, jamais vu.

Quand aux crapules en question, vous voulez parler de la maison de Lagarde et des 5 morts. L’enquête suis son cours, on pense qu’il y avait plusieurs assaillants, un règlement de compte interne pour récupérer l’argent.

Non, croyez-moi, vous pouvez vous en sortir correctement, payer un peu pour refaire sa vie, ce n’est pas donné à tout le monde.

Bon, il faut que j’aille au commissariat inculper ces deux crapules, Claire vous devez venir aussi. Miel vous vous débarrasserez du revolver que Claire a glissé sous le matelas. Jetez-le discrètement dans la seine au Pont-Neuf et effacez toutes les empreintes avant. Ce sera utile si vous vous faites coincer avant.

Claire lui demanda si elle pouvait venir se rendre seule, plus tard, afin de passer un dernier moment avec Miel.

Desnos réfléchissait, embarrassé, visiblement torturé. Il s’adressa à Françoise:

-Tu sais que tu comptes vraiment beaucoup pour moi maintenant. Tu te portes garant ? Je comprends d’autant mieux que si pour une raison qui nous échappe nous devrions nous quitter je ferais n’importe quoi pour un dernier instant avec toi.

-Paul, ce qui se passe entre eux est aussi fort que ce qui se passe entre nous. Oui les amis, nous vivons une histoire folle et merveilleuse. Si nous nous faisons tous confiance, nous pourrons vivre dans un immense bonheur.

Miel n’en revenait pas. Sa copine depuis sa plus tendre enfance, elle était devenue sa soeur. La voir dans cet état le remplissais de bonheur.

Françoise avait pris les mains de Paul

-Laisse-leur une nuit, je resterai sur le canapé.

-Hors de question dit Paul, tu m’a promis de me faire ta fameuse « poularde aux morilles et au vin jaune ». Spécial poulet j’imagine. Je fais peut-être une connerie mais je craque. Claire, je compte sur vous, donnez-moi vos papiers.

Claire les lui remis en souriant.

C’est la 1ère fois que je tends mes papiers à un flic avec autant de bonheur. Vous êtes un type bien Desnos, vous méritez votre patronyme.

-J’ai recherché dans mes souvenirs, mon père nous parlais de Desnos. Des petites histoires courtes qui nous faisait rire.

Ça va me revenir, attendez, attendez!


Tu as aimé ce chapitre ?

0

0 commentaire

Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.