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Dialectiques et briques
Ce vieil anar de Mocky repassait "La dialectique peut-elle casser des briques"
Il s'agit du détournement par René Viénet, un situationniste, d'un film de kung-fu chinois de 1972 dans lequel des pratiquants de taekwondo coréens s'opposent à des oppresseurs japonais. Le détournement cinématographique est une pratique visant à récupérer un film déjà réalisé et commercialisé en changeant le discours des personnages (post-doublage). Le dialogue original est remplacé par un autre dialogue, généralement à portée humoristique.
Miel l’avait déjà vu, dans les doubleurs il y avait Patrick Dewaere et Roland Giraud.
Le scénario détourné relate comment des prolétaires tentent de venir à bout de bureaucrates violents et corrompus grâce à la dialectique et à la subjectivité radicale. La violence est finalement choisie du fait de l'incapacité des bureaucrates à suivre un argument logique. Le dialogue contient de nombreuses allusions à des révolutionnaires anticapitalistes (Marx,Bakounine, Wilhelm Reich, et évoque au passage des thèmes contemporains : conflits syndicaux, égalité des sexes, mai 1968, gauche française et les situationnistes eux-mêmes.
Ces deux places à la main, Miel regardait les affiches du hall quand Claire arriva. Miel la prit par la main et la fit rentrer rapidement au fond du cinéma. Ils étaient seul dans la dernière rangée, la trentaine de spectateurs présents occupaient les 1er rangs.
Il expliqua à Claire ce qui venait de se passer. Elle voulait partir de suite mais Miel la dissuada en lui disant que Françoise était capable de venir les chercher avec 10 personnes ou un truc encore pire.
Il lui dit que personne n’avait vu son visage, si Nédélec l’avait vu en sa compagnie, il l’aurait déjà coincé. Claire ouvrit son sac et montra à Miel qu’elle avait son revolver. Elle lui dit:
- N’ai crainte, il ne m’auront pas vivante. Tu sortiras seul où avec des spectateurs et je sortirai plus tard.
Miel lui dit qu’il était hors de question. Ils regardèrent le film, il durait 90 minutes. Ils échangèrent des gestes de tendresse. Le film était vraiment un monument. Viénet un réalisateur de génie. Miel se souvint et le dit à Claire qu’il avait réalisé en 1974 Les Filles de Ka-ma-ré (ou Une petite culotte pour l'été). Dans le premier, le film qu’ils regardaient, il détournait les images d'un film d'aventures et d'arts martiaux. Dans le second, le même procédé était appliqué à un film érotique.
Les Filles de Ka-ma-ré », à replacer dans le contexte de l’époque, raconte « un règlement de compte entre bakouninistes clitoridiennes et vaginales marxistes ».
Miel essayait de rassurer Claire, la faire penser à autre chose. Il sentait bien que ça ne marchait pas.
Miel dit à Claire qu’il sortirait en 1er et se rendrait à l’entrée du passage côté boulevard de Strasbourg et elle côté faubourg Saint Denis.
L’idéal était de prendre un taxi et de se retrouver dans une heure chez lui, pas avant. Il allait rappeler Françoise et la mettre au courant.
Miel sortit du ciné en courant et se rua vers la station de taxi. Il vit que les deux homme sortaient en courant derrière lui.
Il demanda au taxi de l’emmener à la Samaritaine. Il sauta du taxi devant le magasin, traversa le Pont Neuf, il pris le quai Conti, la rue de Nevers, la rue de Nesle et arriva chez lui rue Dauphine. Il alla téléphoner à Françoise d’une cabine. Elle lui dit de l’attendre à " Actualités". Il ne rentra pas dans son immeuble, mais dans une petite librairie, " Actualités" à côté de sa porte. Il était très copain avec le proprio. C’était une boutique incroyable où l’on trouvait tout sur la philosophie. La 1ère fois que Miel était rentré dans la boutique il vit des rayons entiers sur la philosophie. Il regardait les ouvrages quand le patron, 60 ans environ, quasi sosie de Krivine, lui demanda s’il cherchait quelque ouvrage particulier. Miel répondit que devant tant de livres, il n’avait pas encore trouvé le livre qu’il ne trouve pas ailleurs. Je cherche des ouvrage de Jean Grenier, surtout sur Jules Lequier, mais aussi ses livres quasi introuvables, des ouvrages traitant de questions philosophiques : Le choix, Entretiens sur le bon usage de la liberté, L’esprit du Tao, L’existence malheureuse, ou plus simplement du quotidien : Sur la mort d’un chien, La vie quotidienne.
Je cherche aussi un livre d’Albert Camus qui fut son élève, il en naîtra une amitié profonde. Fortement influencé par « Les Îles » paru en 1933, Camus lui dédie son premier livre « L’Envers et l’Endroit » ainsi que « L’homme révolté » et il préfaça la deuxième édition des Îles en 1959.
Je cherche aussi des livres sur le quiétisme, ça peut paraître bizarre car je suis agnostique mais la querelle Bossuet/Fénelon est tragique. Le quiétisme ou la recherche du pur amour est une doctrine mystique. C'est un itinéraire spirituel, un désir de «présence à Dieu», de quiétude et d’union avec Dieu. C’est l’anti intégrisme. Un peu comme le soufisme et l’islam.
Miel était devenu un vrai pote du libraire. Celui-ci lui donnait des cartons de livres lorsqu’il faisait de la place dans ses rayons car il faisait du livre d’occase, achat/revente. En fait sa principale ressource c’était les BD Marvel Comics. Il y avait des collectionneurs fous. Le libraire lui disait que les gosses de riches qui avait beaucoup d’argent de poche venait claquer leur fric dans des vieilles éditions. Parfois il devait aller chercher un colis à Roissy ou Orly et Miel lui gardait la boutique.
Miel discutait avec le libraire près de la caisse, ce qui lui permettait de scruter la rue.
Soudain il vit débouler Françoise avec Desnos. Il entrouvrit la porte pour leur signaler sa présence. Il raconta ce qui c’était passé et leur dit qu’il attendait Claire. Desnos lui proposa de monter dans son appartement avec Françoise et d’attendre la suite. Il dit à Miel de se rassurer, il sentait un truc pas clair mais qu’il était sur le coup. Françoise avait un double de ses clefs, elle r chez lui avec Desnos.
Claire arriva 1/4 d’heure après. Il sortit quand il la vit dans la rue et ils se dépêchèrent de rentrer dans le couloir et filer dans l’appartement.
Desnos attendait un talkie à la main. Il leur dit de rester dans la pièce principale, lui serait dans la chambre avec Françoise. Il était en liaison avec un groupe d’intervention planqué dans la rue.
Desnos dit à Claire de ne pas faire de bêtise, elle s’était fait manipuler pour les armes du braquage, avec un bon avocat elle pourrait s’en tirer avec une peine légère.
Miel sortit une bouteille de Caol Ila et 4 verres, il remplit 2 verres pour lui et Claire et donna la bouteille et les deux autres verres à Desnos. Il regardait l’étiquette et dit qu’il ne connaissait pas ce produit.
Miel pris une feuille de papier dans un tiroir, la donna à Desnos en lui disant qu’il avait écrit un poème sur ce pur-malt lors de sa tournée des distilleries des îles de Jura et d’Islay.
Desnos rentra dans la chambre et laissa la porte entrouverte.
Miel se mit sur le canapé avec Claire.
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