Michbonj Miel prend le 96 Sur le sentier de la vérité

Sur le sentier de la vérité

A Sainte Anne, elle se rendit dans le service où travaillaient les deux amies de Françoise et ne les trouva pas. Une de leurs collègues la reconnue. Sa déception fut grande quand l'infirmière lui apprit que Desnos était passé avec Françoise et qu'ils étaient repartis avec Miel et plusieurs flics, elle n'en savait pas plus.

Claire comprit que Françoise avait dû communiquer sa lettre au flic, la poignée ne tournerait plus, elle était à nouveau enfermée. Elle décida de rentrer chez elle et d'attendre, Miel viendrait bien la chercher un jour, comme avant et comme avant, elle n'avait pas peur. Il fallait juste attendre l'homme de son enfance ou son double : Miel.

Quand Françoise était arrivée à la P. J, Desnos était absent. Elle ne voulut pas communiquer son information a quelqu'un d'autre partant du vieux principe "qu'il vaut mieux s'adresser au Bon Dieu qu'à ses saints". Elle décida d'attendre et s'installa dans le couloir, le flic de service lui avait dit qu'il risquait d'arriver dans quelques instants. Ces quelques instants durèrent une éternité. Le pandore se foutait d’elle visiblement.

Au bout de trois heures, Françoise en avait marre et elle décida de cracher le morceau. Elle montra la lettre au flic agacé et lui expliqua pourquoi Desnos risquait de lui en vouloir pas mal. Le flic, qui lui aussi commençait à avoir les boules, blêmit et bafouilla quelques mots.

Il réussit à joindre son supérieur qui rappliqua au pas de course dans la demi-heure qui suivit la prise de conscience du Gnafron zélé. Desnos prit connaissance de la lettre et posa dix mille questions à Françoise. Celle-ci ne savait pas où Claire avait pu se rendre, le flic la pressait de questions :

- Essayez de vous souvenir d'un détail qui aurait pu vous échapper ! Quand Beausoleil vous a appelé, je ne sais pas moi, même un truc anodin! Elle parle d’aller liquider des fachos mais où et qui ?

- J'ai noté le numéro de téléphone qu'il m’a demandé d'appeler !

Elle sortit son calepin et retrouva le numéro en question. Desnos téléphona et obtint en moins de cinq minutes l'adresse correspondant au numéro de Lagarde. Françoise lui dit qu'il perdrait certainement un temps précieux si ce n'était pas le bon endroit, Desnos en convint :

- Je dois prendre le risque, il n'y a rien d'autre a faire !

- Si dit Françoise, Miel, il sait !

Desnos lui dit de venir avec lui et il demanda à un flic de se tenir prêt. Ils foncèrent à St Anne, prirent Miel qui leur expliqua où c'était et ils repartirent à Malakoff. Dans la voiture l'adjoint de Desnos mobilisa des flics en renfort sur l'adresse indiquée par Miel. A l'arrière de la voiture avec Françoise il pleurait la tête contre son épaule, elle lui avait expliqué en détail le contenu de la lettre. Sirène hurlante, ils furent rapidement à Malakoff, les pompiers étaient déjà là ainsi que des voitures de police. La maison n'avait plus de toit et était un immense brasier.

Desnos demanda aux flics de chercher autour de la maison des traces de quoi que ce soit et, équipés de lampes, ils ramenèrent le fusil, des douilles de cartouches vides, la cagoule, le sac avec le cric et d'autres cartouches pleines. Les pompiers avaient réussi à pénétrer à l'intérieur et à maîtriser partiellement l'incendie. Un pompier ressortit au bout de quelques minutes et, enlevant son masque, fit son rapport a Desnos :

- Il y a cinq cadavres là-dedans, partiellement brûlés. A mon avis, ils étaient morts ou blessés avant l'incendie. Total, il y a du sang partout, la dalle de béton a résisté, le feu s'est communiqué au toit par la cage d'escalier, ils ne pouvaient pas descendre et on les a certainement empêchés de sauter par la fenêtre du premier. Ils auraient pu facilement sauter dans le jardin ! Toutes les fenêtres étaient ouvertes, ils ont dû essayer de le faire, je pense ! Dans cinq minutes vous pourrez monter !

Desnos demanda s’il y avait une femme parmi eux, le pompier lui dit qu'il n'y avait que des hommes. Miel et Françoise se regardèrent en souriant. Claire s'en était sortie, tout allait bien. Desnos monta à l'échelle pour rentrer dans la pièce où les cadavres se trouvaient, il en redescendit dix minutes après.

Il s'adressa à Miel qui souriait à l'intérieur de lui-même et semblait absent.

- Beausoleil, qui est cette Claire Sentier, vous devez nous dire où elle habite, vous connaissez son adresse ? Que savez-vous d’elle ? Nous sommes persuadés que ce n’est pas sa vraie identité, nous n’avons rien sur elle ni sur une éventuelle famille.

Le flic insista, agacé par le silence de Miel, il déclara :

- Je vais vous ramener à l'Hôpital, la nuit porte conseil. Si demain matin vous collaborez, vous êtes libre dans la journée. Pensez qu'elle a maintenant au moins sept morts sur la conscience, sept !

Le visage de Miel se ferma, il chercha le regard protecteur de Françoise qui lui offrit un sourire crispé. Elle dit en regardant le flic :

- Cinq crapules meurtrières responsables des deux autres morts d'après sa lettre…

- Reste à vérifier, déclara Desnos. Si c'est la vérité elle ne risque pas grand chose…

- Trois ans à pourrir en attendant l'enquête et le jugement, de toute façon, il n'y est pour rien lui, vous devez le relâcher, il a déjà assez souffert comme ça !

- Oui, mais ça ne dépend pas que de moi, le juge décidera demain. J'aurai besoin de votre témoignage pour authentifier la lettre de Claire Sentier. S’il reste un jour ou deux a l'hôpital vous aurez l'autorisation de le visiter sans user de votre subterfuge habituel.

- Vous étiez au courant ?

- Hum ! Je fais mon travail, enfin j'essaie !

Miel s'était sagement assis dans la voiture et attendait en silence. Desnos regarda Françoise bien en face et lui dit :

- J'ai toujours pensé que votre ami n’était pour rien dans cette histoire, tout du moins au début, mais ensuite il a mît les pieds dans un sale merdier. J'espérais comprendre qui il protégeait et un temps, j'ai pensé que c'était vous.

- Il fallait me faire suivre gros malin, vous auriez gagné du temps !

Françoise se marrait, Claire était libre.

- Nous vous surveillions dit Desnos. Sans doute pas assez, quand vous poireautiez à la P.J, mes hommes vous cherchaient !

- Je te virerais tout ça, belle bande d'incapables ! Je n'ai jamais cherché à me cacher de qui que ce soit ! J’en ai même repéré un plusieurs fois, celui qui a la boule à zéro...

- Pure coïncidence, il ne travaille pas à la surveillance.

Le policier était amusé par la réaction de Françoise, cette fille lui devenait sympathique, elle avait du chien. Un doute cependant s’installa dans son cerveau : que faisait Nédélec à surveiller cette nana ? Il se promit de lui en parler en rentrant.

Ils montèrent en voiture pour ramener Miel a Ste Anne, il était toujours aussi silencieux. Le flic ramena Françoise dans son quartier et lui demanda de passer à la P. J le lendemain matin. Il la regarda marcher dans la rue et se dit à voix haute :

- Sacrée bonne-femme ! Quelle pointure !

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1 commentaire

Sand Canavaggia

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Il y a 5 ans

Tu détiens une bonne histoire, et je comprends ton but de la poser dans le but de l'éditer certainement, comme je te lis depuis le début, je t'aiderais de mes votes sans trop de commentaires parce que je dois avouer que je me limite au rythme qu'impose ce concours (en plus j'ai un gros suivi avec une pal assez importante sur le concours historique) et ayant repris le job je n'ai plus assez de temps pour suivre un texte qui correspond à un concours lambda. Mais je peux te dire que ton histoire se tient et qu'elle est intéressante. Un Thriller plus qu'un conte ;) et bien mené avec Miel...Je continuerai à te lire et t'encourager de mes votes. Bonne continuation à toi.
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