Catherine Domin même pas en rêve Chapitre 26 - Vénus et Mars

Chapitre 26 - Vénus et Mars

Lui :


Lorsque nous nous sommes réveillés en fin de matinée, encore enlacés, je sentis alors qu’un nouvel horizon s’offrait à nous. Nous formions désormais un vrai couple.


Enfin, le pas a été franchi. J’ai alors découvert son corps, ses petits seins en pomme, son ventre légèrement rebondi et ses longues jambes. Elle est encore belle pour son âge et pas mal préservée, grâce au sport et à son hygiène de vie. Une belle femme de soixante ans passés. Un trésor sauvegardé, rien que pour moi.


Et elle a rallumé ma flamme, malgré son inexpérience. J’espère pouvoir renouveler ce moment. Je pense que je me suis montré doux et compréhensif et, malgré certaines bien petites réticences, je l’ai amenée là où je devais l’amener.


Je l’ai sentie heureuse et épanouie et c’est tout ce qui compte. Et je serai toujours doux avec elle, d’ailleurs, je l’ai toujours été. Je n’aime pas l’amour brutal et sauvage. Je suis pour la douceur, j’ai toujours aimé prendre mon temps et être à l’écoute de ma partenaire.


Nous sommes restés au lit jusqu’à midi, puis après une douche, nous sommes descendus pour déjeuner. J’ai profité de l’occasion pour lui dire que nous allions abandonner l’enquête, que je considérais trop dangereuse. Contre toute attente, elle s’est montrée déçue, mais pas tant que cela, car elle était encore sur son petit nuage.


Puis, nous avons envisagé de nous promener encore sur la plage, en amoureux, et pousser jusqu’au bord de la Touques qui sépare Trouville de Deauville.




Elle :


Mardi 24 mars 2024


Vénus et Mars, deux planètes si différentes et séparées par 120 millions de kilomètres, venaient de se rencontrer, symbolisant l’alliance de l’amour et de l’affection, avec le désir et la passion.


Généralement, Vénus symbolise la femme, et Mars l’homme. Mais la réalité est bien plus complexe. Nous avons plus ou moins du Vénus et du Mars en nous, comme chacun d’entre nous a du Yin et du Yang dans une proportion qui lui est propre.


Mais, revenons à cette métaphore. Contrairement à la mythologie, Vénus et Mars, bien que touchés par la flèche de Cupidon, n’ont pas couché cette fois dans le lit de l’adultère, mais simplement dans celui qui les a réunis, situé dans un hôtel, à Trouville.


Et jamais je n’oublierai cette nuit où je me suis offerte à lui. Jamais je n’oublierai ce que mon corps a donné et a ressenti. Inutile de dire que je n’avais jamais vécu, voire imaginé de telles choses et confier toutes ces sensations à ce journal me semble à priori impossible. Je vais pourtant tenter de le faire.


Comment décrire l’indescriptible ? Comment décrire cette sorte de bonheur ? Car il s’agit bien d’un pur moment de bonheur. D’abord, celui de ne pas être moquée, d’être reconnue, comprise et accueillie, et enfin celui de recevoir l’amour d’un homme.


C’est tout ceci qui a suscité ce brasier en moi et ensuite, ce que je ne peux nommer, une sensation d’abandon absolu, une perte de contrôle de soi.


Commençons par le début. J’étais dans le même lit que lui, en proie à un violent désir, que je n’ai pas cherché à refouler. C’était inéluctable. Bien que je m’étais glissée près de lui parce que j’étais angoissée, je savais ce qui m’attendait, et j’en ai accepté le risque.


D’ailleurs, il m’avait prévenue. Il ne m’a pas prise par surprise. Lorsqu’il s’est posé au-dessus de moi, reposant sur ses avants bras, il commença à m’embrasser. J’ai ressenti la douceur de sa bouche qui a effleuré gentiment mes paupières puis qui est descendue jusqu’à la commissure de mes lèvres. Elle s’est attardée sur mon menton, et je sentais le contact du sien, légèrement piquant avec sa barbe déjà naissante, qui me mettait le visage en feu. J’ai alors ouvert les yeux et je ne l’ai pas reconnu. Il semblait avoir rajeuni et une flamme inconnue jusqu’alors s’était allumée dans ses yeux brusquement devenus plus foncés, ses lèvres plus pulpeuses et colorées que d’habitude, et ses cheveux abondants en bataille. A ce moment précis, le désir l'avait rendu plus beau, plus jeune.


Il poursuivit son exploration entre mes seins. Il les a pétris, et en a embrassés les pointes en me disant doucement qu’il n’en avait jamais vu de si beaux. Je ne sais pas s’il était sincère mais qu’importe. Cela a duré longtemps. Assez longtemps pour que je m’en souvienne encore et que je ressente encore la pression de ses doigts. Je sentais sa poitrine légèrement velue contre la mienne. Le corps maintenant complètement en feu, je sentais mon intimité se durcir, encore et encore et ma respiration devint saccadée et des cris étranges que je n’avais jamais poussés auparavant se sont échappés, rejoints par les siens.


Alors, lorsque je le sentis en moi, le plaisir vint par vagues au fur et à mesure. Il prenait son temps, tout en douceur, en me disant des choses tendres que je ne l'on m'avais jamais dites. Jusqu’à cette sensation indicible, ensuite celle de l’oubli de mon corps, comme un flottement, et enfin l'apaisement.


Nous l’avons refait plusieurs fois au cours de la nuit. Puis, épuisés, nous nous sommes endormis dans les bras l’un de l’autre. Je ne suis pas assez expérimentée pour le dire, n’ayant jamais connu d’autres hommes, mais je crois qu’il est un amant merveilleux, doux et attentionné. J’espère que cela durera.


Je sais que je fais preuve d’une totale ingénuité en décrivant cette chose banale en soi, l’acte sexuel menant à l’orgasme et vécu souvent par n’importe quel couple. Si des jeunes lisaient mon journal, ils trouveraient certainement cela ridicule et suranné. Mais qu’importe. C’est ma propre expérience. C’est ma vie. J’écris comme je ressens les choses, sans m'inquiéter du jugement d'autrui.


Ce fut une découverte, une révélation pour moi. Cette première fois fut un moment merveilleux. Et si je devais mourir demain, j’aurais au moins vécu ce instant qui m'a transformée en femme accomplie.


Alors, mille questions affluent dans mon esprit. Etait-ce donc cela l’amour ? L’union du corps et de l’esprit ? A la fois l’attirance des corps et l’attachement ? Et à l’avenir, m’aimera-t-il autant que je l’aime ? M’aimera-t-il pareil ? Serai-je plus tard, moi aussi, soumise aux affres de la jalousie ?


La découverte de ces nouveaux sentiments m’apportait plus de questions que de réponses.

J’avais lu des écrits de philosophie à ce sujet. L’amour serait donc en perpétuel équilibre instable où l’amitié, le désir et la passion se disputeraient, et qu’ainsi, l’amour parfait n’existerait pas et que deux êtres ne peuvent s’aimer exactement pareil. La joie et la souffrance en amour seraient souvent inséparables.


Et c’est la matrice de la plupart des chansons, et aussi des romans, et c’est souvent ce qui fait tourner le monde. Espérons que nous trouverons un certain équilibre tous les deux.


Ne pouvant résoudre ces problèmes insolubles, je décidai de ne plus penser à rien et de me laisser guider par lui sur ces nouveaux chemins, main dans la main. On verra bien !


Je suis si heureuse que je souhaiterais que cette journée ne se termine jamais.






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