Fyctia

Lundi 31 octobre 2022.

Comme chaque année depuis deux ans, je ne raterais cette fête pour rien au monde.

Margaux nous a invité à les rejoindre, sa sœur Louna et elle, dans leur village où une quête de bonbons a été organisée.

Accoutrées de nos plus beaux costumes, nous partons rejoindre le reste du groupe devant le cimetière.

Oui ! Le lieu de rendez-vous met directement dans l'ambiance.

Notre petit diablotin ne tient pas en place, elle menace de sa fourche tous les passants, c'est à mourir de rire.

— Le groupe, nous attend déjà sur place ? m'interpelle Margaux me faisant rire avec ses dents de vampire qui ne font que de se décoller.

— Je n'ai pas de nouvelle. J'espère !

Au moment de traverser, on retient de justesse Louna qui se précipite vers ses camarades, qu'on aperçoit au bout de la rue.

— Louna, si tu n'écoutes pas, on rentre à la maison. C'est dangereux de traverser toute seule et tu le sais, gronde Margaux inquiète.

Notre puce se retourne vers nous toute penaude.

— Pardon. dit-elle agitée.

Je lui prends la main pour faire les quelques pas qui nous reste.

Arrivée devant le cimetière, on cherche désespérément nos amis avant que le cortège ne se mette en marche.

— Tu sais comment ils sont déguisés ? m'interroge Margaux.

— Non, aucune idée, je ne les vois nulle part.

Cinq minutes plus tard, les organisateurs nous invitent à les suivre. J'envoie rapidement un message sur notre fils de discussion pour leur dire d'accélérer le pas mais personne ne répond.

— Tu penses qu'ils ont oublié ?

— Mais non, j'en ai reparlé à Yoann et Benjamin ce matin, la rassuré-je.

Louna surexcitée va rejoindre ses amis et pour éviter de les semer, on se joint au groupe.

— Des bonbons ou un sort, crient les enfants à l'entrée de chaque maison.

Je trouve ça vraiment trop adorable de voir leur mine à croquer -enfin ça dépend des déguisements- s'illuminer de joie lorsque les bonbons sont jetés dans leur petit sac.

Je suis plutôt étonnée car l'ensemble des habitants ont joué le jeu, je pensais que la tradition se perdait mais finalement bon nombre de maisons sont décorées et les propriétaires déguisés pour l'occasion.

À la lisière de la forêt, on s'aventure dans une ruelle étroite et sombre qui ne me rassure pas. Heureusement que nous ne sommes pas seules car je n'aurais pas fait la maligne.

On sort tous nos téléphones portables pour nous éclairer.

Tandis que Louna marche un peu devant en compagnie d'une amie, Margaux en profite pour me parler un peu de Tristan tout en piochant quelques bonbons.

— La distance me pèse. Il me manque et je stresse qu'il rencontre une fille à son école de commerce.

— Ah enfin ! J'attends depuis deux mois que tu m'en parle. Vous devriez discuter tous les deux car je suis sûre que lui aussi ressent la même chose.

— Tu penses ?

— J'en suis certaine, il est encore amoureux de toi. J'avais eu une discussion avec lui cet été. Je ne t'en avais pas parlé car tu n'étais pas prête, ta fierté parlait à la place de ton cœur. Mais vu la tête qu'il faisait à la soirée de Benjamin quand tu dansais la salsa, je suis sûre qu'il n'a pas tiré un trait.

— Comment ça ?

— Ah ben c'est simple, j'ai cru qu'il allait massacrer tous les mecs qui osaient te toucher.

On se met à rire mutuellement, lorsque tout d'un coup, on m'empoigne le bras violemment pour me mettre à l'écart.

Une main sur la bouche, on me tire violemment en arrière.

Effrayée, je me débats pour tenter de repousser mon agresseur.

— Bouh ! me chuchote une voix familière.

Je me dégage de ses bras et me retourne pour faire face à Frankenstein en personne.

Au même moment, un squelette relâche Margaux sous les rires d'une sorcière et d'un zombie.

— Non, mais vous êtes malade, on a failli faire une crise cardiaque. crié-je encore secouée par mon faux kidnapping.

Louna arrive en courant pour se jeter dans les bras de Yoann. Visiblement le déguisement de zombie n'est pas très convaincant.

En revanche, elle regarde du coin de l'œil Frankenstein et le squelette, méfiante.

— Désolé, souffle Tristan à Margaux en l'embrassant sur la joue.

Mon amie rougie se remémorant la discussion que nous avions juste avant.

J'espère qu'il a tout entendu ! Ça les bougerait un peu tous les deux.

— Oh tu m'as manqué, me murmure Benjamin, en m'embrassant avec empressement.

Se retrouvant seuls, nous courrons pour rattraper le groupe de parents qu'on discerne à peine au loin.

— Tu veux venir à la maison après ? me suggère Benjamin.

Appréhendant de me retrouver seule avec lui, j'ai conscience que je ne pourrais pas le repousser indéfiniment.

— Oui d'accord ! Théo n'a pas voulu venir pour les bonbons ?

— Tu parles, il a douze ans, c'est un grand maintenant. Il sera là ce soir, je lui ai promis une partie de jeu de société.

— Cool, on pourra jouer au Monopoly ?

— Si tu veux, mon frère adore ce jeu.

Une fois la collecte de bonbons terminée, on passe rapidement chez Margaux pour faire un coucou à ses parents et dire au revoir à ma princesse.

Le groupe reste sur place, mais malgré mon envie de rester avec eux, j'ai également besoin de me retrouver avec Benjamin.

Une heure plus tard, nous voilà enfin arrivée chez lui. Ses parents viennent me saluer chaleureusement.

— Tu as mangé quelque chose Léna ? me questionne sa mère.

— Oui, merci, c'est gentil Nathalie.

— Théo trépigne d'impatience à l'étage, les jeunes.

— OK maman, on y va ! répond Benjamin en embrassant sa mère sur la joue tout en me prenant la main pour monter à l'étage.

On pousse à la porte de son frère. En voyant Benjamin, le regard de Théo scintille de joie.

J'adore la décoration de sa chambre. Sur fond de stickers de pirates, son père lui a construit un lit mezzanine avec un côté équipé d'un toboggan et l'autre muni d'une échelle. En dessous, il a aménagé un coin cabane et un bureau.

J'aurai rêvé avoir ça étant petite !

La séparation entre les deux frères est difficile à vivre pour Théo, il ne voit Benjamin que quelques week-ends alors qu'ils avaient une relation très fusionnelle.

Après une interminable partie de Monopoly, Benjamin et moi partons, nous isoler dans sa chambre.

— Tu as récupéré un lit double ? questionné-je en voyant la pièce qui m'est devenue si familière envahit de bazar.

— Oui, mes parents l'utilisent maintenant en chambre d'amis et de télétravail.

La couleur des murs est toujours bleu turquoise avec les coupes et médailles de foot de Benjamin trônant sur une étagère au-dessus de son bureau. On s'installe sur le lit et il lance le film "Jurassic World : Le monde d'après"

J'adore les films sur les dinosaures !

Je me pose dans ses bras, tandis qu'il m'embrasse la tête.

— Je t'aime mon cœur, merci d’avoir passé ce moment avec Théo et moi.

— Ca m'a fait plaisir !

Il se retourne face à moi et me caresse à travers mon tee-shirt. Il hume mon odeur fruitée et m'embrasse dans le cou avec sensualité. Tout en me mordillant l'oreille, il poursuit ses caresses en descendant vers mon ventre.

— On dort, tu veux bien ? Je suis fatiguée, dis-je mal à l'aise.