Fyctia

Quittant le groupe à contrecœur, on se dirige vers les logements étudiants pour se poser dans sa chambre.

Ayant trop bu, il est hors de question qu'il prenne le volant pour me ramener. Et moi, avec ma douleur, je ne me sens pas de conduire non plus.

Après avoir pris l'ascenseur, on se retrouve dans un long couloir étroit où les différentes odeurs de parfums mélangées aux odeurs de nourriture me donnent la nausée. J'ai hâte d'arriver !

Benjamin aussi, car ses bras commencent à fatiguer de me porter depuis dix minutes.

Une fois devant sa chambre, il me pose le temps de trouver la clé dans sa poche et me reprend dans ses bras en poussant sa porte d'un coup de pied modéré.

Tel un preux chevalier portant sa promise jusqu'à l'autel… Enfin, là, je dirais plutôt l'hôtel ! Jeux de mots pourris... OK, je sors !! Enfin non, on rentre du coup… Bon, stop, j'arrête !

Allumant la lumière avec son coude, j'observe rapidement le lieu très minimaliste ; un lit, une petite salle d'eau avec WC et un espace bureau.

Pour égayer un peu la pièce et ramener une petite touche chaleureuse et personnalisée, il a posé quelques fleurs en pots sur des étagères et épinglé au mur ses nombreuses photos de voyage autour d'une mappemonde à gratter. Elles sont magnifiques, on y voit, notamment, les pyramides d'Égypte, le Taj Mal d'Inde, le Machu Picchu au Pérou et pleins d'autres lieux splendides que je rêve de visiter.

Je trouve cela courageux d'avoir osé tout quitter sur un coup de tête. Tout est parti du plan de départ volontaire que la société de son père proposait.

Celui-ci a saisi l'opportunité et sa mère a suivi en demandant un congé sabbatique qui lui a été accordé. En quatre mois, ils ont vendu leur maison, mis leurs affaires dans un garde-meuble et dit au revoir à la France et leur famille.

Benjamin s'approche de moi avec un verre de jus de fruit et une poche de glace. On examine rapidement mon pied, mais la douleur s'est atténuée.

Un vrai mystère !

Il se pose à mes côtés sur le lit, les deux bras pliés derrière la nuque et je m'installe sur son torse, tout en contemplant ses photos et l'écoutant me raconter ses anecdotes de voyage.

Nous sommes tous deux épuisés et transpirants, il me prépare une serviette pour que je puisse me doucher.

—Vas-y toi, je préfère rester encore un peu avec la poche de glace.

Quelques minutes plus tard, j'entends l'eau couler.

J'hésite longuement, d'un côté, j'ai envie d'aller le surprendre, mais de l'autre, j'ai peur d'être maladroite et gênée.

Bravant ma timidité, je finis par le rejoindre dans la douche. À ma vue, ses mâchoires se contractent et sa respiration s'accélère. Il replace le pommeau de douche pour se donner une contenance.

Il retient son souffle lorsque je commence à retirer délicatement ma robe. Son sexe se dresse immédiatement à la vue de mon corps nu.

—Tu es magnifique ! me complimente-t-il d'une voix enrouée de désir contenu.

-Qu'est-ce que tu fais ? murmure-t-il en passant une main dans ses cheveux mouillés tout en se mordant la lèvre inférieure.

Ah, il est anxieux... Tant mieux, on est deux...

-Ça ne se voit pas ? le provoqué-je en ouvrant la paroi de douche.

Il se dandine pour me laisser de la place et, un sourire radieux aux lèvres, il commence à m'embrasser.

L'eau qui ruisselle sur son corps bronzé, me donne envie de le toucher.

—Je peux te savonner ?

—Si tu veux... acquiescé-je timidement.

À chacune de ses caresses, un incendie enflamme ma peau. Ses doigts effleurent mes seins, créant une traînée de frissons sur leur passage. Ne sachant pas trop quoi faire de mes mains avec son sexe dressé entre nous, je me retourne face au mur.

Ses mains descendent le long de mon dos, s'arrêtant un instant sur mes fesses qu'il caresse tout en m'embrassant les omoplates. Il remonte par mon ventre et soupèse mes seins de ses larges mains. Je me cambre de plaisir, me collant davantage près de son sexe dressé que je sens contre mes fesses.

—Putain, Léna, c'est trop dur.

Il me couvre le cou de baisers et tout en se rinçant rapidement, il quitte la douche,

me laissant seule comme une conne avec un volcan en fusion en lieu et place de mon intimité.

Totalement frustrée, je me rince également avant de me sécher énergiquement en réfléchissant à ce qui vient de se passer.

Quand j'ouvre la porte, j'observe Benjamin, vêtu d'un pantalon de survêtement noir et un tee-shirt blanc, fixer le plafond dans le vide.

À mon entrée, il tourne la tête lentement et écarquille les yeux.

—Désolée, je n'ai pas pris de pyjama, me justifié-je d'être nue devant lui.

D'un bond, il se redresse et récupère dans son armoire l'un de ses tee-shirts et un caleçon qu'il me lance en se réinstallant au fond du lit, comme pour mettre une distance entre nous.

—Ça ne va pas ? le questionné-je, étonnée de son comportement.

—Si, si, allez, viens ! Tu veux regarder une série ou dormir ? me propose-t-il tout en ouvrant ses bras pour que je le rejoigne dans le lit. Je saute sur le lit pour retrouver sa chaleur et me blottie dans ses bras.

—J'avais une autre idée !

Il hausse les sourcils, interrogateur.

—Un jeu de société ? questionne-t-il.

Je ne pensais pas devoir en arriver là, mais il est tellement respectueux qu'il met une barrière entre nous, enfin là ce n'est plus une simple barrière ! Il a érigé la muraille de Chine !

Il n'ose même pas me toucher, ses bras sont placés le long de la tête de lit.

Certes, je suis vierge, mais pas non plus totalement inexpérimentée.

Maladroitement, je relève son tee-shirt pour parsemer son torse musclé de milliers de baisers.

Ses yeux se dilatent et s'emplissent d'un tel désir, que je perds un peu d'aplomb.

Vais-je assumer et aller au bout ? Pour une fois j'en ai très envie ; de le sentir en moi, de l'entendre prendre son plaisir, de ses caresses, de sa langue sur moi.

—Attends, Léna, qu'est-ce que tu fais ? me dit-il, me repoussant légèrement.

—J'embrasse ton corps d'Apollon.

—Je suis désolé, mais ce soir, je n'aurais pas de self-control. Je n'ai toujours pas réussi à évacuer la tension de la douche.

—Tant mieux alors. Car j'ai envie aussi !

—Com-ment ça ? Bégaye-t-il.

—Fais-moi l'amour ! Le supplié-je en reprenant mes baisers.