Fyctia

Samedi 8 octobre 2022

Benjamin vient me récupérer devant chez moi avec sa Peugeot 208 d'occasion bleu nuit.

On fait le tour du véhicule, il est très fier de me montrer les différentes options dont est équipée sa petite beauté.

Les hommes et les voitures !

On n'évite malheureusement pas les embouteillages parisiens, mais justement, on en profite pour nous raconter nos semaines.

Après une heure et demie de route, nous avons finalement atteint notre destination !

Il me prend la main pour m'aider à sortir du véhicule comme un parfait gentleman.

La salle est très spacieuse, ils ne font pas les choses à moitié dans son école !

Benjamin retire mon manteau pour le déposer au vestiaire et s'interrompt en me détaillant avec convoitise.

Pour l'occasion, j'ai choisi de porter une belle robe rouge moulante, aux épaules dénudées et un col en V plongeant jusqu'à la naissance de mes seins.

— Putain ! Tu es à couper le souffle ! me dit-il sous le charme.

— Merci, dis-je en l'embrassant.

La soirée a lieu dans l'école même, c'est immense !

J'observe les lieux pendant que Benjamin prend un appel. Il y a plus de trois mille personnes, c'est impressionnant.

Certains étudiants sont déjà un peu alcoolisés.

— Salut ma belle, tu viens danser ? me questionne un étudiant un peu éméché.

— Pas touche, mec, elle est avec moi ! avertit Benjamin d'une voix ferme.

Le mec lève les deux mains pour montrer qu'il ne veut pas de problème et s'engouffre dans une autre salle.

— Décidément, je ne peux pas te laisser deux secondes que tu te fais déjà draguer ?

— Eh oui , il ne va pas falloir me lâcher ! lui réponds-je, taquine.

— J'y compte bien ! Tiens, viens avec moi, j'ai une surprise pour toi.

On se dirige vers un bar à l'ambiance cosmique, la pièce est plongée dans la pénombre avec des lumières tamisées qui rappellent les différentes planètes du système solaire et des étoiles fluorescentes sont collées sur différents murs pour représenter la Voie lactée.

Le bar est recouvert de néons bleus et d'objets futuristes.

Il ne manque plus qu'une navette spatiale et on s'envole au septième ciel ?!

Benjamin se fait intercepter par des connaissances à lui, je le laisse discuter tranquillement en me mettant légèrement à l'écart.

Une fille arrive à sa hauteur et lui fait la bise en posant sa main sur son épaule.

On la connait bien cette fameuse main sur l'épaule.

Sur le coup, je laisse faire, mais au fil de la discussion, elle recommence à placer sa main sur mon chéri tout en riant.

Non mais c'est quoi son problème à elle ?! Je suis à deux doigts de lui faire le sketch d'Inès Reg "Ta grand-mère l'épaule" mais Benjamin réagit avant moi.

Il repousse sa main d'un geste de l'épaule et vient me récupérer pour me présenter.

— Je vous présente Léna, ma copine.

— Ah ! C'est toi la fameuse Léna dont Benjamin me rebat les oreilles à longueur de journée !

— Et oui, la seule et l'unique, enfin, j'espère. dis-je d'un ton jovial. Tout en jetant un regard énigmatique à Benjamin.

— Désolé, on doit vous laisser les gars. À tout à l'heure ! écourte Benjamin tout en me prenant la main pour m'inciter à le suivre.

À bonne distance du groupe, je ne peux pas m'empêcher de le questionner.

— C'était qui cette fille ?

— Qui ? Sarah ?!

— Celle qui n'arrêtait pas de poser sa main sur ton épaule !

— C'est bien Sarah ! Jalouse, mon cœur ? me provoque-t-il en se baissant pour me prendre dans ses bras et m'embrasser le bout du nez avec tendresse.

Je m'écarte de lui en jetant un rapide coup d'œil au groupe qu'on vient de quitter.

La belle brune, plantureuse, me jette un regard mauvais.

— Je devrais ? riposté-je boudeuse.

— Pas du tout ! Elle ne t'arrive pas à la cheville ! Mais j'aime quand tu t'énerves, c'est excitant, me confesse-t-il tout en m'embrassant.

Les deux coudes posés sur le bar, Benjamin tente d'intercepter un serveur du doigt.

Tandis qu'il commande nos cocktails, je remarque une tête familière, à quelques mètres de nous.

Je crois d'abord à une hallucination, puis je me retourne vers Benjamin et remarque son sourire satisfait.

— Non ! Tu n'as pas…

Je n'ai même pas le temps de finir ma phrase que Clara et Margaux traversent la salle pour se jeter dans mes bras telles deux hystériques.

Je suis tellement heureuse ! Plus modérés, Yoann et Tristan s'approchent pour nous saluer également. Yoann me serre tout de même dans les bras, content de me revoir.

C'est une superbe surprise !

Je glisse un discret merci à Benjamin tout en enlaçant sa main à la mienne.

Nos cocktails en main, on part découvrir les différentes ambiances de la soirée.

Il y en a pour tous les goûts, une salle de concerts rock, une autre réunissant différents groupes de jazz, une salle salsa et surtout le dancefloor principal où mixeront toute la nuit des dj’s de qualité.

Je danse depuis que je suis toute petite, c'est une réelle passion, d'ailleurs, je crois avoir testé toutes les danses existantes.

Mais j'adore les danses latines ; le rythme, la dynamique et la joie qu’elles procurent.

Sur la piste, je suis une autre personne, plus sûre de moi et plus sociable. De plus, l'ambiance est toujours conviviale et chaleureuse.

Je lâche la main de Benjamin quand un homme m'invite sur une salsa portoricaine, « valio la pena » de Marc Antony.

On commence par des pas de base, puis une fois qu'il a jaugé mon niveau, il m'entraine dans des passes un peu plus complexes en alternant entre des "shines" (la femme est lâchée par son partenaire et improvise) et des tours. Je suis dans mon élément et les danses se succèdent à un rythme endiablé.

Tournant la tête vers mon groupe, j'aperçois Benjamin me contempler avec admiration.

Je lui souris et informe mon danseur que je m'arrêterai à la fin de la musique.

Les filles passent également un bon moment, Margaux se fait draguer ouvertement par certains danseurs sous le regard furieux de Tristan.

À la fin d'une série de danse, les mecs nous emmènent dans la salle principale où un DJ d'électro, ambiance la salle.

On se déchaine en se bousculant sur les pulsations frénétiques de la musique. On vibre au rythme des basses. C'est dément cette soirée ! J'en profite pour passer un peu de temps avec Yoann que je ne vois plus autant qu'avant.

— Alors, tu en es où sentimentalement parlant ? lui hurlé-je pour me faire entendre.

— Rien de sérieux, tu me connais, et toi ça va avec Benjamin ?

— Oui ça va. fis-je, accompagné d'un signe de tête affirmatif.

— Depuis le temps qui nous parlait de toi, il nous saoulait en cours. Enfin ! Vous êtes ensemble !

Subitement, une douleur lancinante au pied m'arrache un cri de douleur.

Benjamin me maintient pour m'éviter de poser le pied par terre ; une vague d'inquiétude traverse ses iris.

— On devrait y aller ! me conseille-t-il légèrement anxieux.

Soucieux de mon état, mes amis nous suggèrent la même chose.

On embrasse tout le monde en leur souhaitant une bonne fin de soirée.

Je me sens coupable de priver Benjamin de sa soirée. Une fois rentrée, je vais le pousser pour qu'il y retourne.