Fyctia

Aaron s'arrête devant un stand qui prépare des gaufres. L'odeur de la pâte qui s'écoule sur les appareils huilés l'attire. Comment résister à une telle odeur? Les vendeurs du stand clament le délicieux goût de leurs gaufres. Aaron tire alors le bras de son partenaire. Ce dernier ne mit pas beaucoup de temps à comprendre qu'il voulait manger. Hugo, trop gentil, trop bon, interpelle l'un des vendeurs pour faire sa commande. Aaron s'enquit de commencer.

— Bonjour! J'aimerai avoir une gaufre avec un nappage au chocolat, un supplément de chantilly qui remplit chaque trou et des fraises découpées en deux, s'il vous plaît!

— Pour ma part, ça sera une gaufre nature s'il vous plaît.

Le vendeur se retourne et prépare les gaufres. Aaron enroule ses bras autour d'un de ceux du directeur comme un enfant au bras de sa mère. Deux minutes plus tard, les gaufres atterrissent dans les mains des deux bruns alors que Hugo paie avec sa main de libre. Puis ils reprennent leur promenade dans le marché tout en dégustant leur gaufre. Aaron est doux, calme, docile et adorable. Ces traits sont totalement à l'opposé du caractère habituel du jeune homme, ce qui surprend agréablement Hugo. Ce dernier s'arrête à un stand de décoration de Noël où il admira pendant plus d'un quart d'heure toutes les petites statuettes faites pour décorer le sapin. Hugo ne peut s'empêcher d'en choisir deux: un ange et une guimauve. Le sculpteur les range dans un sac en papier aux couleurs de Noël avant de les donner à Hugo qui paie à nouveau. Puis c'est autour d'un nouveau stand, cette fois-ci de roses des sables, ni l'un ni l'autre ne put résister à ces chocolats qui les appelaient par leur prénom. Allez hop! Deux sachets chacun dans le caddie! Et c'est à nouveau le jeune directeur qui paie... Aaron semble avoir un trou dans le porte-monnaie, mais aucun ne s'en occupe. Hugo est très heureux de passer un moment aussi agréable et sans embûche avec son nouveau coéquipier.

Vers midi, toujours au marché de Noël de la ville.

Aaron est toujours collé au corps de son patron, il sourit, il se sent bien, il revit pour la première fois depuis un moment la fête de Noël. Accompagné d'un beau brun séduisant, il ne peut qu'apprécier cette merveilleuse balade. Hugo s'arrête et le regarde.

— Tu aimerais aller manger quelque part? Je commence à avoir un petit creux.

— Ce serait super, oui.

Aaron lui sourit. Hugo continue alors de marcher et sort du lieu clos pour trouver un restaurant qui saura faire honneur à la matinée. Puis ils entrent dans ce restaurant et s'installent avant de commander chacun leur tour leur repas que Hugo paiera bien évidemment.

— Je ne pensais pas que tu pouvais être aussi enfantin.

— Comment ça? Tu penses que je suis sans arrêt cette personne aigrie et sans vie à part quand il est question de séduire son beau patron?

— Je ne pensais pas pouvoir voir à nouveau ce sourire naturel que j'avais pu observer lors de notre première rencontre avec le sapin tueur.

— Je souriais?

— Oui, tu brillais comme une étoile dans la nuit.

— C'est parce que je t'avais remarqué arriver. Je me suis hâté vers toi pour t'aider à choisir ton sapin. Je te trouvais vraiment mignon... et je ne sais pas...

— Alors tu as eu le coup de foudre en fait. C'est ça?

— Pas exactement! Je n'y crois même pas!

— Tu n'y crois pas? Mais ce n'est pas possible Aaron! C'est le b.a.-ba des films romantiques de Noël!

— Quoi? Tu regardes ça?

— Bien sûr! J'en suis fan! Je trouve ça génial! J'aimerai même pouvoir en tourner un, enfin un jour...

— Je ne te savais pas si fleur bleue...

— Je ne suis pas fleur bleue! Je suis romantique, je suis un amoureux de l'amour avec un grand A. Je trouve ça magique.

— Tu sais que... ce n'est pas comme ça entre nous?

— Comment ça?

— Je veux dire, je ne suis pas le prince charmant de tes rêves, je ne réponds à aucun critère, je suis plutôt le grand méchant loup des contes pour enfant. Je t'apporterai pas le bonheur, mais que du malheur. Tu en as conscience?

— Je sais que ça ne se déroule pas toujours dans la joie entre nous, mais je ne pense pas que nous aurions passé tout ce temps ensemble ce matin si nous avions aucune chance tous les deux.

— J'ai bien peur de te détruire...

— Ne dis pas ça Aaron. Et puis je suis grand, je suis capable de me débrouiller tout seul et de savoir ce qui me fait du mal ou non.

— Je sais...

— Allez, n'aie pas peur. Moi, je crois en nous, je sais que l'on peut y arriver. Je ressens des choses pour toi et je ne veux pas ne rien tenter. Tu es peut-être l'homme de ma vie et je ne vais pas te laisser t'en aller et me quitter pour toujours juste parce que nous avons quelques fois un peu de mal à nous blairer.

— Blairer? Sérieux? Je n'avais pas entendu ce mot depuis si longtemps! Mais de quelle école viens-tu?

Le repas part dans un fou rire. Aaron ne peut plus s'arrêter, il est vrai que des fois, Hugo sort quelques termes ou expressions qui ne sont plus forcément très utilisés. Mais tant mieux, cela met de l'ambiance et de la bonne humeur à table pour ce joli futur petit couple, enfin peut-être.