Fyctia
Chapitre 43
MIA
J’avais hâte de retourner au travail ce matin.
Après notre moment intensément érotique au bureau hier soir, nous avons réussi à faire comme si de rien n’était quand nous avons retrouvé les invités.
Comme un sentiment de déjà vu, n’est-ce pas ?
Ensuite, je suis retournée chez moi, encore excitée, mais également perturbée par ce que nous venions de faire. Je me suis demandé quelles seraient les conséquences qui découleraient de notre nouvel acte d’infidélité.
Cette fois, je n’étais pas seule à fauter, et étrangement, cela m’a apaisée. Être deux dans la merde, ça a quelque chose de réconfortant.
Comme d’habitude, la culpabilité ne s’est pas emparée de mon esprit ni de mon cœur. J’avais envie et besoin de liberté et de me retrouver. Et j’avais la sensation que je n’étais moi-même que dans ses bras.
Comme je suis rentrée tard, je n’ai pas croisé Léo. Je me suis précipitée vers la douche, puis je me suis glissée sous les draps, comme si de rien n’était.
Mon esprit était tourné vers lui, tandis que mon corps était encore en ébullition.
Ce matin, Léo était déjà parti lorsque je me suis réveillée, et j’en ai presque été soulagée. Je n’avais pas du tout envie de le voir, encore moins d’affronter ses interrogatoires de police. Je me suis occupée d’Isabela avant que sa grand-mère ne vienne la récupérer.
Quand nous avons entamé notre début de matinée en amoureuse avec ma fille, j’ai soudainement pensé à ce que serait ma vie si j’étais mère célibataire. Ce début de matinée aurait été semblable, et j’ai souri à cette idée.
Je ne dis pas que j’en suis au stade de me dire que je veux être seule ou quitter Léo et mettre fin à cette vie que j’ai construite. Cependant, je ne peux m’empêcher d’imaginer ce que serait ma vie si j’avais le courage d’être seule.
Je suis jalouse de ces femmes qui ne craignent pas le regard des autres et qui ne font qu’écouter leurs désirs. C’est cette femme-là que j’ai l’impression d’être quand je suis avec Gabriel. Peut-être est-ce pour cette raison que je suis si attachée à lui.
Quoi qu’il en soit, il est 9 h. Mon dieu du sexe préféré vient de me servir un café. Ma copine me raconte les derniers potins, et, quant à moi, j’ai retrouvé le sourire, ainsi que le sentiment d’exister.
Un sourire ne peut s’empêcher de s’étirer sur mes lèvres et je me trémousse sur ma chaise me languissant de sa réponse.
Dès le matin, il est bouillant !
Bien sûr, on doit discuter, à propos de notre relation, de la situation actuelle, de ce que l’on vit et de ce que l’on est.
Pourtant, je n’ai vraiment pas envie d’en parler.
La dernière fois qu’il a fallu mettre un statut sur ce que nous étions, une énorme dispute avait éclaté. Il m’a reproché de ne pas m’engager assez, d’être une trouillarde, tandis que je lui ai reproché de m’étouffer. Cette dispute était absurde…
Je ne veux pas gâcher cette seconde chance de nous retrouver. Notre histoire est complexe, nous le savons tous les deux : il a quelqu’un dans sa vie et c’est pareil pour moi. Pourtant, je ne suis pas prête à envisager l’avenir de notre relation.
Tout ce que je désire, c’est simplement la retrouver et la préserver, peu importe sa nature.
- Mia chérie, me lance ma belle blonde sexy. Tiens, c’est pour toi, encore !
Mes sourcils se froncent automatiquement lorsque je vois cette enveloppe, qui m’a déjà causé tant de peine il y a quelques mois.
Je sens que je fais un retour en arrière. Une enveloppe blanche au format A4 avec l’inscription « MIA ».
« Je le saurai » : ce sont les mots que m’avait confiés Léo pour m’empêcher de reprendre ma relation avec Gabriel. Mes pensées se tournent vers ces mots, me laissant dans un état de confusion. Je tente de garder mon calme pour ne pas attirer l’attention de Chloé.
Je récupère l’enveloppe et lui adresse un sourire factice.
- Comment ça se fait que tu reçoives des enveloppes ici toi ? C’est quoi ? m’interroge-t-elle sceptique.
- Rien d’important, m’empressé-je de répondre.
- C’est des jeux sexuels avec Gabriel, me taquine-t-elle.
Je ris à sa plaisanterie pour ne pas attirer l’attention sur la sensation de stress que je ressens et qui doit déjà être visible. Filipe appelle Chloé pour qu’elle le rejoigne dans son bureau.
Après un clin d’œil, elle s’envole vers celui-ci à toute allure, se réfugiant dans le bureau de son amoureux. La porte de Gabriel est fermée, et il n’y a plus que moi ici.
J’ouvre l’enveloppe et…
OH.
MON.
DIEU.
Nous y voilà… Une nouvelle fois.
Putain de bordel de merde !
PUTAIN ! Une autre putain de clé USB à la con, la même que la dernière fois. Je l’insère précipitamment dans mon ordinateur, et sans surprise, je me retrouve à nouveau avec Gabriel, en train de nous envoyer en l’air.
Ça recommence.
L’air commence à me manquer et je sens la crise d’angoisse me gagner. Soudain, une main se pose sur mon épaule.
- Putain trésor… Ne me dit pas… bredouille Gabriel, stupéfait, qui se tient à présent derrière moi.
Il ne termine pas sa phrase.
Les larmes ne remontent même pas jusqu’à mes yeux. Je ne sais pas ce que je ressens. De la peur, peut-être ? La délivrance ? Je ne sais plus.
Si Léo a reçu cette vidéo…
Je baisse la tête et n’ai même pas la force de continuer à la regarder, encore moins de m’interroger sur la présence d’une caméra dans le bureau de l’homme avec qui j’ai une liaison. Je suis démunie.
Gabriel se précipite dans son bureau et je l’entends marcher rapidement. Je le rejoins, dépassée par la situation, et je le regarde tourner en rond dans son bureau, tandis que ma tête repose sur le bord de sa porte d’entrée. Il me rejoint et ses mains entourent mon visage.
- Ça ne peut pas être Sophie, j’ai tout vérifié la dernière fois, j’ai retiré une caméra que j’avais trouvée. Je ne t’aurai jamais fait courir de risques, tu le sais n’est-ce pas ? se défend-il.
- Je le sais, assuré-je les yeux dans le vide.
- Mia, t’es avec moi là ? s’inquiète-t-il.
Il essaie de m’extirper de mon état d’égarement. Tout ce qui me préoccupe, c’est ma fille.
La famille de mon mari fera de ma vie un enfer s’ils tombent sur cette vidéo, ou si je le quitte.
Peut-être mettront-ils un terme à ma vie tout simplement ? Léo en serait-il capable ?
Je tente de me persuader du contraire.
Nous avons vécu des années merveilleuses, il ne pourrait pas…
Aurais-je pu imaginer ce qu’il a fait à Louna ? Ai-je eu le fin mot de cette histoire ?
- Tu as raison Gabriel, il faut qu’on parle.
11 commentaires
Alsid Kaluende
-
Il y a un jour
loup pourpre
-
Il y a 8 jours
Justine Laurier
-
Il y a 9 jours
Lydie ADI
-
Il y a 8 jours
Mady Marie
-
Il y a 9 jours
Lydie ADI
-
Il y a 9 jours
DOM75
-
Il y a 10 jours
Rilès
-
Il y a 10 jours
Lydie ADI
-
Il y a 10 jours
carol-
-
Il y a 10 jours