Fyctia

MIA

12h

Nous avons tenté de faire comme si rien ne s’était passé ce matin avec Gabriel auprès de Filipe et Chloé.

Nous avons continué à travailler et Gabriel a assisté à ses deux rendez-vous. J’ai rédigé les documents qui m’avaient été confiés. Mon esprit s’est égaré plusieurs fois et j’ai vérifié mon téléphone à maintes reprises. Pas d’appels ni de messages de la part de Léo ou de ma belle-famille.

Le calme avant la tempête ? Visiblement ils ne sont pas encore au courant.

La première fois que j’ai découvert cette clé USB, j’ai été prise de panique à l’idée que Léo l’apprenne et que mon mariage soit ruiné. Cette fois-ci, c’est plutôt l’avenir de ma vie qui me préoccupe.

Je me trouve à côté de Gabriel dans sa voiture, et nous roulons. J’ai d’abord refusé sa proposition de me retrouver dans sa voiture je ne sais où justifiant le fait que nous pouvions parler ici, au bureau.

Cependant, il m’a rapidement convaincu en soulignant l’incertitude quant à l’identité de la personne ayant installé les caméras et la possibilité qu’il y en ait d’autres cachées dans nos locaux.

Ainsi, pour avoir une discussion sans crainte d’être écoutée par une personne qui ne nous veut pas de bien, il fallait que nous la tenions ailleurs.

Les restaurants et autres lieux publics étant interdits en journée en l’absence de Filipe et Chloé, il ne nous restait plus que sa voiture.

Nous nous sommes garés dans un petit parking à l’abri des regards indiscrets.

- Trésor, je ne crois pas que ce soit Sophie, insiste-t-il.

- Où en es-tu avec elle, Gabriel ? le coupé-je. Si nous voulons savoir qui est derrière toute cette ridicule histoire, nous devons être complètement honnêtes, et tout nous dire.

- Tu as raison…

Sa main effleure ma cuisse, et je sens déjà une vague de frissons m’envahir.

Bordel, Mia, ce n’est pas le moment. Concentre-toi.

Je me force à poser les yeux sur la poubelle qui nous fait face à l’extérieur. Je pouffe de rire.

- Qu’est-ce qu’il y a ? s’étonne-t-il.

- C’est pas le date le plus romantique que j’ai vécu, je ne sais pas ça me fait rire c’est surement nerveux, plaisanté-je en riant comme une gamine.

Je ne parviens pas à me retenir de rire, alors que la situation ne s’y prête pas du tout. Gabriel sourit en retour et fixe intensément mon visage.

- Je t’aime… tu le savais ça ? confesse-t-il dans un doux murmure.

Je l’observe attentivement, sans savoir comment y réagir.

Tout est devenu fou, cet endroit, cette situation, ces mots… Je ne sais plus quoi faire, quoi dire.

Alors, je laisse mes émotions me guider et je fais ce que j’ai envie de faire.

Je m’empresse de l’embrasser fougueusement, afin qu’il ressente toute la force des sentiments que j’éprouve pour lui et que je m’interdis de lui dévoiler.