Fyctia
Chapitre 39
MIA
Ce midi, Chloé et moi sommes parties déjeuner dans notre restaurant favori. On a picolé une bouteille de vin et nous avons discuté longuement.
Nous nous sommes confiées sur les derniers évènements de nos vies. C'est ainsi que je lui ai enfin raconté tous les détails de ma relation avec Gabriel. Elle n'a pas semblé surprise et m'a avoué avoir eu des doutes dès le début.
Elle m'a également laissé entendre qu'elle n'avait jamais vu Gabriel aussi malheureux que cette dernière semaine. Il n'est pas venu au bureau deux jours de suite à priori.
Ensuite, nous avons changé de sujet et elle m'a demandé des nouvelles de ma famille, ainsi que la manière dont Léo et moi nous sommes adaptés à cette épreuve difficile.
Je lui ai donc retracé les différentes étapes que nous avons traversées depuis. Et j'ai sciemment évité de lui parler du secret de mon mari et de mon incapacité à oublier Gabriel.
De son côté, ma jolie blonde sexy m'a appris qu'elle et Filipe se revoyaient.
Il semble qu'il ait réussi à la convaincre qu'il était l'homme de sa vie, du moins pour l'instant. Je suis vraiment contente pour elle.
Elle me détaille tout sur leurs ébats torrides, les déclarations passionnées de son Jules et les papillons dans son ventre qui ne cessent de l'envahir, ce qui me ramène automatiquement aux sensations que je ressentais moi aussi avec Gabriel.
- Mais pas de pression entre nous, dit-elle, me tirant de ma rêverie.
- Bah non, il n'y a pas de pression, répondis-je un peu pompette et distraite parce que je n'avais rien écouté.
- Tu te fous de moi là ? T'as rien écouté, râle-t-elle, feignant de faire la tête. Tu fais chier, c'était mieux quand tu t'envoyais ce connard de Suarez, au moins tu écoutais mes conneries.
Puis elle se met à rire, attendant que je partage son humour. Mais il n'en est rien.
- Tu m'étonnes, c'était mieux, soufflé-je.
Soudain, l'expression de Chloé se fait plus sérieuse. Dans un murmure empreint de douceur, elle prononce :
- Chérie, t'es pas un putain d'oiseau en cage. Tu le sais ça ? Tu es libre de tes choix. Tu peux choisir la vie qui te rend heureuse. Tu as le choix.
À l'écoute de cette fausse vérité, mes yeux s'emplissent de larmes.
Je me souviens du bonheur que j'éprouvais il y a encore quelques semaines, grâce à lui. Il m'avait insufflé un souffle de vie pour ensuite me le reprendre.
Et il s'est avéré être un putain de menteur de merde. Léo était également un menteur de merde.
Je tente de reprendre mes esprits pour me concentrer sur mon amie quand mon téléphone retentit.
- Pourquoi tu souris comme une gamine ? Je parie que c'est l'effet Suarez ça... murmure Chloé en m'observant.
- Arrête d'observer mes faits et gestes, finis ton verre, on doit retourner bosser, lui dis-je en riant.
Je souris. Je ris. Enfin.
Comment ces personnes peuvent-elles être considérées comme nuisibles dans ma vie alors qu'elles sont l'essence même de ce qui m'aide à tenir le coup ces derniers temps ?
***
Les yeux rivés sur le dossier que je rédige pour mon connard de boss sexy, mon téléphone s'éclaire sous le SMS que je viens de recevoir. Qu'est-ce qu'il me veut encore ?
Je ne réponds pas et continue de vaquer à mes occupations.
À peine une minute plus tard, j'entends Gabriel se lever pour se diriger en direction de mon bureau.
- Mia, dans mon bureau, me lance-t-il fermement.
- Pourquoi devrais-je le faire ? demandé-je avec assurance.
- Mia, dois-je te rappeler que tu es ma secrétaire et que j'ai besoin de toi pour bosser ? Par conséquent, j'ai besoin que tu viennes dans mon bureau et que tu fasses ce que je te demande, dit-il avec agacement.
- Dans cinq minutes.
- Maintenant, Mia.
Puis, il se dirige vers son bureau, laissant la porte ouverte.
Chloé secoue la tête en me regardant et articule « connard » sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche, me lançant un clin d'œil.
La colère me monte, et j'emboite le pas en direction de son bureau.
- Tu sais que je ne peux pas tout faire en même temps ! Tu n'as pas à me parler de cette manière devant tout le monde. Je sais ce que j'ai à faire !
- Je sais. Ferme cette porte, m'ordonne-t-il la main en direction de celle-ci.
OK, super ambiance... Je m'exécute.
- As-tu eu des nouvelles de Luka ?
- Aucune, réponds-je.
- As-tu approfondi tes recherches ?
- Non.
- Peux-tu faire des phrases plus longues, bordel, Mia ? Cesse de jouer avec mes limites !
Sa remarque m'irrite profondément. Il me parle comme si je n'étais que sa putain de salariée.
Il ne rampe pas vers moi, il ne s'excuse pas, il ne me montre pas qu'il regrette amèrement tout ce qui s'est passé, il ne me dit pas que je lui manque.
Il ne pense qu'à son boulot et à cette histoire de merde avec cette Louna. Tout ça m'agace, et me rend folle !
Sur un élan d'impulsivité, je m'approche de lui, sensuelle et provocante. Tandis que ma main glisse lentement sur sa ceinture, je le regarde dans les yeux, mordillant ma lèvre inférieure. Puis, d'une voix érotique et remplie de désir, je lance :
- Qui joue avec les limites de qui maintenant ?
Ensuite, je repars, lui jetant un dernier coup d'œil aguicheur par-dessus mon épaule, et je me dirige en direction de mon bureau.
Réagi bordel, et rampe !
10 commentaires
Justine Laurier
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Lydie ADI
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Dedel_laDel
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Thibaut_Thib
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Christelle Colombini
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Lydie ADI
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