Fyctia

GABRIEL

Mia est de retour au travail depuis une semaine, et j'ai eu envie de la baiser une bonne centaine de fois.

Au-delà de l'irrépressible attirance physique que j'éprouve en sa présence, je me dois de reconnaitre les profonds sentiments que j'éprouve pour elle.

Effectivement, Mia incarne mon irrésistible tentation, capable de faire battre mon cœur et d'éveiller tous mes sens.

La nuit de notre séparation a été particulièrement éprouvante pour moi.

Le mot « rupture » s'est avéré difficile à formuler, car Sophie était déjà présente dans mon existence. Comment pouvais-je concevoir une séparation avec une autre femme, alors que Sophie occupait toujours une place importante dans ma vie ?

Pourtant, c'est précisément ce que je ressentais : le vide laissé par l'absence d'une personne que l'on aime.

Une profonde tristesse s'est infiltrée en moi, persistante et imprégnée d'une mélancolie qui semblait ne jamais s'évanouir complètement.

J'ai essayé de me distraire en me plongeant dans le travail, les rendez-vous et les voyages d'affaires, mais Mia ne m'a jamais quitté.

Je ne pensais qu'à elle, elle m'obsédait, je l'aimais.

J'ai traversé des moments de solitude extrêmement intense, où le sentiment d'abandon m'a accablé, encore.

Vivre sans Mia à mes côtés, sans qu'elle soit présente chaque jour, était comparable à une plaie ouverte.

Tous les excès que j'avais utilisés comme exutoire jusqu'alors étaient devenus fades : le travail, l'alcool, le sport, les affaires, Sophie, ma vie.

Tout ce qui m'entourait était devenu monotone, sans saveur. Je me sentais perdu, je cherchais désespérément un point d'ancrage dans une mer de désespoir.

Une pierre lourde et douloureuse semblait avoir pris la place de mon cœur, écrasant chaque pulsation de celui-ci. J'avais l'impression qu'une partie de moi avait été arrachée.

Puis, tout à coup, je l'ai soudainement retrouvée, en partie. Quand elle a accepté de reprendre contact avec moi pour que je lui donne les coordonnées de Luka.

Ce n'était pas grand-chose, mais elle était réapparue. J'ai eu vraiment peur pour elle quand j'ai su qu'elle s'était pointée à ce rendez-vous seule.

Cependant, ma Mia est une guerrière. Et bien que son insolence m'agace, je suis admiratif de son courage et de sa combativité.

Quand elle est revenue au bureau, j'ai senti une partie de moi qui me manquait retrouver sa place. C'est à ce moment-là que j'ai su.

Quand je l'ai aperçue, déjà installée derrière son bureau avec un léger sourire et l'air préoccupé, puis quand elle m'a fait son petit numéro dans mon bureau avec son air impertinent et que ma queue a gonflé et durci d'une force incontrôlable. Puis, lorsque j'ai senti mon cœur reprendre son fonctionnement, battre de nouveau ; lorsque mon corps a repris vie.

Oui, c'est là que j'ai su, j'étais convaincu.

C'était elle. Pas une autre. Elle est celle que j'ai toujours cherchée, même quand je ne savais pas ce que je cherchais.

Je l'ai trouvée, et il est hors de question que je la perde de nouveau.

J'ai donc pris ma décision : mettre fin définitivement à notre relation avec Sophie.

Je me battrais pour mon petit volcan sur pattes. Pour que l'on soit enfin réunis.