Fyctia

MIA

Aujourd'hui, c'est ma rentrée !

Après cette rencontre avec Luka, alors que j'étais décidée à confronter mon mari, je n'ai finalement pas eu la force d'insister sur la véritable version de cette soirée où Louna est morte.

Sur le chemin du retour, je me suis résolue à ne pas approfondir davantage l'histoire. Luka semblait malheureux ; il désirait des réponses, et accuser Léo de ce crime abominable devait sans doute l'aider à guérir ; trouver un coupable.

Toutefois, il était hors de question pour moi d'enquêter sur mon mari. J'avoue que je suis épuisée par les mensonges, les interrogations, les non-dits et les disputes.

Lorsque je suis rentrée chez moi, j'ai intentionnellement évité d'affronter Leo. Néanmoins, nous avons quand même eu une dispute. Léo pense que mon infidélité justifie qu'il sache toujours où je suis et avec qui.

Bien sûr, je n'ai pas cédé à ses revendications ridicules, ce qui a entraîné une dispute suivie d'un silence glacial.

Depuis, nous jouons au jeu du « Tu n'existes pas ». Nous nous ignorons. Parfait.

- Alors... Prête pour ta rentrée ? me demande-t-il gêné.

Surprise par le son de sa voix, je le regarde alors qu'il me tend mon café.

- Merci, dis-je doucement. Oui, prête. Je n'en pouvais plus de tourner en rond.

- T'es belle, lance-t-il distraitement, sans même me regarder.

Je le remercie, et je sens une légère angoisse m'envahir. Je n'ai plus envie de me disputer et je n'ai pas envie qu'il me demande si je me suis faite jolie pour lui.

- Je tente de te refaire confiance, Mia, ne gâche pas tout. Je le saurai.

Ce qu'il me dit résonne comme un aveu, presque une menace. Je reste silencieuse et baisse la tête en guise de réponse.

- À ce soir, ma puce, je t'aime, articule-t-il en relevant mon menton pour que nos yeux se rencontrent.

- Je t'aime.

Cette histoire nous a profondément blessés, et nous sommes vulnérables. Cependant, il est important que nous mettions de la bonne volonté pour nous relever, ensemble.

***

- Oh putain ! Enfin tu es là ! s'exclame ma jolie blonde sexy en me serrant dans ses bras.

Depuis que tout cela m'a explosé en pleine figure, je n'ai pas pris le temps de répondre aux nombreux appels et SMS de mon amie. Je n'en avais pas le cœur.

La vérité, c'est que j'aurais fondu en larmes immédiatement en entendant le son de sa voix.

- Ça va, je suis partie une semaine, dis-je, essayant d'alléger l'atmosphère.

- Mia chérie, tu vas bien ?

Chlo me regarde intensément, cherchant à deviner la véritable émotion qui se cache dans mes yeux plutôt que dans mes mots. Heureusement, j'excelle dans l'art du mensonge et du camouflage.

- Très bien, lui réponds-je avec désinvolture. Vraiment chérie, je vais bien. J'avais juste besoin de temps pour moi. Tout est rentré dans l'ordre.

- Hey ... !! Ne serait-ce pas notre mystérieuse disparue ? m'interroge Filipe, taquin, et bizarrement jovial.

- Très. Drôle, articulé-je. J'étais en congés ! Vous savez ce que c'est, des congés dans cette entreprise ?

Filipe me fixe l'air désolé, comme s'il était lui-même coupable de cette histoire, bien qu'il n'en soit rien.

L'air dramatique qui émane de ces deux imbéciles ne va pas m'aider. J'ai besoin de légèreté, et surtout, je veux oublier toute cette histoire, et laisser ça derrière moi.

Une voix autoritaire se fait entendre derrière moi. « Vous venez ? ».

Lui.