Fyctia
Chapitre 34
MIA
19h, Bureau, Westminster, Londres.
La nuit commence déjà à tomber, la lumière dorée du soleil couchant filtre à travers les stores du bureau, projetant l'ombre de cet homme que j'aime tant sur le mur qui se trouve face à moi. Gabriel est dos à moi, figé. Lorsqu'il entend mes pas s'avancer vers lui, il se précipite vers moi.
- Mia ! Dieu merci tu vas bien !
Il presse ses lèvres contre les miennes et ma tête me supplie de ne pas répondre à son baiser, mais mon cœur... Mon cœur lui cède. Et je réponds à l'appel de ses lèvres contre les miennes. Juste quelques minutes de nous, avant de nous briser le cœur.
Avant Gabriel, je n'avais jamais connu cela. C'était comme dans les films : j'étais tombée amoureuse de lui de la même manière. C'était intense, puissant, dévastateur, destructeur.
C'était passionnel.
La passion sous sa forme la plus authentique : transparente, impitoyable, cruelle, mortelle.
Je refuse d'imposer ce chaos à Isabela. Ainsi, je dois préserver ma vie pour lui en accorder une qui donnera à ma fille une chance d'être la meilleure version d'elle-même. Par conséquent, je dois sauver mon couple avec Léo.
J'ai pris la peine de réfléchir sur le chemin qui m'a mené au bureau. J'ai aussi repensé à cette conversation avec ma belle-mère.
Léo me pardonnera, avec du mal, mais il le fera, je le sais. Quant à moi, même si j'ai été profondément choquée en apprenant ce qu'il avait fait, je dois me rappeler qu'il n'était encore qu'un gamin.
Je ne lui cherche aucune excuse rassurez-vous. C'est à moi qu'il en faut pour me convaincre de le choisir lui, plutôt que Gabriel, même si mon cœur me crie qu'il le veut, lui.
Mes yeux sont encore embués de larmes, et mon visage marqué par une intensité émotionnelle palpable qui me dépasse. Le silence est lourd dans la pièce, et j'ai la sensation que tout s'assombrit autour de nous.
- Gabriel... soupiré-je, la main droite serrant sa chemise contre ma poitrine, l'autre caressant sa veste avec tendresse.
- Non trésor, non... Tais-toi, je t'en prie, ne dis pas la bêtise que tu t'apprêtes à prononcer, rétorque-t-il le supplice dans la voix.
Pourtant, je continue, les mots sont aussi tranchants que des éclats de verre, déchirant mon cœur.
- Gabriel, on le savait. On savait que notre relation était vouée à l'échec. Je ne peux pas... Je suis mariée, et toi aussi bon sang !
Ces paroles, qui s'échappent de mes lèvres, résonnent comme un coup de tonnerre. Je me recule et me défais de son étreinte. Comme si je venais de me ressaisir, je suis là pour le quitter, je ne dois pas l'oublier.
Gabriel, les poings serrés et le cœur brisé, est immédiatement abattu par mes mots, cependant je sais qu'il est conscient que cette passion qui nous unissait se transformait peu à peu en un feu dévastateur.
- Mia, je ne veux que toi. Je vais la quitter. Je ne voulais pas te le dire parce que j'avais peur de te perdre, mais Sophie était au courant pour nous, je lui avais dit que j'étais amoureux de toi. Je lui ai dit que notre mariage était fichu depuis longtemps et que j'étais désolé, me dit-il avec empressement, désemparé.
Il poursuit.
- Quand elle m'a posé des questions, avec un calme olympien, sur notre histoire j'ai répondu bêtement à ses questions sur le lieu de nos rencontres, par exemple. Je suppose que c'est à ce moment qu'elle a installé des caméras pour nous observer et elle cherchait à t'effrayer pour t'éloigner de moi.
- D'après le message que tu m'as envoyé plus tôt, elle semble aussi avoir réussi à te faire peur, toi...
- J'ai peur qu'elle s'en prenne à toi, mais si tu es avec moi, elle ne te fera jamais de mal, elle ne pourra pas je te protégerai.
- Je n'ai besoin de personne pour me protéger Gabriel. En revanche, je dois protéger ma fille de toute cette histoire. Je dois donner une chance à mon mariage ; je ne peux pas le quitter comme ça.
- Tu as peur de lui ?
- Bien sûr que non, répliquai-je, me sentant attaquée. Pourquoi voudrais-tu que j'aie peur ? Pourquoi parles-tu sans arrêt de ce sentiment en ce moment, tu sais quelque chose ?
- Mia, sais-tu ce qui s'est passé quand ton mari était à l'université ?
Comment est-il au courant de cette histoire ?
- Sa petite amie est morte chez elle, c'était une droguée.
Gabriel passe sa main sur son visage, comme découragé par ma réponse. Impuissant.
- Mia, trésor, c'est plus compliqué que ça ; tu devrais t'informer davantage à propos de cette histoire.
- Je connais déjà tous les tenants et aboutissants, Gabriel.
- J'en suis convaincu : tu ne connais pas toute l'histoire, sinon tu serais inquiète à l'idée qu'il passe une seconde de plus près de toi, ou de ta fille.
- Ne parle pas d'elle ! vociféré-je le regard rempli de flammes. Ma fille, c'est mon monde, ma priorité absolue. Je ferai tout pour la garder en sécurité, je ne prendrai jamais le risque de la mettre en danger. Je n'ai pas besoin de chercher des réponses, je sais déjà tout sur cette histoire. Maintenant, laisse-moi tranquille !
7 commentaires
La Plume d'Ellen
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Il y a 16 jours
Lydie ADI
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Il y a 16 jours
Justine Laurier
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Il y a 2 mois
Lydie ADI
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Il y a 16 jours
Dine79
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Il y a 2 mois
Thibaut_Thib
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Il y a 2 mois
Lydie ADI
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Il y a 2 mois