Lydie ADI L'ULTIME PÊCHÉ Chapitre 29

Chapitre 29

MIA


Je me dirige vers ma jolie maison. Je me gare dans la rue plutôt que dans l'allée, j'ai besoin de quelques minutes de répit avant la tempête qui va s'abattre sur moi.


Peu importe que Léo ait reçu la clé USB ou non : il faut qu'il sache ce qui est arrivé, ce que j'ai fait. Il faut que je lui avoue ma trahison.

Mais avant cela, je prends le temps de rester assise dans ma voiture et, les yeux et le visage rougis par les larmes, je contemple ma jolie maison.


Cet extérieur que j'ai détesté parce qu'il sentait l'opulence à plein nez, et qui y abritait un véritable nid douillet que nous avions réussi à construire Léo et moi.


Tout ce que j'ai toujours voulu remis en question par cette histoire avec Gabriel. Depuis mon départ du bureau, Gabriel a tenté de m'appeler 5 fois et je tourne la tête en direction de mon téléphone quand un nouveau message apparait.


  • Connard Arrogant : Mia, où vas-tu ? Ne prends pas le volant dans cet état.



  • Connard Arrogant : Trésor, pardonne-moi, je t'en prie.


  • Connard Arrogant : Dis moi simplement que tu vas bien, s'il te plait.


  • Connard Arrogant : Mia, putain ! Réponds à ce putain de téléphone, je suis fou d'inquiétude.


  • Connard Arrogant : Écris moi juste un mot, je veux juste m'assurer que tu vas bien.


  • Connard Arrogant : Trésor pitié, ne m'oblige pas à te chercher dans toute la ville jusqu'à chez toi.


  • Moi : Va te faire foutre.


  • Connard Arrogant : Merci de m'avoir répondu...



Mes larmes redoublent. Comment révéler ma liaison à Léo ? Comment lui dire ce que je ressens ? Et Isabela ? Va-t-on se séparer ? Va-t-elle en souffrir ? Va-t-elle me haïr d'avoir trahi son père ? Vais-je devoir prendre une décision ? Quelle sera-t-elle ?


Après cinq bonnes minutes à contempler le vide, à reprendre mes esprits et savourer la tranquillité de l'image de ma maison avant qu'elle ne devienne Terre mère de l'anarchie et du chaos, ce que j'ai toujours connu dans mon enfance, je prends enfin mon courage à deux mains et je redémarre la voiture pour me garer dans notre allée.


Il est déjà 16h. Je savais que Léo avait pris son après-midi pour me préparer un petit quelque chose pour ce soir, comme il le fait chaque année à l'occasion de mon anniversaire.

Alors, je ne suis pas surprise de voir sa voiture déjà garée.




🎵 Breath Me - Sia 🎵


Je suis une loque.

J'éprouve de la difficulté à poser un pied devant l'autre pour avancer. Je suis partie du bureau, car Gabriel m'a anéantie en me mentant sur le fait qu'il est marié.


Mais maintenant.


Maintenant que je suis sur le palier de ma maison, face à ma vie et à mes vérités, je me rends compte que je vais devoir affronter la réaction de Léo. Lui faire du mal, et ça, est-ce que ce n'est pas pire que tout finalement ? Je ne sais pas. Mais je le saurai bientôt.


Le silence est assourdissant dans la pièce. Je me demande même si Léo est réellement présent, car on pourrait entendre une mouche voler, bien qu'il n'y en ait pas ici.


Puis, en me rapprochant lentement, je distingue son ombre dans le bureau. La tête baissée, le regard dans le vide, une bouteille de scotch à la main, pas de verres. Je m'adosse sur le rebord de la porte, la tête penchée sur le côté et les larmes me montent une nouvelle fois aux yeux. Il sait. Son monde s'est écroulé. Notre monde.


-        Mia, pourquoi t'as fait ça ? murmure-t-il dans un souffle à peine audible.


Je tente de retenir mes larmes déjà au bord de mes yeux, le voir endurer une telle douleur est insupportable. Je me déteste à un point que je ne saurai exprimer.


-        Pardon, Léo, je ne sais pas quoi te dire, lui dis-je la voix tremblante.


-        Ne pleure pas, PUTAIN ! hurle-t-il en balançant les papiers qui se trouvaient encore sur le bureau il y a deux secondes. Ne joue pas à celle qui pleure, ne me prends pas pour un con, pas plus que tu ne l'as déjà fait. Ne joue pas à celle qui est triste !


Je sursaute tant je suis surprise par sa fureur soudaine.


-        Léo, tu as bu, je ne veux pas parler de ça si tu es dans cet état, je...


-        Tu n'es pas en position d'exiger ou de vouloir quoi que ce soit, Mia, me crache-t-il avec toute la haine qu'il éprouve pour moi.


Le voir ainsi, abimée par mes actes, rongé par la colère et la déception, et le tout agrémenté d'alcool me brise.


J'ai la sensation de revenir à ma maison d'enfant, à mes souvenirs d'autrefois, mais cette fois-ci cette situation est réellement de mon fait, c'est de ma faute. Je sais qu'aucun mot ne pourra apaiser sa peine, comme aucun mot n'apaise la mienne concernant Gabriel.


Et c'est à cet instant, que je me rends compte que je suis bien plus amoureuse de Gabriel que ce que je pensais. Mon mari se retrouve face à moi abimé par mes erreurs, et je pense à ma douleur, égoïstement. 


-        POURQUOI PUTAIN ? MIA POURQUOI ? hurle-t-il comme un fou furieux.


-        Je.. Je ne sais pas, je.. Léo, c'est arrivé comme ça, je ne savais pas que ça allait se terminer ainsi, jamais je n'aurai voulu te blesser ou faire du mal à notre famille.


-        Notre famille ? me crache-t-il en se rapprochant de mon visage, la fureur aux yeux. Notre famille Mia ? Tu sais ce que c'est au moins une famille ? Ou manques-tu de discernement à ce sujet parce que tu n'en as jamais eu et que ta mère ne t'a jamais aimé ?


Je reste sans voix. Comment peut-il retourner les traumatismes que je lui ai confiés et qui m'ont tant fait mal contre moi.

C'est la rage, Mia, il ne le pense pas.


Cette fois, je ne parviens pas à retenir mes larmes. Je sanglote comme une enfant, c'est trop pour moi, je ne peux plus supporter ni entendre le moindre reproche, justifié ou non.


Je m'apprête à me tourner vers l'autre pièce, mais la main de Léo se referme fermement sur mon bras.


-        Lâche moi putain Léo, je vais juste dans la chambre ! m'écrié-je en le fixant.


-        Tu vas aller écrire à ton salopard de baiseur de merde ? C'EST CA HEIN PUTAIN ?


Puis un bruit sourd.

Je me retrouve à terre.


Je réalise rapidement que Léo m'a violemment poussé, ce qui fait que mon corps est tombé sur mes fesses, par terre, ma tête heurtant le bord de la porte du bureau.


Je glisse mon doigt sur l'arrière de ma tête et j'aperçois un filet de sang s'écouler sur mon doigt.

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5 commentaires

La Plume d'Ellen

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Il y a 16 jours

Le Léo devient lui aussi un salopard de brute. Même si je comprends son chagrin, je ne lui fais pas confiance.

Justine Laurier

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Il y a 2 mois

Les émotions de ce chapitre sont dingues

Lydie ADI

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Il y a 2 mois

Ça me fait tellement plaisir de lire ça.. merci ! I

Thibaut_Thib

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Il y a 2 mois

Faut qu’il se détende le Léo là ! Je le sens pas du tout

Lydie ADI

-

Il y a 2 mois

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